21.8.18

Djokovic un peu plus dans la légende

A une semaine de l’US Open, le sosie de Joe Dalton a frappé un grand coup sur les courts de l’Ohio : il s’offre pour la première fois le tournoi de Cincinnati et devient le premier tennisman de l’histoire à gagner les neuf Masters 1000. Une performance XXL qui ni Federer ni Nadal n’ont réussi à accomplir, eux qui restent désespérément bloqués à sept. Il manque Monte-Carlo et Rome au Maître tandis que Musclor n’a jamais soulevé les trophées de Key Biscayne et Paris-Bercy. Désormais, seul l’or olympique manque au coton-tige, lui qui détient déjà les quatre levées du Grand Chelem, le Masters de fin d’année ainsi que la feu Coupe Davis… Respect.

Cet été 2018 marque donc le réveil de l’ex-numéro un mondial et terreur du circuit. Une résurrection qui porte bien sûr la griffe de Marian Vajda, son coach de toujours. Depuis le retour de son mentor en avril, le Serbe n’en finit plus de monter en puissance, ce qui est tout sauf une surprise quand on connaît la complicité qui lie les deux hommes. Après avoir touché le fond en faisant appel à André Agassi et… Radek Stepanek pour relancer sa carrière, Djokobite ne pouvait qu’aller mieux. Non mais franchement, engager le duo Agassi – Stepanek quand tu t’appelles Novak Djokovic, c’est comme si le Real Madrid embauchait Gilbert Gress et Rolf Fringer pour remplacer Zidane ! Ou enrôler Kim Kardashian et Dan Bilzerian pour soigner ton addiction aux réseaux sociaux... Bref, l’homme aux 13 Majeurs a fait plus ou moins n’importe quoi depuis son sacre à la Porte d’Auteuil en 2016, on ne peut que le féliciter d’avoir retrouvé un brin de lucidité et de raison.

De son côté, Rodgeur n’a pas rassuré et abordera la dernière levée du Grand Chelem avec quelques doutes. Le Bâlois a paru très loin de son meilleur niveau en finale et a globalement déçu par son jeu. Il m’a également déçu par son attitude cette semaine, lui qui a déclaré «être triste de la réforme de la Coupe Davis» sitôt la nouvelle annoncée. C’est vraiment très con et extrêmement regrettable que le Maître ait pris la parole au lendemain de cette décision ! Pourquoi n’est-il pas monté aux barricades en mars ? Pourquoi n’a-t-il pas utilisé son aura pour influencer le vote des fédérations ? Quel gâchis… un peu comme le mec qui dit «je t’aime» à son ex-femme le lendemain du divorce ou l’autre qui se rend compte d
être un éjaculateur précoce après s’être lancé dans une carrière dans le porno…

Voilà les amis, on se réjouit désormais de suivre cet US Open 2018 qui promet d’être très ouvert et qui pourrait, selon les caprices du tirage au sort, nous réserver des affiches de dingue dès les premiers coups de raquette. Nadal, Federer et Djokovic ne sont ainsi pas à l’abri d’affronter un Wawrinka ou un Murray au premier tour alors qu’on pourrait assister à un quart de finale entre Nadal et Djokovic ou Federer et Djokovic. Bref, avec un cul inversement proportionnel à celui de Didier Deschamps, le Maître pourrait très bien se coltiner Murray au troisième tour, Wawrinka en huitième et Djokovic en quart. Prions pour que ce ne soit pas le cas !

17.8.18

RIP, Davis Cup

La Coupe Davis, ma Coupe Davis, notre Coupe Davis n’est plus. Paix à son âme. Rien ne sera plus jamais comme avant. Une certaine idée du tennis est morte en ce jeudi 16 août 2018. L’argent a gagné, les cons ont triomphé, et les romantiques comme moi peuvent bien aller se faire foutre. J’ai juste envie de chialer et de maudire la terre entière.

J’ai déjà exprimé ma haine et ma colère contre cette décision complètement débile dans un post, je ne vais pas en remettre une couche maintenant. Je n’en ai ni la force ni l’envie. Aujourd’hui ne subsistent que la tristesse et la nostalgie. Tristesse de perdre l’une des plus mythiques compétitions par nations du monde, une véritable institution. Nostalgie quand je repense aux Suisse – France endiablés, aux 20'000 spectateurs de Palexpo, à toutes ces émotions uniques et ces frissons magiques. 

J’ai pris un coup, un terrible coup, comme lorsque tu perds un de tes meilleurs amis. Je suis en deuil. Ce n’est pas une mort naturelle, c’est un meurtre. Je chie sur tous les connards qui ont pris cette décision. J
’exècre tous ceux qui se réjouissent de cette «évolution». Je vomis sur tous ces joueurs, toutes ces légendes qui n’ont même pas levé le petit doigt pour combattre cette sentence. Je suis extrêmement déçu de Federer et Nadal, entre autres, qui auraient dû prendre la parole pour défendre ce sport qu’ils disent tant aimer. Je hais Gérard Piqué, cette merde sans nom. 

La Coupe Davis me manque déjà. Elle m’a offert mes plus beaux moments de passionné de tennis et m’a permis de vivre mes plus fortes émotions comme joueur, capitaine ou consultant, de Fort Worth à Melbourne en passant par
Nîmes, Toulouse, Lille, Neuchâtel, Lausanne ou Genève. La Coupe Davis était le fleuron, le piment, le grain de folie, la vitrine de la petite balle jaune. On a entériné sa mort en moins de six mois, crucifié sur l’autel du roi dollar. Sans la moindre arrière-pensée. Comme un condamné à mort qu’on liquide sur sa chaise électrique au fin fond du Texas après lui avoir proposé une dernière clope.

La Coupe Davis n’aura même pas droit à un dernier tour d’honneur, à une édition 2019 qui aurait pu réunir les meilleurs joueurs du monde et faire vibrer des millions de fans. Elle crèvera un triste dimanche de novembre dans un torrent de larmes et de dégoût, et cette fin d’édition 2018 a plus que jamais des allures de convoi funèbre. C’est moche, c’est affreux, c’est dégueulasse. C’est un condensé parfait du sport moderne. 

En 2022, il y aura donc une Coupe du monde de football avec 48 pays au Qatar, des Jeux Olympiques d’hiver dans cette charmante station de montagne qu’est Pékin et, ô rage ô désespoir, une Coupe du monde du tennis étalée sur sept jours dans une ville à la con. Tout ça me débecte au plus haut point et me donne envie de gerber. Le sport n’est plus qu’une immense farce commerciale, gangrenée par l’argent et pilotée par de sombres cravateux aux valeurs aussi développées quun fabricant darmes. J'attendrai encore la fin de carrière de nos Rodgeur et Stan nationaux avant d’éteindre définitivement le téléviseur, de passer à autre chose et de mettre un point final à ce blog.