Je te la souhaite longue et dure, oh pardon, bonne et heureuse !

Enfin, le mois de décembre et les fêtes sont finis ! S’il y a bien un truc que je déteste, hormis Séverin Lüthi et les traders, c’est bien les fins d’année. Je n’ai jamais supporté ces fêtes de Noël, cette course pathétique aux cadeaux, ces décorations à deux balles dans les rues, ces vœux qu’on reçoit de tous les côtés, bref, cette période mielleuse et chiante à souhait ! A l’époque où j’étais pro, je m’arrangerais pour fixer un camp d’entraînement au soleil durant ce laps de temps et envoyais quelques raquettes en guise de cadeaux. Mais les temps ont changé et je dois désormais passer les fêtes à Genève et manger la traditionnelle Mirka, oh pardon, la traditionnelle dinde en famille…

En gros, c’est l’angoisse ! D’autant plus que cette année, on s’est retrouvé dans l’appart de ma grande tante qui fait partie du comité «Genève sans fumée» après avoir été la présidente de l’association «Fermons l’Usine», tu vois le tableau ! Bref, je ne faisais vraiment pas rêver sur le balcon de cette hystérique, par moins 4, à griller ma sèche sous les yeux médusés de la famille. Et eux qui n’arrêteraient pas de me dire : «Eh bien dis donc, pour un ex-sportif, tu montres l’exemple ! T'as pas honte franchement ?» Et la vieille mégère qui n’avait qu'une peur, c’est qu’un de ses voisins me voie en train de fumer ma gaule… Tout cela avant que mes cousins, forcément tous banquiers, tous mariés et tous pères de famille, enchaînent : «Alors Marc, bientôt la quarantaine, tu n’aimerais pas te caser ?» Et moi de leur répondre, un brin provocateur : «De toute façon à mon âge, je n’ai que deux options : soit taper dans les meufs de 20 ans, soit taper dans les femmes divorcées ! Et entre nous soit dit, je préfère largement la première option !» Bref, un célibataire pré-quarantenaire et fêtard lâché au milieu de bourgeois à la vie de famille parfaite, pas besoin de te faire un dessin ! Une connerie à descendre une bouteille de champagne cul sec en partant et à finir dans toutes les boîtes de Genève avec tout ce que la ville compte de plus fêtards glauques, seuls et pas amoureux pour un sou !

Pis je déteste aussi décembre car c’est la période où rien ne se passe en tennis… La période ou Paganini me faisait courir de droite et de gauche pour maintenir et renforcer une condition physique que je matraquais en mai déjà, en marge de Roland Garros dans un Paris en folie ! Pas de tournoi, aucun match, ce mois fait décidemment tout juste rêver les commerçants, les vendeurs d’huîtres et toutes ces familles qui se réjouissent d’écouter les enfants jouer au violon devant le sapin ou pire, réciter un conte de Noël ! Mais voilà, on est aujourd’hui en janvier et la saison est repartie ! Enfin, c’est un grand mot, le vrai départ, celui qu’on attend tous de pied ferme, c’est évidemment le 19 janvier et l’Open d’Australie. Un tournoi qui fait déjà saliver… mais on aura le temps d’en reparler !

Autrement, la première nouvelle de l’année, c’est que le Prince Dumbo les Grandes Oreilles est en pleine forme. L’Ecossais au Q.I. d’un verre de Talisker s’est envoyé les numéros 1 et 2 mondiaux en exhibition, rien que ça ! La deuxième nouvelle, c’est que Djokobite est passé à côté d’une belle occasion de devenir numéro 2 mondial et de nous la foutre bien profond, et en particulier au Maître-qui-ne-l’est-plus-vraiment-mais-qui-veut-absolument-le-redevenir… Et la troisième et dernière nouvelle, c’est que j’ai pris de bonnes résolutions pour 2009 : j’ai décidé d’arrêter la clope et l’alcool !… Putain, ce furent les 45 minutes les plus dures de ma vie…

Allez, je te laisse et te promets de revenir très vite… J’ai pas trop envie de bosser ces jours, alors il se peut bien que je passe quelques heures devant Eurosport et le tournoi de Doha. Un tournoi où Rodgeur a mis une seille à un charlot du circuit, les journaux suisses et leurs gros nazes de journalistes le voient déjà en grande forme. Quand il aura mis deux sets à Murray en demi et battu Nadal le dimanche, on parlera d’un retour en forme, pas avant… Et s’il brandit la coupe à Melbourne, alors on parlera d’un retour en grâce ! En attendant, on reste zen, on respire, on boit un coup et on arrête de délirer !