16.9.13

Suisse 4, Equateur 1, Federer 0

Comme prévu, la Suisse a donc battu l’Equateur et retrouvera le groupe mondial l’année prochaine. Une qualification acquise grâce à un Stan fatigué mais admirable, qui n’a rien lâché durant ses deux matches et qui a parfaitement tenu son rôle de leader. Louanges également à Chiudinelli et à Lammer. Comme on dit, Marco et Michael ont fait le boulot et on ne peut que les remercier au nom de la patrie. Henri Laaksonen a lui prouvé qu’il méritait une bonne paire de claques couplée à une sérieuse remise en question. Quant à Séverin Lüthi, il a réussi à s’énerver sur sa chaise durant ce week-end, une image aussi rare qu’un but de Karim Benzema en équipe de France !

Autrement, on ne gardera pas un souvenir impérissable de ce week-end de Coupe Davis disputé dans une salle à moitié vide, où le public a autant brillé par son absence qu’un certain numéro 5 mondial. Dommage, cette équipe aurait mérité une assistance bien plus nombreuse que les 2'000 pelés qui ont péniblement rempli la patinoire du Littoral. Sinon, ben ce fut sympa de recevoir le «Davis Cup Commitment Award» samedi, une distinction décernée aux joueurs qui ont disputé au moins 20 rencontres de Coupe Davis. Et c’est toujours un plaisir de revoir Heinz et Jakob, deux bons patriotes comme on les aime !

Voilà, comme chaque année à la même période, tous les regards sont désormais tournés du côté de Roger Federer. Le Bâlois aura disputé le total astronomique de zéro match de Coupe Davis cette année et ne montre toujours aucun signe d’intérêt pour cette compétition. On aurait évidemment adoré qu’il participe à cette rencontre, juste pour montrer qu’il est présent pour son pays, pour remplir les caisses de Swiss Tennis et pour prouver qu’il compte la disputer en 2014. Mais rien : le Maître a encore une fois déclaré forfait et semble toujours aussi peu concerné par cette compétition que par le passé. Et pendant ce temps-là, des gars comme Wawrinka, Djokovic et Nadal, qui sont rentrés complètement carbonisés de New York, ont défendu les couleurs de la patrie…

Bref, on se réjouit de voir le tirage au sort mercredi à Londres et on espère tous que le Rodg soit enfin dans la combine. Le tennis helvétique n’aura probablement plus jamais deux joueurs dans le Top 10, il faut en profiter et tenter une bonne fois pour toutes d’aller chercher ce Saladier d’Argent. Quand je vois que la République tchèque est de nouveau en finale avec Berdych et Stepanek, je me dis qu’on a vraiment un coup à jouer ! Mais bon, je ne vais pas ressortir une nouvelle fois mes théories, tu sais très bien quel est mon avis sur le sujet. 

Alors Rodgeur, on compte sur toi en 2014 !

10.9.13

6-2 3-6 4-4 0-40, et le match bascule...

Même si Rafael Nadal a survolé les première et quatrième manches, force est de constater que cette finale s’est peut-être joué en l’espace d’un jeu, le neuvième du troisième set. Agressif et inspiré, Novak Djokovic mène alors 40-0 sur le service de la Momie et se voit donc offrir 3 balles de break, pour ne pas dire 3 balles de set. On le voit, on le sent : Rafa est mal, au bord du précipice. Et c’est là que le match va définitivement basculer du côté du Majorquin… Popeye sauve avec brio ces trois opportunités, fait son traditionnel show de taureau hystérique et… assomme pour de bon le coton-tige. Ce dernier ne s’en remettra jamais, craquant ensuite dans tous les domaines – mental, tactique, physique – et perdant sept des huit jeux suivants. Impitoyable !

Bref, inutile de dire que cette finale s’est jouée dans cette troisième manche, après deux premiers sets moins serrés. Le Serbe a clairement raté le coche en manquant tout d’abord des occasions de double break avant ce fameux neuvième jeu, où Big Apple lui est tombé sur la tête et où, au lieu de prendre une autoroute à 4 voies jusqu’à la victoire, il a dû finalement se résoudre à prendre un petit chemin boueux en forêt, sans issue, si ce n’est un piège à loups tendu par un tueur à gages de Manacor… 

En tout cas le numéro 1 mondial (pour plus très longtemps...) peut s’en vouloir et regretter ces trois occasions en or, comme il doit encore ruminer sa défaite en demi-finale de Roland Garros où la victoire lui tendait les bras. Las, les deux fois, il est tombé sur un Rafael Nadal des grands jours, magnifique de volonté, qui a repris sa domination sur son ex-bête noire. Qu’elle semble loin cette année 2011 où Djokovic avait à chaque fois battu son rival espagnol en finale, le dégoûtant même à plusieurs reprises…

Le vrai patron aujourd’hui, le seul et unique, cest désormais l’homme qui a autant de tocs que Monk et Columbo réunis. Son bilan depuis son come-back en février donne le vertige : 10 titres à son compteur dont 2 Majeurs, 60 victoires pour 3 défaites et une série toujours en cours de 22 succès consécutifs sur dur ! Du lourd, du très lourd… Avec 13 titres en Grand Chelem, l’Espagnol n’est plus qu’à une unité de Pete Sampras et continue de se rapprocher (très) dangereusement de Roger Federer, dont l’annus horribilis s’est prolongée hier soir… Rafa battra-t-il un jour le record du Maître ? J’ai malheureusement bien peur que oui : à «seulement» 27 ans et si son physique tient le coup, il s’apprête encore à vivre 3 à 4 années au sommet du tennis mondial, bref, les calculs sont vite faits…

Voilà, la dernière levée du Grand Chelem restera surtout dans nos têtes grâce au formidable parcours de Stan The Man. On y retiendra également quelques coups magiques de cette finale, dont cet échange stratosphérique de 55 coups. 55 frappes, soit 1 minutes et 15 secondes à s’envoyer des pains de tous les côtés et à hurler comme des mules ! Un truc de malade que seuls ces deux extraterrestres peuvent nous offrir. Eux, s’ils étaient musiciens, ce ne serait pas des joueurs de flûtes ou de piano, mais bien des gros bassistes tatoués sur les deux biceps… A mort le romantisme, vive le gros metal bien crasseux !

Allez les gars, les filles aussi, le tennis continue dès ce week-end à Neuchâtel où la Suisse – sans Sa Majesté Federer bien sûr, trop occupé à pouponner ses jumelles et son compte en banque – reçoit l’Équateur pour un match de barrage à gagner à tout prix. Une fois de plus, c’est le gamin qui va défendre les couleurs du pays, qu’il en soit remercié.

8.9.13

La marche était trop haute…


Ainsi donc, pas de troisième exploit consécutif pour notre Stan national. Pas de regrets non plus : il a tout donné dans cette demi-finale de haut vol. Et, au contraire de nos pantins de footballeurs qui arrivent à prendre 3 goals en 35 minutes face à des éleveurs de moutons, il n’a rien lâché, s’est battu comme un dératé et n’a absolument rien à se reprocher. Et accessoirement, il mérite encore un paquet d’éloges. Des éloges que le court central n’a pas oublié de lui offrir, faisant ainsi monter les larmes au joueur du Stade-Lausanne lors de son interview d’après-match. Une chose est sûre, la ville de New York est tombée follement amoureuse de lui en cette quinzaine d’anthologie. En effet, inutile d’affirmer que le public était de nouveau complètement derrière Wawrinka durant cette rencontre, faisant de lui LA révélation et LE chouchou du tournoi. Big up Stan The Man !

Après Roger Federer en 2010 et 2011 qui avait raté au total quatre balles de match lors de ces deux funestes demi-finales, le Vaudois s’est donc lui aussi cassé les dents face au Serbe au même stade de la compétition. Y avait-il de la place pour passer hier soir ? Oui et non. Oui, car Stan menait 2 sets à 1 et aurait même pu mener 2 sets à 0… Non, car le numéro 1 mondial a semblé bien au-dessus lors des deux dernières manches, durant lesquelles il n’a pas eu la moindre balle de break à défendre tandis que le natif de St-Barthélemy devait s’arracher sur quasiment tous ses jeux de service, notamment durant ce jeu mythique à 1-1 au cinquième set… Un jeu dantesque qui a duré plus de 20 minutes et où le public a fini totalement hystérique, en transe après le service gagnant du gamin ! Comme l’a souligné le coton-tige, le vainqueur de ce jeu aurait normalement dû remporter le match, mais voilà, Djokovic n’est pas l’homme qui a gagné la plus longue finale de Grand Chelem et qui est devenu la bête noire de Rafael Nadal pour rien…

Reste que Stan nous a encore foutu la gaule en ce samedi radieux sur Big Apple. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il était meilleur que le Serbe, mais il a en tout cas fait jeu égal avec le sosie de Joe Dalton pendant plus de quatre heures, réussissant d’ailleurs le même nombre de points (165 partout) et faisant étalage d’une force mentale et tactique digne des plus grands. Superstan a passé un palier cette semaine et je suis désormais persuadé qu’il arrivera à décrocher sa place au Masters en fin d’année ! En espérant encore mieux pour 2014, comme par exemple une finale en Grand Chelem et une victoire en Coupe Davis, si bien sûr Sa Majesté Rodgeur n’a pas mieux à faire

Dans l’autre demi-finale, il y a eu autant de suspense que dans un film avec Bruce Willis. A la fin, c’est toujours le gros cogneur qui gagne. En l’occurrence, le gros cogneur c’est Popeye et il a logiquement renvoyé le petit Ritchie à ses études. Trois sets comme prévu et une nouvelle victoire aisée pour l’ogre de Manacor, qui n’a lâché qu’une manche depuis le début de la quinzaine et qui reste sur… 21 succès d’affilée sur dur en 2013. Autant dire que la tâche de Djokovic s’annonce gargantuesque, pour ne pas dire impossible lundi soir (oui oui, lundi soir, va comprendre...). Mais bon, on sait que le Serbe aime bouffer de la crevette à l’ail, qu’il sait faire déjouer l’Espagnol comme nul autre et entre nous soit dit, je tiendrai complètement pour lui lundi soir ! Pour la seule et unique raison que la Momie ne se rapproche pas trop des 17 Majeurs du Maître... Eh oui, on se fait plaisir comme on peut, comme dirait un puceau qui vient de passer 10 minutes sur Tube8.

Allez les amis, à tout bientôt, vivement les prochaines émotions et encore bravo Stan The Man, tu as été grand, très très grand !!

6.9.13

Big Stan in Big Apple !!!

Stanislas Wawrinka – Andy Murray, ¼ de finale US Open 2013 : 6-4 6-3 6-2. Non mais les gars, vous avez vu ça ? Vous vous rendez compte du truc de malade qu’on vient de vivre ? Putain je rêve, putain c’est incroyable, putain j’ai la gaule, putain j’ai envie de sauter sur tout ce qui bouge ! Filez-moi un litre de vodka, un Mathusalem de champagne et une carte de crédit American Express Centurion, faut fêter ça comme il se doit ! Ce soir je n’ai qu’une envie : me foutre sur le toit pour célébrer la plus belle victoire de Stan sur le circuit, celui qui regardait encore le Club Dorothée lorsque j’atteignais la demi-finale de Roland Garros en 1996 !

Le gamin, pardon, Stan The Man a donc pulvérisé/humilié/atomisé/détruit/ridiculisé/roccosiffredié le Frankenstein des Highlands, tenant du titre et numéro 3 mondial, sur un court Arthur Ashe complètement acquis à sa cause. Attends, rien que pour le plaisir, je vais la récrire, et en gras tant qu’on y est : le gamin, pardon, Stan The Man a donc pulvérisé/humilié/atomisé/détruit/ridiculisé/roccosiffredié le Frankenstein des Highlands, tenant du titre et numéro 3 mondial, sur un court Arthur Ashe complètement acquis à sa cause. Déjà hallucinant depuis le début du tournoi, en particulier lors de son huitième de finale face à Berdych, Superstan est encore monté de plusieurs crans pour mettre l’une des plus grosses branlées à l’Ecossais depuis bien longtemps. Ce n’était pas un match, c’était une démonstration de tennis, une leçon du Maître Wawrinka au petit Andy, un gang-bang en public ! Comme l’a écrit L’Equipe : «Stan a été touché par la grâce !»

Pour tout te dire, je ne sais pas trop quoi dire de plus pour décrire l’Exploit réalisé par le gamin de St-Barthélémy. Spiderstan a réussi le plus grand match de sa carrière, LE match référence. Le dixième jeu du premier set fut évidemment la clé de cette rencontre. Preuve qu’il est désormais une bête mentale et un vrai guerrier, le joueur du Stade-Lausanne l’a finalement remporté au forceps, et ensuite tout fut plus facile grâce à un tennis stratosphérique : des pains de coup droit, des attaques de malade, des services de dératé, un revers réglé comme une horloge et une rage de vaincre de tous les instants. Qu’on se le dise, le niveau de jeu de Iron Stan a dépassé l’entendement. Il y avait de la magie dans son corps, du feu dans ses mains, du génie dans sa tête. Et des couilles bien remplies entre ses jambes !

Le numéro 10 mondial se qualifie donc pour la première demi-finale de Majeur de sa carrière, 17 ans après moi ! La Suisse romande peut être fière de lui et je compte sur Batstan pour faire mieux que moi et décrocher cette place en finale. Il en a les moyens ! Sans surprise, le Vaudois affrontera le sosie de Joe Dalton en demi-finale pour une revanche de l’Open d’Australie qui sent déjà la poudre. Après avoir été victime d’un holp-up en janvier à Melbourne, X-Stan a toutes les cartes en mains pour prolonger son rêve et nous offrir la première finale d’un tennisman romand en Grand Chelem. Je suis d’ailleurs à deux doigts d’acheter mon billet pour New York afin d’assister au choc de samedi !

Putain les amis, quand il n’y a pas Roger Federer, il y a Stan Wawrinka. On est décidément gâtés. Le Vaudois est en tout cas le grand animateur de la saison en Majeur. Il nous a offert le plus beau match de l’Open d’Australie face à Djokobite, il a enchaîné avec un duel de dingue contre Richard Gascoke à Paris. Wimbledon mis à part, il a continué à enflammer les foules à Flushing Meadows avec deux victoires aussi belles qu’orgasmiques face à Berdych et Murray. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’on en veut plus ! Wonder Stan, on veut te voir en finale, tu peux le faire et si tu le fais, je te promets de peindre ma Harley aux couleurs du canton de Vaud, de prendre une cuite au Dézaley et de porter une écharpe du LHC tout l’hiver

Come on Stan The Man !!!     

4.9.13

La plus belle saison de sa vie !


Comme un signe du destin… Alors que Rodgeur vit son annus horribilis, Stan connaît la saison la plus aboutie de sa carrière et sortira dun tournoi du Grand Chelem après le Maître, et ce pour la toute première fois, comme chanterait Jeanne Mas. Le gamin a signé hier sa 40ème victoire de l’année, et non des moindres. Le Vaudois s’est débarrassé du vilain Berdych avec panache, autorité et talent, prouvant une fois de plus qu’il a désormais la carrure d’un solide membre du Top 10 et qu’il peut, qu’il doit viser le Masters en fin d’année. Magnifique dans tous les compartiments du jeu, il a envoyé du lourd sur le court Louis Armstrong. Là où, 24 heures plus tôt, son compatriote Federer avait sombré corps et âme… Destin, quand tu nous tiens !

C’est beau, c’est jouissif, ça fait autant bander que la meuf de Berdych et ça nous promet un jeudi soir mémorable devant notre écran de télé ! Le joueur du Stade-Lausanne affrontera donc Andy Murray au prochain tour pour ce qui constituera, et de très loin, le quart de finale le plus intéressant du tableau. Personne n’a oublié le Wawrinka – Murray du Wimbledon 2009, tout le monde se souvient aussi de leur duel à l’US Open 2010, bref, autant dire qu’on en salive déjà et qu’il ne faudra pas compter sur nous (ou en tout cas sur moi…) pour mettre le réveil à 7h du mat vendredi !

Dans la forme de sa vie, le Vaudois a les moyens de gêner l’Ecossais et peut réaliser LE grand coup de sa carrière en décrochant enfin cette place en demi-finale de Majeur. On sent que le gamin est monté d’un cran depuis le début de sa collaboration avec Magnus Norman et, malgré un couac à Wimbledon et un mois de juillet perturbé par une blessure au dos, Stan est en train de monter en puissance en cette fin d’été. A tel point qu’il ne serait pas impossible qu’il démarre la saison 2014 dans la peau du no1 suisse… Tu imagines la gueule de notre équipe de Coupe Davis avec un Roger Federer en no2 ? Moi je dirais qu’elle vaudrait des ronds c’t’équipe ! Mais bon, je m’égare…

Autrement, je vais quand même tirer mon chapeau à Papy Hewitt qui a livré un tournoi d’anthologie cette semaine. Celui qui a sorti Del Potro n’a toutefois pas réussi un nouvel exploit face à Youzhny alors qu’il avait tout dans les mains, mais voilà, il a été aussi bon à la conclusion qu’un Jean-Claude Duss en vacances d’hiver. Dommage, ses «come on» vont nous manquer ! D’un autre côté, ça lui évitera de se faire massacrer au prochain tour par le coton-tige… Le Serbe n’en finit pas d’impressionner et semble filer tout droit vers une troisième finale de Grand Chelem cette année. A moins que Stan ou Andy…

Allez les amis, vivement demain soir, à Stan désormais de faire rêver le pays et de nous tenir éveillés un soir de semaine !

Annus horribilis

Annus horribilis. Oui, c’est le terme qu’il faut utiliser pour décrire la saison affreuse qu’est en train de vivre notre Rodgeur national. Déjà plus que médiocre, son année 2013 a viré dans le pathos avec cette élimination dégueulasse face à Tommy Robredo, un sans-grade, un sans-charisme, un presque sans-talent. Un besogneux qui restait sur un bilan de 10 défaites sur 10 face au Maître et qui, sur un court Louis Armstrong aux allures de cimetière, a vécu son heure de gloire sous les yeux d’un public incrédule. C’était bien triste à voir. Presque aussi triste qu’un match du LS à la Pontaise.

Après un Open d’Australie plutôt encourageant, le Bâlois avait traversé un printemps difficile, sans titre ni motif de satisfaction. Puis est venu l’été de toutes les désillusions, de tous les naufrages. Une sortie au 2ème tour à Wimbledon face à un nobody ukrainien, une défaite mortifiante à Hambourg contre un Argentin aussi doué que Yves Allegro, une baffe à Gstaad face au sparring-partner de ma grand-mère, une tournée pré-US Open quelconque (si l’on excepte son quart de finale face à Nadal, malgré tout perdu) et, hier donc, ce non-match grandeur XXL. Un non-match qui le prive – et qui nous prive tous – du Clasico de la petite balle jaune à New York. Il n’y a jamais eu de Nadal – Federer à Flushing Meadows, il n’y en aura toujours pas cette année. Quel gâchis !

Je ne vais pas revenir sur cette déroute face au joueur au charisme aussi développé qu’un tube de mayonnaise du même nom. Comme Rodgeur l’a dit, ce fut de l’autodestruction. Le désormais numéro 7 mondial est passé complètement à côté de son match, a raté quasiment toutes les opportunités de recoller à son adversaire (2 balles de break converties sur 16 !) et avait ce fameux masque qui le caractérise quand il est dans un jour sans. Il y a encore quelques mois, le Maître réussissait à gagner ce genre de match-piège ; aujourd’hui ce n’est plus le cas et la question est de savoir pourquoi il n’y arrive plus. Je n’ai évidemment pas la réponse, Federer doit également la chercher et Annacone, lui, doit se demander à quoi il sert. Une question que ne doit pas se poser Séverin Lüthi, puisqu’au jass, il demeure toujours le partenaire privilégié de Rodgeur...

Reste que tout ça nous rappelle combien il est difficile, à l’époque du tennis moderne, d’enchaîner les grandes victoires. Et que tout ce que le Suisse a réalisé depuis son premier titre à Wimbledon est tout simplement hors du commun. 17 titres du Grand Chelem, 36 quarts de finale de suite en Majeur, 302 semaines à la première place du classement ATP, tout est dit dans ces quelques stats. Après n’avoir connu aucune grosse blessure, après avoir régalé le monde du tennis de 2003 à 2012, Rodgeur a bien le droit de vivre une saison sans. Rappelons que Nadal a déjà subi deux gros breaks dans sa carrière et que Djokovic a mis autant de temps à jouir qu’un éléphant violé par une libellule...
 

Bref, pour tous ceux que j’entends dire que Rodgeur ferait mieux d’arrêter le tennis, qu’il aurait même dû le faire l’année dernière, je ne dirai qu’une chose : fermez vos gueules ! Nous avons ici un mec qui a survolé son sport comme personne avant, qui a tout gagné ou presque tout en clamant simplement qu’il aimait son sport, jouer dans de grands stades et prendre du plaisir. Il continue de le faire, il continue de clamer son amour simple pour le tennis, son entourage continue de le soutenir, bref, malgré les défaites, il continue à jouer et y croire. Qu’on ne vienne donc pas me dire que l’on préfère voir arrêter cet homme-là, ce sportif hors norme sur un coup de tête digne d’une capricieuse. A l’image de ces ratées d’Hingis ou de Bartoli qui sitôt deux contraintes et trois lassitudes ont préféré s’asseoir sur leur sport, leurs fans et les principes élémentaires de l’exemplarité.

Je ne vais donc pas enterrer Roger Federer. C’est un déclin oui, mais je suis persuadé que le Bâlois est encore capable de coups d’éclat, qu’il saura puiser dans son orgueil pour revenir et réaliser de grandes choses. Ne serait-ce que pour signer un dernier exploit que d’autres ne feront jamais.  


Alors Rodgeur, relève-toi et prouve à tous les aigris que ce triste été n’est qu’un passage à vide. Et non la fin du mythe !