27.9.22

Une triste fin et un grand avènement

Ainsi donc, Rodgeur a pris son monde à contre-pied et a décidé de mettre un terme à sa légendaire carrière. Ça s’est passé un crouille jeudi, le 15 septembre pour être précis, à cheval entre le triomphe de Carlos Alcaraz à l’US Open et les funérailles de la vieille, pardon, de la Reine. Dans ce post, je ne vais pas parler de la carrière du Maître, que j’ai commenté à maintes et maintes reprises, mais je tiens à donner mon avis sur cette fin de carrière qui est, selon moi, peu glorieuse.

Apparemment, Rodgeur n’en peut plus. Son genou lui fait des misères et il n’est plus en mesure de défendre ses chances convenablement. Dont acte. Il connaît évidemment son corps mieux que quiconque, à commencer par le blaireau qui est en train d’écrire ces lignes sur un PC de l’avant-guerre. Reste qu’en tant que fans absolus du Dieu Federer, nous restons sur notre faim. Une petite tournée d’adieux, même sur une jambe, même en ne faisant que des service-volées, n’aurait-elle pas pu être possible ? Apparemment pas, et c’est vraiment dommage.

Je sais, je suis un romantique à deux balles, un de ces mecs qui regrette la feu Coupe Davis et ces matches en cinq sets sans super tie-break, mais j’aurais adoré le voir disputer un dernier match dans sa Halle St-Jacques, le voir faire ses adieux aux publics de la Rod Laver Arena, du Philippe Chatrier et, surtout, du Centre Court du All England Club. J’aurais évidemment vendu père et mère (et enfants si j’en avais) pour le voir fouler une dernière fois la terre battue de Gstaad et de Genève, voire de Monte-Carlo, Rome ou Madrid. Bref, j’aurais adoré le voir jouer encore quelques matches, quelques sets, quitte à prendre des branlées face à des nobodies.

J’aurais aimé voir des foules en délire, des fans hystériques ; des larmes, des cris et des émotions pour tous ceux qui l’ont suivi et idolâtré durant ces plus de vingt ans de carrière. Il n’en sera rien. Le Bâlois a décidé de clôturer cette merveilleuse aventure par un match exhibition dans l’infâme compétition qu’il a lui-même créée : la Laver Cup. L’association avec son meilleur ennemi Rafael Nadal fut un joli clin d’œil, les émotions furent poignantes et sincères, mais perso, ça m’en a touché une sans faire bouger l’autre. Bref, finir ainsi pour une légende comme Rodg, c’est un peu comme si Rocco Siffredi avait arrêté sa carrière en roulant des pelles à un second rôle dans Hélène et les Garçons.

Je sais bien qu’il n’y a pas de «bonne» fin de carrière. Ces fins de carrière sont souvent pathétiques, poussives, inutiles, à l’image de la mienne. Mais le Maître n’est pas monsieur-tout-le-monde et, pour son histoire, pour tout ce qu’il a apporté au tennis, le dernier jeu de sa carrière aurait mérité un autre scénario. A vrai dire, sa carrière aurait dû se terminer par un vingt-et-unième Majeur le 14 juillet 2019. Putain Rodgeur, tu vas nous manquer. Tu nous manques déjà !

Allez, un dernier mot pour conclure ce post qui donne autant de rêve que les familles Pogba et Rabiot réunies. Bravo Carlitos ! L’Espagnol est donc devenu le plus jeune numéro 1 mondial de l’histoire du tennis, le tout en remportant la première finale de Grand Chelem d’une carrière qui s’annonce gigantesque. Comme je l’ai déjà dit à la télé, ce mec est un doux mélange de Federer, de Djokovic et de Nadal. De Federer pour son jeu, de Djokovic pour son mental et de Nadal pour son docteur. Ok, je sors.

Roger Federer a pris sa retraite, Stan Wawrinka est toujours à la recherche d’un premier titre depuis 2017 et la Suisse a bataillé en Equateur pour sauver sa place dans le groupe mondial. De leur côté, les crevettes à l’ail s’offrent l’avènement du champion de demain alors que le champion de maintenant est toujours en activité et en course pour de nouveaux records. Suisse 0 – Espagne 2. Réveillez-moi quand ce cauchemar sera terminé. A bientôt peut-être.