21.9.12

Jouable, à condition que...

Voilà, une fois n’est pas coutume, je n’ai pas écrit de post pour commenter la victoire de la Suisse en Coupe Davis. Pourquoi ? Parce que ce barrage face aux Pays-Bas fut aussi intéressant qu’une interview de Lauriane Gilliéron dans L’Illustré ! Sérieusement, cette rencontre fut aussi plate que leur pays et il n’y a eu pour ainsi dire aucune émotion, si ce n’est une once de suspense dans le match entre le sosie de Ruud van Nistelrooy et Wawrinka.
 
Sinon, rien à signaler, à part que notre paire de double est toujours aussi misérable et qu’on ne gagnera jamais le Saladier d’Argent avec deux joueurs aussi peu complémentaires. Je l’avais déjà dit, je le répète : si on veut un jouer gagner la Coupe Davis – si du moins cet objectif est encore d’actualité ? – on devra pouvoir compter sur un double de qualité. Or, ce n’est pas en jouant une fois tous les tremblements de terre que Stan et Rodgeur pourront créer une équipe qui tienne la route. A l’époque de nos exploits avec Jakob, on écumait plusieurs tournois par saison et avions réussi, à force de matchs en commun, à former une équipe, une vraie. Mais bon, comme on dit, il est difficile de faire boire une Nadège, pardon, un âne qui n’a pas soif : autant Rodgeur que Stan n’ont aucune envie de jouer ensemble sur le circuit… Bref, on est voués à être bons en simple car le double semble perdu d’avance dans ces conditions. En trois mots comme en mille, c’est pas gagné...
 
Autrement, l’information de la semaine, c’est évidemment le tirage au sort du tableau de la Coupe Davis 2013. La Suisse recevra donc la République tchèque début février pour un premier tour qui promet, et qui sent la revanche du barrage traumatisant de septembre 2007. C’est un gros morceau, oui, mais il n’y a aucun complexe à faire et le coup est jouable ! Jouable, à condition bien sûr que Federer (surtout) et Wawrinka fassent de la Coupe Davis une des priorités de leur prochaine saison. Avec un Rodgeur hésitant et une préparation aussi lamentable qu’en février dernier à Fribourg, nul doute qu’on va droit dans le mur et qu’on pourra se préparer à un neuvième barrage de suite en septembre.
 
Bref, c’est en montrant beaucoup d’envie et de cœur qu’on pourra soulever les foules, créer une euphorie et gagner ce putain de Saladier d’Argent ! Il y a de la place pour le rêve... On a la chance d’avoir deux joueurs dans le Top 20, ça ne risque pas d’arriver avant les 50 prochaines années, voire plus, alors il faut y croire. La République tchèque l’a montré cette année et en 2009 en atteignant la finale avec deux joueurs. Deux ! Comme nous... Oui, on peut le faire mais il faut absolument montrer quelque chose d’autre qu’à Fribourg !

11.9.12

76 ans après Fred Perry !

Ça y est, Andy Murray est entré dans la cour des très grands en remportant – enfin ! – son premier titre en Grand Chelem. Comme son entraîneur Ivan Lendl, Dumbo les grandes oreilles aura dû attendre sa cinquième finale pour lever la plus belle coupe de sa carrière, devenant ainsi le premier Britannique depuis Fred Perry en… 1936 à s’imposer en Majeur. Il y a 76 ans, t’imagines ? La dernière fois qu’un joueur de la Perfide Albion gagnait un Grand Chelem, on jouait au tennis en pantalon, les ordinateurs n’existaient pas, Brigitte Bardot avait 2 ans et le Lausanne-Sports était champion suisse ! Oui oui, je te jure, le LS a déjà été champion suisse…

Bref, en six semaines et deux titres magnifiques à Londres puis New York, le Frankenstein des Highlands a franchi un immense palier et entre dans une nouvelle dimension. Celle des vainqueurs, des vrais. Et ce titre, il est allé le chercher avec une hargne et une foi que ne renierait pas le plus patriotique des rugbymen écossais. Certes, il a été aidé par le terrible coup de pompe de Djokovic au cinquième set qui a de nouveau offert un triste spectacle en boitant sur le court à partir de 3-2 et en demandant une pause médicale à 5-2, mais il n’a rien volé et a amplement mérité ce premier sacre en Majeur. Et pour tout te dire, Murray est le moins pire des vainqueurs et je suis bien content qu’il ait renvoyé le coton-tige à ses études !
 
Le copain de Kim Sears signe donc la plus belle victoire de sa carrière dans une finale qui fut, par moments, assez énorme. Oui, il y a eu des points de malade, des rallyes monstrueux et je n’ai pas décroché de ma télé avant la dernière balle, même s’il était 3 heures du mat’ en Suisse et que j’avais parfois envie de foutre mon poste par la fenêtre. Non seulement parce mon pote Pascal Droz confondait souvent Andy Murray avec Andy Roddick, mais surtout parce que ces deux joueurs pourraient, devraient être plus offensifs, prendre plus de risques et oser, merde ! Quand on voit Murray taper des pains de coup droit 3 mètres derrière sa ligne de fond, quand on voit Djokovic faire un cinquième revers slicé dans le même point, on a parfois l’impression de voir deux Espagnols en finale d’un tournoi sur terre battue. Reste que ce duel fut beau, très beau même, et qu’il n’a manqué que 60 secondes pour qu’il ne batte le record de la plus longue finale de l’US Open. Du grand spectacle donc !
 
Bref, l’Ecossais a mérité ce sacre et je suis d’ailleurs content pour lui. Enfin, «content», on se comprend, je ne suis pas allé arroser les Pâquis au champagne pour autant, mais bon, revoir Murray perdre en finale après avoir mené 2 sets à rien, ça aurait été presque aussi moche qu’un match du SFC en ce moment. Et accessoirement ça aurait signifié son bon d’entrée pour un hôpital psychiatrique !
 
Autrement, cette victoire ne fait que confirmer la suprématie du Big Four sur le tennis mondial avec, cette année, une levée du Grand Chelem pour chacun d’entre eux, une première depuis 2003 où Agassi en Australie, Ferrero à Paris, Rodgeur à Wimbledon et Roddick à New York s’étaient imposés… Putain ça date et ça paraît loin ! Autant dire que ce Big Four est plus puissant que jamais et qu’on n’est pas prêt de venir les bousculer, ces quatre-là. On se réjouit déjà de la suite de la saison qui s’annonce passionnante avec la saison indoor et le Masters, et bien sûr la place du numéro 1 mondial en jeu et ce duel entre le Maître et la tête à claques de Belgrade. Mais avant ça c’est à Amsterdam que nos regards seront tournés pour le barrage de Coupe Davis… Rodgeur y sera et on est évidemment soulagés ! Même si le contraire eût été tout simplement scandaleux...

6.9.12

Bye bye Andy... Bye bye Roger...

Ben voilà, la night session d’hier soir a tourné au cauchemar et, désolé pour mon français, on l’a bien profond dans le fion ce matin. En fin d’après-midi, c’est tout d’abord Andy Roddick qui a été envoyé à la retraite par Juan Martin Del Potro. On aurait aimé voir l’Américain réussir un dernier baroud d’honneur dans un Central en transe, voir Brooklyn Decker déchirer son haut sous le coup de l’excitation, assister à un fol exploit à la Jimmy Connors en 1991 qui, à l’âge de 39 ans, avait atteint le dernier carré de l’US Open dans une ambiance indescriptible. Il n’en a rien été : A-Rod n’a rien pu faire face aux coups de butoir de la perche de Tandil ; il a perdu en 4 sets dans un Central bien triste, sous les yeux humides de sa grande trop habillée et tire sa révérence au monde du tennis. Bref, une fin tout sauf hollywoodienne… Allez, tu nous manqueras Andy, ta femme aussi. Je lève mon verre à ta santé et te la souhaite longue et dure, comme on dit !
 
Après ce match chargé en émotions, un autre coup de tonnerre va s’abattre sur le Arthur Ashe Stadium, et non des moindres : notre Rodgeur national a été battu par Tomas Berdych. Putain j’ai mal aux fesses rien que de l’écrire ! C’est une baffe monstrueuse, une immense contre-performance, LA claque de l’été... S’il faut évidemment saluer le grand match réalisé par le Tchèque, force est de constater que le Maître n’y était pas, qu’il était complètement à côté de son tennis lors des deux premiers sets. «Je n’ai pas mis une balle dedans pendant un set et demi», a déclaré le Bâlois. On ne peut qu’acquiescer à ses paroles tant sa performance fut indigne du champion qu’il est. Que s’est-il passé après ce début de tournoi parfait ? Manquait-il de rythme après quatre jours sans jouer ? Lui qui déclarait qu’«en ce moment, je sens que si je joue bien, c’est moi qui peux décider du sort d’un match», était-il trop confiant en entrant sur le court ? Je n’en sais rien et franchement, je n’ai pas envie d’analyser cette défaite en long et en large. Elle nous rappelle juste combien il est difficile, dans le monde du tennis actuel, d’enchaîner les grandes victoires. Cette désillusion est également la preuve que, depuis cette défaite traumatisante face à Del Puerco en 2009, le Maître est maudit à Big Apple. Aussi bizarre soit-il, c’est en effet là que son bilan est le moins bon en Majeur depuis 3 ans… Même si ce bilan ferait le bonheur de 98% des 100 premiers du classement ATP… 
 
Le numéro 1 mondial tombe donc de haut, de très haut même, et met fin à une série de 8 demi-finales de suite à Flushing Meadows. Autre événement, les demi-finales de ce tournoi du Grand Chelem se disputeront sans Roger Federer et Rafael Nadal. Là aussi, c’est une première depuis le mois de juin 2004… Bref, autant dire que c’est Murray et Djokovic qui rigolent, et que la finale leur tend les bras, même si un Argentin aux longues tiges ne l’entend pas de la même oreille...  
 
Voilà, que dire d’autre sur cette édition de l’US Open 2012 qui n’aura carrément plus la même saveur ? Stan est sorti, la jolie Ivanovic aussi… Ne reste plus que les jambes de Sharapova et la fraîcheur de l’Italienne Errani. Quant au reste, même pas sûr d’allumer ma télé pour regarder… Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, je ne peux que regretter le manque de motivation du Rodg pour aller défendre les couleurs du pays en Coupe Davis. Certes, il est déçu, a parlé sous le choc de la déception, mais ses propos ne font que confirmer que la conquête du Saladier d’Argent, il s’en tape comme de l’an 40 ! Tristesse, quand tu nous tiens...