Mon Noël et mon Nouvel-An...

Noël c’est fini, ouf ! Ce genre de fêtes de famille, j’ai toujours trouvé ça barbant. La crèche avec le petit Jésus et la Marie-Madelon, le sapin avec les jolis cadeaux, la dinde et tout le reste, je trouve ça con et inutile ! Ouais, c’est l’occasion de voir la famille mais perso, je préfère croiser mes cousins à 3 heures du mat’ au Java qu’à 14 heures autour de la crèche de Noël ! Et les choses ont changé en 10 ans. A l’époque mes cousins avaient 15 ans et étaient tous fans de moi ; ils me demandaient des autographes pour les copains d’école, des photos, des t-shirts dédicacés, bref, j’étais leur petite star… Autant te dire que depuis de l'eau a coulé sous les ponts et que je les fais plus tellement rêver… C'est vite vu, ils n'ont d'yeux que pour Rodgeur. Mais faut les voir s'exciter quand je les fais rentrer en boîte et que je leur paie leur bouteille de vodka. Tu crois qu’il ferait ça le Rodgeur ?

Tu l’as compris, je n’aime pas ces fêtes de fin d’année… Cette course aux cadeaux débiles, ces sapins de Noël partout, ces décorations à deux balles, je ne supporte pas ! Le pire c’est la période entre Noël et Nouvel-An : les rues sont désertes, les bars sont vides, bref, les gens sont tous à la montagne et moi je m’emmerde comme un rat mort à Genève. En effet, la montagne c’est pas trop mon truc, je dirais même que je déteste ça. Il faut dire que je ne sais pas skier, donc forcément je m’ennuie vite en attendant les copains pour l’après-ski. Avec mes grandes jambes, je n’arrive pas à tenir sur des lattes et le ski n'a jamais été trop conseillé pour les sportifs d'élite. En plus, du haut de mes 2 mètres, je ne fais pas le malin quand je me casse la gueule. C'est un peu plus violent et douloureux pour un mec comme moi que pour Mimie Mathy ou Passe-Partout... Et puis franchement, une fille en combinaison de ski, c’est quand même moins sexy qu’en maillot de bain. Donc la montagne, non merci !

Mais je ne suis pas du genre à déprimer seul dans mon coin, je me casse vendredi matin : direction Rio de Janerio !! C’est là-bas que je vais passer Nouvel-An ! Il paraît que ça vaut le détour… En tout cas, je serai mieux à danser à poil sur la plage de Copacabana qu'à me geler les couilles sur la grande place de Verbier, hein ? Et ensuite départ pour l’Australie et Melbourne ! Elle est pas belle la vie d'un retraité de 36 ans ?

Sports Awards 2006 : non non je n'y étais pas...

Samedi soir j’ai suivi les Sports Awards à la télé. De toute façon je n’y étais pas invité, je ne suis pas le bienvenu à ce genre de cérémonies. Ils n’ont pas apprécié la fois où je suis arrivé avec 45 minutes de retard, ma barbe de cinq jours et mes cheveux gras… C’était dans les années 90… C’était ma période rebelle lorsque j’envoyais chier les journalistes du Blick, Swiss Tennis, Stéphane Oberer et les videurs de l'Arthur's ! La période où je me fracassais la main contre un panneau publicitaire lors d’un tournoi exhibition à Perth… Je me rappelle qu’une année j’étais assis entre Werner Günthör et Willam Besse… Quel bad trip ! Entre la transpiration du premier et l’haleine d’abricotine du deuxième, je me croyais au zoo de Servion entre un ours et un lama ! Je te jure que j’étais mal dans mon smoking trop petit !

J’ai donc suivi l’émission chez moi avec trois potes, quatre bouteilles de vodka et la cartouche de Barclay. On s’est vraiment fendu la gueule… surtout lorsqu’ils faisaient des gros plans sur Séverin Lüthi. Ah il était beau le Séverin dans son costard Spengler Mode avec l’étiquette qui gratte… C’est d’ailleurs lui qui est allé chercher le Sports Award de Rodgeur sur scène… Envoyer Lüthi pour chercher la récompense de Federer, c’est pire que de demander à la Cicciolina d’aller chercher le Ballon d’Or de Cannavaro ! Franchement, je trouve que ça aurait été plus classe de demander aux parents du Rodg, présents dans la salle, de monter sur scène sous les applaudissements du public plutôt que d’envoyer ce clown de Lüthi ! Sinon la Hingis n’est pas venue, les organisateurs n'étaient pas contents et ils l'ont fait savoir. Mais il faut l'excuser, la «peste de Trübbach» était occupée : il y avait le repas de fin d’année de Zug et on lui avait promis un nouveau lave-linge si elle venait ! Il se murmure même que sa mère a gagné trois kilos de détergeant et un paquet d’adoucissant Mirelaine à la tombola…

Dans l’ensemble, cette cérémonie était quand même sympathique et j’aurais bien aimé participer à la soirée de gala. Il y a toujours deux trois bons délires à faire, crois-en mon expérience. Quand, à 5 heures du mat', il ne reste plus qu’Alain Sutter, Paul Accola et Ralph Krueger sur la piste de danse et qu’ils mettent du DJ Bobo à plein tube, c’est des souvenirs pour la vie !

Le retour de l'enfant terrible...

Le monde du tennis est en vacances (cette fois pour de bon !) et l’actualité est forcément aussi riche que le palmarès de George Bastl... Dans ce désert médiatique, il y a quand même une information qui mérite quelques lignes dans ce blog : le retour de Marcelo Rios. Quoi, tu ne le savais pas ? Bon c’est vrai que ce come back a fait moins de bruit que celui de Martina Hingis ou de Bjorn Borg. Le retour de Bjorn Borg avait d’ailleurs fait autant de bruit qu’il avait fait rire... Je suis sûr que tu n’as pas oublié son retour à Monte-Carlo avec sa raquette en bois ? Il n’avait rien compris le pauvre... C'est comme si Pirmin Zurbriggen et Peter Müller débarquaient sur le cirque blanc avec leurs vieux skis Atomic de 2 mètres 25 ! Bon je vais arrêter d’en rire car j’étais heureux comme un gamin lorsque j’avais pu affronter Borg en exhibition au tournoi de Vidy, à Lausanne. Un petit tournoi fabuleux. Une ambiance conviviale, un cadre magnifique, un public et des joueurs sympas, bref une belle exhibition. Je débarquais là-bas en bon Genevois avec mes deux noiraudes comme je les appelais. La première, un peu cochonne, pas mal gaulée avec de longs cheveux noires, des jambes interminables et une gueule d'ange. La deuxième, une 500 SL noire, avec plus de 200 chevaux sous le capot, une ligne à couper le souffle, la classe ! A l’époque il y avait aussi le tournoi de Genève. Tu sais comment il s'appelait d'ailleurs ? Le Barclay Open. Le tournoi de ma ville natale était sponsorisé par des clopes et on s'étonne que je fume un paquet par jour aujourd'hui !

Ouais, c'était la belle époque... Vidy n'existe plus aujourd'hui et Genève n'est plus qu'un demi tournoi ou plutôt une étape obligatoire du calendrier de mon cher ami Heuberger. Heuberger, c'est le mec qui est arrivé déguisé en panthère rose au match le plus important de sa carrière : Suisse - France en Coupe Davis à Malley. Je n'y croyais pas, je te jure que je n'y croyais pas. Je lui ai dit : «Ivo tu te démerdes, tu gardes ta veste de training, tu vas chercher un maillot de hockey dans le vestiaire d'à côté, tu joues à torse nu ou avec un t-shirt des Guns ‘n’ Roses, mais tu ne mets pas cette tenue de fillette pour entrer sur le court !» Mais le con n'a rien voulu savoir, il a mis son beau maillot rose et il est allé au charbon ou plutôt au bûcher. En effet, tu connais la suite : il s'est fait balader pendant une heure et demie par un Clément même pas en grande forme. Une danse que même Béjart ne renierait pas. Et le pauvre Stan qui bouffait son frein derrière moi. Je n'ai pas fait beaucoup de conneries dans ma carrière d'entraîneur, mais ça c'en était une. Sans rancune Stan !

Mais revenons à nos moutons et à notre couillon : Marcelo Rios. Je pense que ce sera le retour le moins apprécié de l’année 2007... Le Rios, tout le monde le détestait sur le circuit... Il détient d’ailleurs un beau record : il a gagné 5 fois le Prix Citron de Roland Garros ! Comme tu le sais, ce prix est attribué au joueur le plus râleur du tournoi. Bref, une sale gueule, un caractère de chien et une amabilité sur un court de tennis à la hauteur de celle de Gabet à l'époque sur un terrain de foot. Je te laisse imaginer le cocktail et la dimension du tueur. Et on ne peut pas dire que ses cousins de Santiago, démontés au cuba libre dans la loge, soient là pour te rassurer. Bref, son retour sur le circuit ne fait plaisir à personne. J’ai hâte de voir ce que va donner des matches tels que Rios - Nalbandian ou Rios - Hewitt... Pas sûr que le match se termine sans blessés sur le court ou dans le vestiaire ! Allez... vivement 2007 ! On commence à s’ennuyer...

Marat Safin, héros du week-end

Un match de Coupe Davis restera toujours un match de Coupe Davis : de l’émotion, de l’ambiance, du spectacle, des provocations aussi ! Bref, tout ce que j’aime... Putain, cette finale a été magique ! Hé Rodgeur, à bon entendeur...

La Russie a donc gagné le Saladier d’Argent aux dépens de l'Argentine, mais que ce fut dur ! Marat n’a pas pu éviter de faire le con jeudi soir au Pacha, une des nombreuses boîtes de Moscou. Pourtant il s’était promis de rentrer à 2 heures du mat’... mais tu le connais... Lorsque deux bombes l'ont allumé sur la piste de danse, le Marat n’a pas résisté... On a donc fini la soirée dans sa chambre d’hôtel pour le premier match de double du week-end ! Le réveil a été très dur pour lui vendredi... et à 17 h Nalbandian l’attendait sur le court ! Le résultat, tu le connais... Marat n’a pas vu la balle et a perdu lamentablement en 3 sets...

Mais Marat a du coeur et des tripes : il s’est ensuite repris et a gagné le double (avec Tursunov cette fois) avant de décrocher le cinquième point dimanche dans une ambiance indescriptible ! 3-2 pour la Russie et deuxième victoire en Coupe Davis pour Marat et cie ! Le public était hystérique, les hommes chantaient, les femmes dansaient et moi je matais ! Elstine était lui complètement rond dans la tribune, il touchait les fesses de toutes les hôtesses du coin VIP en criant «nasdarovia» ! Ah il a le sang chaud le Boris, ce n’est pas pour rien qu’il est pote avec Clinton !

Chez les VIP il y avait aussi Diego Maradona, «l’aspirateur de la pampa»... Certains disent qu’il a arrêté la coke, ça me fait bien rire... Si Maradona a pu chanter et faire la fête tout le week-end grâce à un régime de fruits secs et de jus d’orange, moi je suis puceau et témoin de Jéhovah ! Il fallait le voir en boîte le dimanche soir : debout sur une table, la gueule qui maille, transpirant comme Julio Iglesias en plein concert et hurlant «viva Columbia, viva Escobar !» à qui voulait l’entendre... Et puis bon, le Diego a débarqué vers moi à 5 heures du mat’, les pupilles dilatées, et m’a demandé si j’en avais. Je lui ai dit : «Quoi ? Des couilles ?» Il a explosé de rire et m’a lancé : «Mais non Marc, je ne parlais pas de tes cacahouètes ! Qu'est-ce qu'on cherche en général à 5 heures du mat' ? Allez rentre en Suisse et va traire tes vaches, grand pinceau !» Je n'ai vraiment pas trouvé ça drôle... J'étais à deux doigts de lui mettre un coup de boule mais j’ai finalement laissé tomber : il aurait fallu que je me mette à genou et je n’allais quand même pas lui exploser la partie la plus importante de son anatomie, son nez...

Bref, Marat est une star, Maradona un beau drogué, Elstine un bel obsédé... et moi j’adore la Russie, mon deuxième pays !

Un Genève – Moscou pas comme les autres…

Me voilà enfin arrivé à Moscou ! Mais quelle galère, je pète les plombs ! Vraiment, l'aviation ce n’est plus ce que c'était. Moi qui ai connu les vols Swissair sur New York en business class (je te laisse lire un de mes premiers posts…) avec les petits fours, le saumon et le défilé d'hôtesses en mini jupe, se retrouver à bord d'un vol SWISS en partance pour Moscou avec une heure de retard, une espèce de Calzone tiède servie par un steward qui est, comme sa chemise et ses auréoles, à son troisième vol, ça te met tout de suite moins à l'aise…

Et je ne te parle même pas des contrôles, j'ai cru devenir dingue ! D'abord, j'ai fait une erreur stratégique : réserver un vol à 7h30 du mat' c'est un défi que ne suis pas prêt de relever à nouveau. Comme tu le sais, je ne suis pas vraiment du matin, surtout pas après avoir refait le monde aux Vieux-Grenadiers avec Jean-Michel Aeby et Jacky Barlie... Bref, je suis arrivé complètement à la bourre à l'aéroport avec ma moto, un sac à dos avec trois slips, deux t-shirts et ma trousse de toilettes. Pas rasé, jeans troués, baskets Nike et pull-over H&M, je n’avais pas la dégaine du premier de classe ou du champion de tennis… Résultat des courses, personne ne m’a reconnu : donc passage par la douane et par le contrôle des métaux comme tout le monde... Ah il est loin le temps où je signais des autographes dans le hall de Cointrin, me faisais escorter jusqu'à ma place dans l'avion et finissais le vol dans le cockpit à boire du champagne avec les pilotes...

Je me suis donc retrouvé dans la queue pour les contrôles… Les métaux je connaissais, j'avais donc laissé ma ceinture à clous à la maison. Mais les liquides c'est nouveau et autant te dire que je n'avais pas bien prévu mon coup. J'ai effectivement dû déballer ma trousse de toilettes devant tout le monde. Brosse à dents, dentifrice, eau de toilettes et déodorant Axe Africa, rien de grave jusque-là. Mais une trousse de toilettes pour Moscou, c'est une préparation différente que pour le Vatican ou Schaffhouse, si tu vois ce que je veux dire... Donc le plus gênant, c'était la boîte de 25 capotes et la bouteille de 150 ml de lubrifiant Ceylor Gold que j’avais avec moi… T'aurais dû voir la gueule de la douanière, la bonne fonctionnaire de 40 piges coincée dans son uniforme, qui me regardait comme si j’étais le sadique de Romont ! T'aurais dû voir ma gueule aussi dans la zone d'attente avec mon petit sachet transparent et le lubrifiant...

Finalement, je suis quand même arrivé à bon port… J’espère désormais que cette finale de Coupe Davis et la vodka me feront oublier ce bad trip ! Allez je te laisse, je pars en boîte… j’ai rendez-vous avec Marat ! Il doit préparer sa condition physique sur la piste de danse du Pacha ! Nasdarovia !