Toutes les bonnes choses ont une fin...

Et voilà, Rodgeur a donc perdu sa couronne en Australie et ça fait sacrement chier… Mine de rien, la planète tennis vient de vivre un événement. Pour la première fois depuis 2003, notre Rodgeur national n’est plus détenteur d’un titre en Grand Chelem. Ça fait quand même bizarre, non ? Le Maître aura également raté les quatre dernières finales des Majeurs et pose un lapin à tous les Suisses qui avaient bloqué leur dimanche matin… Il nous avait habitué au Dom Pérignon le Rodgeur, alors c’est difficile de passer au Charles Bertin... Mais ce n'est pas un drame non plus, le Bâlois est toujours là et bien là, mais il est évident que les victoires en Grand Chelem vont être de plus en plus difficiles à aller chercher. On l'a encore vu aujourd'hui...

Je n’ai pas trop la motive de commenter ce match, sinon de dire que Djokotruite mérite amplement sa victoire. Le Serbe est allé la cueillir avec ses tripes et ne doit rien à personne. Rodgeur regrettera longtemps la perte de ce deuxième set maudit où il est passé de 5-2 à…5-7. Mais voilà, même à un set partout, je ne suis pas sûr que le numéro 2 mondial aurait trouvé la solution face à ce Djokobite-là, impressionnant dans tous les domaines et qui aura pilonné le revers du Suisse comme jamais. Et il a bien eu raison car aujourd’hui, le revers de Federer me faisait penser à celui de Jakob Hlasek à la fin des années 90…

Bref, je suis dégoûté et n’en dirai pas plus. Je n’ai même pas envie de me moquer de la blessure de Nadal. Il y a une époque où je l'aurais raillé à tout va, me demandant si dans sa famille, en plus d'un coach, il n'y aurait pas un cousin médecin ou s'il n'aurait pas oublié dans son répertoire de potions magiques quelques trucs pour éviter, outre les contrôles antidopage, les blessures... Ou si simplement il n'était pas en train de faire un concours avec les joueurs français qui, comme lui, semblent avoir des muscles en papier...

Il n'empêche que j'ai quand même la moutarde qui me monte au nez quand j'entends nos amis journalistes et autres docteurs ès tennis, à l'aube de l'Open d'Australie, à l'aube de cet abandon, parler de Rafa Slam, de Grand Chelem historique etc etc etc... Chères têtes pensantes, je le dis haut et fort : fermez vos gueules et apprenez ! Apprenez que le niveau de Federer et Nadal, quand ils alignent les victoires, est quelque chose d'exceptionnel, de fondamentalement hallucinant et que le tout est d'une immense fragilité. Parce qu'à ce niveau d'exception, c'est une poussière qui vous pourrit la vie.

Apprenez aussi que Popeye, athlète surdimensionné aux performances surnaturelles, ne va sans doute plus pouvoir aligner deux matches en 5 sets de plus de 5 heures, rentrer en Espagne à la nage et fêter son titre en courant un marathon comme il a pu le faire il n'y a pas si longtemps. Non pas parce que le docteur Fuentes n'existe plus, mais parce que son corps, comme cette semaine, dira stop. En un mot comme en mille, Jenna Jameson n'a pas tourné 250 scènes par an pendant dix ans, Nadal ne gagnera pas 15 Majeurs en cinq ans... Et s'il n'est pas à l'abri d'un Grand Chelem, il n'est pas non plus à l'abri d'une sale blessure et d’une fin de carrière prématurée.

Ceci étant, on assiste aujourd'hui à la revanche des viennent-ensuite. Après la domination sans partage du duo d’extraterrestres, l’heure de Murray et Djokovic est arrivée. Bien sûr, ça fait un moment qu’ils sont là, en embuscade, mais cette fois ce sera en finale d’un Majeur, la chasse jusqu'alors gardée de Rafa et Rodgeur, et c’est clairement un événement. Ah oui une dernière chose, si en plus de jouer comme un dieu, Djokobite s’envoie la délicieuse Ana Ivanovic, là je lui dis chapeau et m’incline bien bas !

PS : merci aux Bernard Pivot en herbe pour les corrections.