31.3.21

HONTEUX

Comme dirait mon ami le miston, c’est honteux. Honteux, comme mon silence sur ce blog depuis la finale du Masters. Oui, j’ai honte de vous avoir lâché comme une merde, tel un vilain politicien qui quitte son parti avant une élection importante. Enfin, comparer cet Open d’Australie 2021 à une élection importante, c’est aussi pertinent que comparer le talent de Cristiano Ronaldo à celui de Vincent Rüfli. Non, ce tournoi de petite facture fut le Grand Chelem que j’ai le moins suivi depuis longtemps, très longtemps même, d’où mon absence de commentaires. J’ai bien essayé d’allumer ma télé pour tenter de crocher, rien n’y faisait : l’appel de la sieste, de l’apéro, de Netflix ou même d’une course chez Denner pour aller acheter un déodorant et un tube de Cenovis me détournaient de ce Majeur sans intérêt, sauf celui de savoir qui allait se faire défoncer par Djokobite en finale. Ce fut Daniil Medvedev (7-5 6-2 6-2 en 1h53, on peut se faire rembourser ?).

Honteux donc, ce premier tournoi du Grand Chelem de la saison. Avec une partie du public au départ, avant un huis-clos pendant plusieurs jours, puis de nouveau du public pour les trois derniers jours. Je n’ai pas tout compris, comme je ne comprends pas grand-chose depuis le début de cette crise. On ferme les bistrots depuis cinq mois, mais on laisse les gens s’entasser dans les magasins, les trains ou les parcs. On est en train de détruire toute une économie, d’envoyer des milliers de personnes en dépression et de provoquer des centaines de faillites, le tout pour une maladie dont on a 0,026% de chance de mourir. Bref, j’emmerde profondément la période de merde que l’on est en train de vivre.

Honteux, bien sûr, comme le nom du vainqueur qui est aussi surprenant qu’une élection à la Municipalité de Lausanne. Chez nos amis les pêcheurs, c’est toujours la gauche qui gagne. A l’Open d’Australie, c’est toujours Novak Djokovic qui soulève la coupe. Peut-être pas toujours, mais sur les quatorze dernières éditions du Happy Slam, qui devrait gentiment se trouver un autre nom, le coton-tige en a raflé… neuf. Seuls trois joueurs ont réussi à briser cette hégémonie : Nadal et Wawrinka une fois, Federer trois fois. A noter aussi que le sosie de Joe Dalton, à l’instar de Rafael Nadal à Roland Garros, n’a jamais perdu une finale à Melbourne. Quand on sait que Rodgeur en a perdu quatre à Wimbledon, dont trois sur trois contre Djokobite, ça fait mal au sac. 

Honteux, comme le début d’année de notre Stan national. Le Vaudois n’est clairement pas dans le rythme et enchaîne désillusion sur désillusion. Eliminé au deuxième tour en Australie après avoir misérablement galvaudé trois balles de match, le bison a pris la porte au premier tour aussi bien à Rotterdam qu’à Doha. Un début de saison à l’image de son émission La voix est libre avec Yann Lambiel : nullissime et à oublier au plus vite. Et dire qu’on paie 335 francs par année pour ça… (bon, je ne vais pas cracher dans la soupe non plus, hein)  

Honteux, comme le vrai-faux retour de notre Rodgeur international. Ce come-back était attendu par tout un peuple, diffusé en direct sur toutes les chaînes nationales, il aura viré court, comme ta première fois au lit. Une victoire poussive contre Evans, suivie dune élimination sans gloire contre Basilashvili et un forfait à Dubaï. Le Bâlois n’est apparemment pas prêt à enchaîner les matches, ce qui est tout sauf étonnant après une longue absence comme la sienne, sans oublier son âge «avancé»… Bref, on prendra ce qu’il y a à prendre cette saison et on se contentera de miettes, s’il le faut. Les alcooliques diraient : tant qu’il y a l’ivresse. Les fans de tennis répondraient : tant qu’il y a Federer…   

Honteux, comme le nouveau record de Novak Djokovic, qui a désormais passé 314 semaines sur le trône du classement ATP, soit quatre de plus que le Maître. Un record qui est passé complètement inaperçu et qui prouve – même si on le savait déjà – le profond mépris que ressentent les fans de tennis pour le numéro 1 mondial le plus détesté de l
’histoire. Le Serbe va finir par battre tous les records, y compris celui du nombre de Majeurs (facilement même), mais il restera toujours le petit con qu’on adorait enfermer dans les casiers à la récrée. 

A bientôt les amis ! Promis, je reviens plus vite la prochaine fois (une phrase qu’il ne faut jamais dire à sa copine).  

#honteux