19.5.21

A l'image du temps, le Maître prend l'eau...

Et patatras. On s'en réjouissait comme des gamins lors de leur première boum, comme un puceau qui va enfin connaître le grand frisson, comme une nymphomane avant un gang-bang, comme un toxico qui va prendre sa première dose après six mois de sevrage, comme un partisan d'extrême droite lorsqu'il a appris l'élection de Donald Trump ou comme un écervelé qui attend l'émission de Cyril Hanouna. Toutes ces réjouissances ont pris fin en moins de deux heures, le temps qu'il a fallu au modeste Pablo Andujar pour sortir notre Rodgeur national en trois sets, le tout devant une misérable assistance de 100 pelés qui auraient pu largement crier «remboursez !».

En tant que coorganisateur du tournoi, je rêvais évidemment d'un beau parcours du Maître et d'une victoire finale, histoire d'inscrire son nom au palmarès de notre tournoi. Il n'en sera rien. Roger Federer éliminé sans gloire au premier tour, c'est comme si tu es organisateur d'un festival de musique, que tu arrives à choper les Rolling Stones pour trois soirs et, qu'après 30 minutes de concert, Mick Jagger glisse et se pète une jambe. Et que tout est annulé...

Bref, non content de vivre le mois de mai le plus dégueulasse de tous les temps et de n'avoir même pas la chance de pouvoir boire une bière au soleil, on perd la plus grande attraction de ce Geneva Open comme des nazes. Ça me rappelle l'Euro 2008 de l'équipe suisse de football. On s'en réjouissait aussi comme des gamins, l'aventure n'avait duré que... cinq jours, le temps de perdre comme des illustres connards et des gigantesques losers face aux Tchèques et aux Turcs. Y en a point comme nous. 

Que dire de plus ? Que je suis aigri ? Que j'ai envie de gifler la première personne que je croise dans la rue ? Ce ne sera une surprise pour personne. Tout ce que je peux ajouter, c'est que je sens que notre Rodgeur est loin, très loin, de sa meilleure forme. Je n'ai pas envie de jouer aux oiseaux de mauvais augure, mais je ne le vois pas gagner un grand tournoi cette année. Peut-être un ATP 250, et encore. J'espère bien sûr me tromper mais franchement, ça pue. Le mec n'a pas joué pendant treize mois, n'a pas passé deux tours en 2021 et fait des pubs à la con pour Suisse Tourisme. Pendant ce temps-là, la concurrence est plus féroce que jamais. Bref, j'ai juste envie de chialer là. Et je n'ose pas imaginer ma gueule lorsque Rafael Nadal soulèvera son 21ème tournoi du Grand Chelem le 13 juin à la Porte d'Auteuil...

Allez, on essaie de rester positif, même si ce n'est pas évident. Bravo au prometteur Dominic Stricker pour sa magnifique victoire contre Marin Cilic et, surtout, merci à tous pour votre avalanche de commentaires sous mes derniers posts. Vous êtes au taquet les amis et vous faites inversement plaisir qu'Alain Berset et la bande de clowns qui nous dirigent. Djokovic et Nadal continuent de briller, Federer et Wawrinka n'arrivent plus à planter un clou et Genève-Servette a de nouveau perdu une finale de play-off. Une année de merde, dis-tu ? Une immense chierie, répondrais-je.