3.2.13

Dans le cul la balayette...

Il y a eu les polémiques d’avant-match sur la non-participation de Rodgeur... Qui pour une fois prirent de l’ampleur jusqu’au président de la fédération et Wawrinka lui-même, auréolé de sa défaite en cinq manches à Melbourne contre le futur vainqueur. Les pro-Federer étant tellement obtus qu’ils ont poussé la connerie jusqu’à nous expliquer que la Coupe Davis est une compétition de merde. Oubliant ainsi que Roger, tout beau qu’il est, n’est pas obligé d’attendre la nuit des temps pour faire de ses potes des cocus. Et de négliger ainsi des fans, ses fans, une nation, sa nation qui attendent beaucoup de cette Coupe Davis, n’en déplaisent au principal intéressé et à ses proches.

Bref, dans un calendrier très chargé, trop chargé peut-être pour un trentenaire, il nous faut comprendre que la Coupe Davis et ses trois jours de compétition sont insurmontables, au contraire d’une tournée médiatique et grassement payée dans trois pays d’Amérique du Sud, décalage horaire compris. Comprenne qui voudra... La logique d’un numéro 1 mondial n’est pas celle du Suisse moyen dans son canapé, il n’empêche que si l’une doit être comprise, l’autre ne doit pas être négligée.

Reste que, loin du gros chagrin de tous ceux qui n’auront pas fait le déplacement à Genève, nous avons eu droit à un vrai week-end de Coupe Davis. De ceux qui peuvent rester dans les mémoires. Et comme on est suisse, il a choisi sa place dans les défaites qui font mal, dans la longue liste de ces rencontres où notre pays a frôlé l’exploit avant de finir brecouille, que ce soit en football, en tennis ou, dans une moindre mesure, en hockey sur glace. Après un vendredi commun, nous avons eu droit au plus long double de l’histoire. Un double qui nous aura tenu en haleine 7 heures durant et où nos deux Helvètes, héroïques, auront sauvé pas moins de 12 (!) balles de match, mais ratant aussi de belles opportunités de faire le break avant.

Franchement, on aurait préféré qu’il se termine avec une victoire en 4 sets, ce qui n’aurait pas été un hold-up. Mais comme Stan avait décidé d’être moyen, il aura fallu attendre 7 heures pour finalement chialer. Et comme le Vaudois avait décidé de ne pas entrer dans le match pendant deux sets contre Berdych, on aura encore pleuré dimanche après un tie-break pourtant bien emmanché. De quoi remplir de bonheur tous les cons qui n’attendaient que ça. Un Stan mi-figue mi-raisin qui fournit encore les arguments de ceux qui excusent Federer par le manque de résultat du gamin de St-Barthélémy. Perso je pense sincèrement que Stan n’a aucune leçon à recevoir de personne, lui qui répond présent année après année aux rendez-vous de la Coupe Davis et qui, ce week-end, n’a pas été loin d’apporter trois points à ses couleurs. Aucun grief non plus contre l’équipe, celle qui se bat avec ses armes, qui aurait pu donner du rêve durant ces trois jours, même si son capitaine reste le plus inutile sur terre. Incapable qu’il est et qu’il a toujours été de transcender ses hommes dans le money-time. 

Elle est donc vraiment belle la Suisse du tennis. Tu vas me trouver saumâtre, mais je n’ai aucune envie de revenir en long et en large sur ce week-end raté, sans public ni ambiance, dans une salle moche comme un hangar à bateau. Je n’ai aucune envie de railler davantage les attitudes de Séverin Lüthi. Aucune envie de commenter le fait que Wawrinka et Chiudinelli ne jouent aucun match de double ensemble durant la saison. Aucune envie de me projeter sur la relève du tennis suisse qui n’existe pas. Le tennis helvétique possède le meilleur joueur de tous les temps et un top 20 confirmé, mais n’a aucune ambition, aucun présent et aucun avenir en tant que nation. En 10 ans, nous n’avons eu qu’à nous mettre sous la dent une médaille d’or en double... Ça fait rêver !

Alors ce soir, je vais continuer à remplir mes slibards de talc en attendant le circuit ATP. Et nul doute qu’après Jura et ses machines à café, Just et ses balayettes pourraient bien faire une offre à Rodgeur. Après tout, c’est toute une nation qui a mal au cul ce soir...