24.8.17

Un US Open sans tenant du titre ni favori...

Difficile, voire impossible, de désigner un favori pour le quatrième tournoi du Grand Chelem qui débute lundi dans la fournaise new-yorkaise. Miser sur un futur vainqueur à Flushing Meadows, c'est comme te pointer à ton premier rendez-vous Tinder en pensant choper la femme de ta vie, t'as quand même de grandes chances de te planter ! Avant cette triste finale à Montréal, on aurait évidemment posé une énorme pièce sur notre Rodgeur national. Mais voilà, le Maître a terminé cette rencontre en roue libre et a ensuite déclaré forfait pour Cincinnati, son dos le faisant à nouveau souffrir. Selon ses dires, il est prêt à attaquer cet US Open à 100% de ses possibilités mais, du haut de ses 36 ans, il n'est pas à l'abri d'une rechute durant la quinzaine. Comme à Wimbledon, la prudence est donc de mise avec – on l'espère – le même résultat...

Sur le papier, Rafael Nadal est numéro 1 mondial et aurait dû logiquement se présenter comme le grand favori. Mais voilà (bis), depuis son hallucinante moisson de titres sur terre battue, la Momie n'y arrive plus. Eliminé avant les quarts de finale à Church Road, le taureau des Baléares n'a pas réussi à gagner plus de deux matches de suite durant cette campagne américaine. Nul doute qu'il aurait préféré revenir sur le trône avec un peu plus de panache... Popeye est-il capable de gagner sept matches consécutifs sur dur ? Ses genoux et son médecin nous le diront...

Si l'on respecte la hiérarchie, le troisième ""favori"" est Andy Murray, dont le moral doit naviguer entre celui de Samy Naceri et Fabio Celestini en ce moment. L'Ecossais au sourire de croque-mort abordera ce Majeur sans le moindre match dans les jambes depuis son couac au All England Club. A moins d'un étonnant regain de forme, ce qui semble aussi probable qu'une victoire du Lausanne-Sport à la Pontaise, son tournoi devrait être aussi brillant que la campagne de transferts du club vaudois...

Sans Novak Djokovic ni Stan Wawrinka, les deux finalistes de l'an dernier, cette édition 2017 s'annonce donc plus ouverte que jamais. Vu qu'il n'y aura pas non plus Nishikori et Raonic (et éventuellement Cilic ?), un jeune aux dents longues pourrait se mêler à la bagarre. On pense bien entendu à Alexander Zverev et Gregor Dimitrov, respectivement lauréats des Masters 1000 de Montréal et Cincinnati. Ces deux-là sont pour l'instant les hommes forts de cette tournée nord-américaine et auraient tort de ne pas y croire, à l'instar d'un Kyrgios, d'un Thiem, d'un Berdych, d'un Querrey ou d'un Isner, même si ces derniers me paraissent un poil légers quand même. 

Bref, tous les rêves seront permis à Big Apple, y compris celui dont fantasment toute une nation et des millions de fans à travers le monde : le vingtième Majeur du Rodg et un Petit Chelem après six mois d'absence ! Ce serait une "blague" pour reprendre ses termes, autant dire qu'on est prêts à rire les amis...

14.8.17

Une claque et des questions...

Pour Roger Federer et ses fans, l'année 2017 aura été paRFaite jusqu'à ce lugubre dimanche 13 août. Le Maître avait alors réalisé un véritable sans-faute, ne perdant que deux matches "anecdotiques" à Dubaï et Stuttgart, et raflant tous les autres gros tournois auxquels il avait participé, Open d'Australie et Wimbledon en tête. On aurait adoré, rêvé, sur-kiffé que cette série se prolonge jusqu'à la fin de saison, ou au moins jusqu'à l'US Open, célébrant chaque titre à grands coups de superlatifs, de shots et d'enflammades. On a pris hier une grosse claque et, à voir le scénario de cette finale, beaucoup de questions trottent désormais dans nos têtes...

Le Bâlois est-il diminué ? Son dos recommence-t-il à le faire souffrir ? Le break post-Wimbledon n'a-t-il pas été assez long ? Va-t-il jouer Cincinnati ? Doit-il se raser la barbe ? Mirka l'a-t-elle trompé avec le jardinier ou le prof de fitness ? Autant de questions qu'on est en train de se poser après avoir suivi cette finale à sens unique, où Rodgeur n'a été que l'ombre de lui-même. Certes, Alexander Zverev a envoyé du lourd et même face à un Federer à 100%, il aurait probablement gagné. Reste que l'homme aux 19 Majeurs a paru totalement perdu sur ce court, apathique et absent, avec sa tête des mauvais qu'on ne lui connaissait plus. Sans parler de ses premières balles à 150 km/h, de ses coups droits dans les nuages et de ses revers au milieu du filet...

On en saura plus sur son état de santé ces prochaines heures, et on espère évidemment qu'il pourra s'aligner cette semaine à Cincinnati où la place de numéro 1 mondial se jouera entre lui et Rafael Nadal. Le Bâlois a laissé échapper de précieux points ce dimanche et n'a désormais plus son destin entre ses mains mais, en cette année de toutes les sensations, tout reste possible. Y compris une défaite de Popeye au deuxième tour contre Gasquet et, du coup, la voie royale pour Federer... Y compris aussi un forfait de Rodgeur à la dernière minute pour se reposer avant l'US Open... Bref, quand on voit des défaites pareilles et quand on sait à quel point le physique d'un athlète est fragile, a fortiori à 36 ans, il faut juste se dire qu'on a vraiment eu le cul bordé de nouilles, comme on dit, de vivre un tel début de saison.

Voilà les amis, avant de conclure ce post qui donne autant de rêve qu'un repas avec des végétaliens de gauche allergiques à l'alcool, je tiens à tirer un immense coup de chapeau à Zverev, lequel a frappé un nouveau grand coup cette saison après son sacre à Rome. Du haut de ses 2 mètres, de ses 20 ans et de sa tête de jeune puceau, le prodige de Hambourg se profile comme le futur crack du circuit. Son premier titre en Grand Chelem ne devrait pas tarder, sa place sur le trône non plus... Et franchement, ça ne serait pas pour me déplaire, surtout s'il tape des Nadal, Djokovic ou autre Murray en finale. Le Zverev m'est d'ailleurs plutôt sympathique, son clan aussi.

Entre temps, puisse Rodgeur retrouver sa verve, redevenir le roi du tennis – même pour une ou deux semaines... et gagner ce 20ème Majeur, ce n'est pas trop lui demander, non ?     

11.8.17

Joyeux anniversaire, Rodgeur !

Ce mardi 8 août, on fêtait deux anniversaires : celui de notre Rogdeur national, lequel soufflait sa 36ème bougie, et celui – comme l'a relevé le très fidèle et très passionné Patrick de Montmollin de mon titre olympique à Barcelone en 1992. Putain, un quart de siècle mon pote ! T'imagines qu'à cette époque-là, Magic Johnson jouait encore au basket, Carl Lewis était médaillé d'or en saut en longueur et Michael Jackson entamait sa mythique tournée Dangerous... Un autre monde, une autre époque ! Sans smartphone ni Facebook...

Bref, en cette semaine anniversaire, tout va bien dans le meilleur des mondes pour le Maître. Après un premier tour facile, le Bâlois a éliminé non sans peine son souffre-douleur préféré, l'inusable David Ferrer. L'Espagnol n'a pas été loin de l'exploit mais a fini par s'incliner face au Bâlois pour la 17ème fois en... 17 confrontations ! Un ratio historique dans le monde de la petite balle jaune. Ferrer, c'est le mec qui arrive en soirée coiffé comme un pape, avec une chemise sans le moindre pli et des chaussures cirées mais qui finit toujours par rentrer brecouille. 17-0 donc, c'est aussi le bilan du Lausanne-Sport face au FC Bâle ou celui des clubs romands de hockey en finale de play-off... 

On pensait se réveiller vendredi matin en apprenant la qualification de Popeye pour les quarts de finale, et en lisant les journaux titrer «Rafael Nadal à une victoire du trône», et bien que nenni ! Alors que le taureau des Baléares avait un véritable boulevard jusqu'en demi et que la place de numéro 1 mondial lui tendait les bras, telle une seringue d'EPO devant le bras gauche de Lance Armstrong, le Majorquin a réussi à se prendre les pieds dans le tapis. Son bourreau s'appelle Denis Shapovalov, a tout juste l'âge de boire un whisky et a offert au central montréalais une soirée de liesse. Tcheu l'ambiance qui régnait dans ce stade, tabarnak ! Un match de dingue que le nouveau prodige du tennis canadien a terminé couché sur le sol après un dernier coup droit prodigieux, comme dans un rêve. Quand je pense que ce gamin n'était même pas dans les couilles de son père quand je battais Jordi Arrese à Barcelone... Si j'ai la chance de te croiser un de ces soirs, Denis, je t'offrirai volontiers ta première vraie cuite !

«La pire défaite de l'année de Nadal», selon ses propres dires, fait évidemment les affaires de Rodgeur. L'homme aux 19 Majeurs n'espérait pas un tel cadeau et pourra sans autre offrir une caisse de champagne à Shapovalov puisqu'il pourrait ainsi revenir à 10 petits points de son éternel rival en cas de victoire ici. A l'heure où j'écris ces quelques lignes, il vient de battre facilement Bautista Agut et s'est qualifié pour les demi-finales où l'attend Robin Haase. Bref, ça ne sent pas trop mauvais pour le Suisse qui, dans ce Masters 1000 aux allures d'ATP 250, a vraiment tout pour soulever enfin cette coupe dans la ville chère à Robert Charlebois. On y croit les gars, on y croit !! 

5.8.17

Une saison décidément improbable...

Improbable, folle, dingue, insensée, irréelle mais absolument délicieuse et magique : tels sont quelques adjectifs pour qualifier cette saison 2017 à nulle autre pareille. Une saison qui marque bien sûr le retour en grâce des deux légendes ultimes du tennis, Roger Federer et Rafael Nadal, lesquels se partagent les trois premières levées du Grand Chelem et qui, à moins d'un tremblement de terre digne du transfert de Neymar, se présenteront comme les grandissimes favoris de l'US Open. On s'en réjouit ! D'autant plus que c'est le seul tournoi majeur qui n'a pas encore eu droit à une finale entre les champions aux 35 titres du Grand Chelem...

Cette saison 2017 marque aussi un coup d'arrêt brutal dans la marche triomphale de Novak Djokovic. L'ogre des trois dernières années paie au prix fort son insolente domination et ses efforts inouïs pour aller chercher ce sacre à la Porte d'Auteuil. Depuis ce dimanche 5 juin 2016, la chute du roi est aussi terrible qu'inattendue... Alors qu'il était ce jour-là le lauréat des quatre tournois du Grand Chelem, le coton-tige n'en détient aujourd'hui plus un. Pire, il n'a même pas atteint une fois le dernier carré d'un Majeur cette année. Blessé, fatigué, cramé, déprimé, usé, l'ex-numéro 1 mondial a décidé de mettre un terme à sa saison. Comme le Maître l'an dernier. Même s'il ne va pas nous manquer, on lui souhaite quand même un prompt rétablissement...

L'autre victime de cette année rocambolesque, c'est évidemment notre Stan national. A la surprise générale, le Vaudois a lui aussi décidé de stopper net sa saison et de se faire opérer du genou. Le protégé de Magnus Norman n'ira donc pas défendre son titre à New York et conclut une saison sans titre du Grand Chelem, une première depuis 2013. Allez, courage gamin, ne lâche rien et reviens encore plus fort en janvier !

Et l'hécatombe n'est pas terminée puisque le sosie de Frankenstein est forfait pour Montréal... Pas encore pour l'US Open, mais rien n'est impossible... Le Big Four est aujourd'hui un Big Two, ou à la limite un Big Two et demi si l'on considère que Murray est encore dans le coup, ce qui est loin d'être certain. Autant dire que la voie est royale et la vue dégagée pour Rodgeur et Rafa dont la lutte pour la place de numéro 1 mondial fait déjà saliver tous les fans de la petite balle jaune. Avec un Federer présent dès ce premier Masters 1000, cette tournée américaine sera donc plus excitante que jamais et, qu'on se le dise, on n'a pas fini de s'enflammer les amis !