29.1.10

La leçon du Maître au petit Jo-Wilfried

«Bonjour Monsieur Federer, je m’appelle Jo-Wilfried, j’ai 12 ans et je viens du Mans, je pourrais prendre un cours de tennis avec vous ?» «Ok mon petit mais je n’ai qu’une heure et demie à te consacrer, je suis un peu pressé aujourd’hui. On reprendra la leçon un autre jour.»

Voilà, Tsonga a pris une rouste, une claque, une baffe, une valse, une danse, ou plutôt : une leçon de tennis du Maître ! Lobs, amorties, passing-shots, smashes, gifles de coup droit, premiers services assassins... Rodgeur a étalé toute sa maestria lors de ce match qui n’en fut pas un, tant le Bâlois a dominé les débats de la première à la dernière balle, tant le Français a été dépassé par les événements, tel Roddick sur ce même stade en 2007. Le «mousquetaire» a donc eu tout loisir de mesurer le gouffre qui sépare un mec qui rêve de devenir numéro 1 mondial (Djokochèvre) à un autre qui l’a été pendant 268 semaines. Et qui le sera encore pour un bon moment !

Que dire de plus sur cette démonstration ? Ben que c’était quand même quelque part chiant à mourir... Que Jo, perdu au milieu de ce Central, me faisait presque de la peine. Il l’a clamé en toute humilité avant le match : il voulait mettre Federer dans le dur, le bouger, aller au combat, arriver sur le terrain le couteau entre les dents... Ben autant te dire que ce n’est pas sur un tricycle brinquebalant, un couteau en plastique entre les dents qu’on va renverser le semi-remorque du numéro 1 mondial et le saigner. Bref, c’est bien joli d’aller faire ses courses dans une caisse d’épargne du sud de l’Espagne ou de faire le coup du bélier dans un supermarché serbe et de se monter le chou, mais le coffre-fort d’une banque suisse, c’est une autre dimension ! Qu’il en parle à Sarkozy, peut-être lui conseillera-t-il de voler quelques fichiers...

Bref, le petit gars du Mans a encore du boulot et il le sait. Il va vraiment falloir qu’il s’y mette dur et avaler les kilomètres. Parce qu’honnêtement, quand ton jeu est basé sur le physique, le combat, après l’avoir clamé haut et fort, tu ne peux pas arriver sur le court comme aujourd’hui et regarder passer le train avec une mobilité et un punch dignes des vaches de l’arrière-pays fribourgeois. Une demi-finale hommes en à peine 1h30, c’est une escroquerie, une grande déception. Tant mieux pour Rodg, il arrivera en finale frais et dispo avec le plein de confiance et en toute décontraction, comme en témoigne son speech à la fin du match.

Sinon, on en a encore eu la confirmation aujourd'hui, qu’il soit dans un stade de football, tennis, handball ou tir à l’arc, le supporter français est la personnification du beauf. Non mais tu les as vu ces illuminés avec le visage grimé en bleu-blanc-rouge et un béret sur la tête ? A l’image de leur protégé sur le court, ils me faisaient de la peine. Dire que ce sont ces mêmes guignols qui nous traitent de petits Suisses, qui rient de nos cloches et de notre chocolat, ces mêmes nazes qui nous prennent de haut. C’est l’hôpital qui se fout de la charité, c’est Gérard Jugnot qui rigole du physique de Brad Pitt ! Bref, j’en ai profité pour allumer un petit groupe à la sortie du court : «Hé les Français moyens, vous avez vraiment l’air de rien ! Moyennant une baguette et un saucisson, je suis sûr que vous avez toutes vos chances au casting de Justin Bridou ! Et faites gaffe en vous baignant dans la mer : il paraît que les requins australiens adorent bouffer les blaireaux !» Ni une ni deux, ils ont foncé tête baissée en ma direction… Manque de bol pour eux, en voulant se jeter sur moi, ils ont bousculé Arnold et Peter, deux rugbymen aussie à moitié ronds, qui se sont occupés de leur laisser un joli souvenir des Antipodes…

Dimanche, Federer va donc affronter le joueur qu’il déteste le plus sur le circuit : Dumbo les grandes oreilles. De multiples objectifs se dressent devant lui : laver les larmes et l’affront de 2009, effacer la défaite rageante et inexcusable du dernier US Open, renvoyer à ses études Andy Murray et sa conne de mère et, bien sûr, gagner son 16ème tournoi du Grand Chelem et augmenter encore son fabuleux record. Ce n’est pas rien !

D’ici là je vais aller fêter cette victoire avec Pierre-Alain Dupuis ! Notre commentateur vedette est sur un nuage depuis hier et la conférence de presse de Steve Jobs : «T’as vu ça Marc ?» «Le décolleté de la serveuse ?» «Mais non, t’es con... Il y a un ordinateur à mon nom : l’iPAD, c’est dingue ça ! Je te dis, je suis une star planétaire, je vais d’ailleurs contacter Apple pour demander des droits d’auteur !» Putain je te promets, il y en a deux qui me font rêver en ce moment, c’est Rodgeur et Pierre-Alain !

27.1.10

Jamais 22 sans 23 !

Fou, ahurissant, incroyable, renversant… Quel adjectif utiliser pour décrire ce match ? Je ne sais pas mais une chose est certaine : Rodgeur est qualifié pour sa 23ème demi-finale consécutive en Grand Chelem ! Record absolu et inégalable pour des siècles et des siècles…

Le Maître a donc passé l’obstacle soviétique tant redouté, l’homme en forme du moment, celui qui nous faisait tellement peur. Et à raison… Rodgeur s’en est sorti avec les couilles, beaucoup de talent et un peu de chance, à l’image de ce revers boisé sur cette balle de double break pour Davydenko au deuxième set. Nul ne sait ce qu’il serait arrivé si le Suisse avait perdu ce fameux jeu, si ce revers avait fini sa course dans le filet ou dans les bâches… Le Russe aurait certainement mené deux manches à rien et là, soyons honnête, c’eût été quasi mission impossible pour le numéro 1 mondial. Comme l’a dit Rodgeur lui-même, il aurait pu prendre 6-2 6-2 6-2 aujourd’hui... Mais voilà, Davy Croquette n’a pas su saisir sa chance et a ensuite complètement craqué, perdant 13 (!) jeux d’affilée et 28 points sur 31 (!!) en mode Patty Schnyder. A ce niveau là de passage à vide, je ne peux que l’inviter à consulter un psy, un marabout ou Yannick Noah !

Quant à la fin du match, elle restera dans les annales ! Je ne vais pas te refaire le film du quatrième set, tu l’as probablement vu devant ton poste. Mais par moments, c’est sûr, on a retrouvé le Rodg qu’on vénère, celui qui arrive à hausser le niveau de son jeu, à le serrer au bon moment pour crucifier l’adversaire. Putain comme c’est bon !

Pour Rodgeur c’est définitif, la priorité aujourd’hui, ce sont les Grands Chelems. Et qu’on se le dise, même s’il n’est pas à l’abri d’une quelconque défaillance, de Melbourne à New York en passant par Paris et Londres, il faudra aller le chercher et se lever tôt pour lui barrer la route de la finale !

Au contraire de Nadal, le Bâlois a donc mis une première claque à la meute des poursuivants, à tous ces mecs qui rêvent de le clouer au pilori. Il a aussi prouvé aux quelques sceptiques que les matches en 5 sets restaient sa panacée, ces duels où il a tout loisir de chauffer le «moteur» et de monter en puissance ! Reste que je ne vais pas fanfaronner non plus… Si Rodg veut gagner le 16ème Majeur de sa carrière, il devra quand même s’éviter une telle frayeur et un début de rencontre si poussif. Pas sûr qu’un Tsonga en demi, voire un Murray en finale craquent de telle sorte et lui offrent la possibilité de revenir…

Et que dire de Djokobite ? Le mec se fait latter par Tsonga et nous rejoue son piètre personnage du malade imaginaire, maintes fois répété, maintes fois rejoué et maintes fois décrié par le public. Bref, Djokotruite peut reprendre son ticket et faire la queue, la place de numéro 1 est toujours solidement occupée... Et j’ai entendu dire que Rennie serait intéressé à mettre son logo sur la manche gauche de son maillot. A ce propos, la nouvelle dégaine de Djokacidité est aussi réussie que le dessin de mon neveu de 4 ans : un désastre ! Mais pouvait-on espérer autre chose de la firme qui a produit et continue de produire les tenues les plus moches du circuit, alias Sergio Mochini !

Rodgeur rencontrera donc l’épatant Tsonga en demi-finale. Ou plutôt le Thierry Henry de la petite balle jaune. Autant le dire tout de suite, parmi les «mousquetaires», c’est de loin le plus sympathique de la troupe. Mais sa façon de fêter ses victoires juste après la balle de match me plait autant qu’une paire de cuisses des soeurs Williams. Il ne lui manque plus qu’à mettre le doigt sur sa bouche à la fin du match et il nous rappellera rapidement l’autre inquiet d’Henry, celui qui n’a jamais fêté un but dans sa carrière à part sa passe de la main contre l’Irlande. Bref, si je peux te donner un conseil Jo, tape ton tennis comme tu sais le faire et mets la même rage quand tu gagnes un gros match, mais cesse ton rituel ridicule de laisser tomber ta raquette et de regarder le public incrédule...

Allez, une dernière rumeur du circuit avant de partir faire le débile. Il paraît que Djokobite et Davy Croquettte font un concours pour avoir la loge la plus remplie de cinglés et de gueules de tueurs. 50’000 dollars en fin de saison à celui qui gagne. Et ben autant te dire que si le Serbe avait de l’avance, après la démonstration de force de Davydenko aujourd’hui, le Russe mène aux points ! Je sais pas si t’as vu ça de près, mais c’était impressionnant. Bon ça gueule quand même dans les couloirs, parce que la mère à Dumbo est hors concours au niveau de la débilité et Murray aimerait quand même la faire valider dans cette ligue parallèle, persuadé qu’avec trois hooligans de Glasgow, il ramasserait les 50’00 dollars à mi-saison déjà !

26.1.10

Jamais deux sans trois...

La traversée du désert continue pour la Momie boiteuse ! Après avoir perdu ses titres du Grand Chelem à Paris et à Londres, Rafael Nadal a paumé son titre en Australie, le tout en abandonnant les armes à la main et la mort dans l'âme. C'est moche, très moche pour le tenant du titre. En l’espace de huit mois, Popeye a donc tout perdu : ses trois Majeurs et sa place de numéro 1 mondial, et bientôt celle de numéro 2… Il a également perdu l’aura d’invincibilité qu’il avait réussi à se créer en l’espace d’une année de règne sans partage, ou presque. De monstre intouchable, le Majorquin est en passe de devenir la proie préférée des membres du Top 10… Un adversaire qui ne fait plus peur, ou si peu.

Nadal aujourd’hui, c’est l’hélicoptère de Thierry Sabine au milieu du Dakar : une carcasse en ruine au milieu d’un désert de solitude et d’ennui. On ne va pas se le cacher, au plus haut de ses succès, il fallait être aveugle pour ne pas voir la charge infligée à son corps et les questions légitimes quant à la durée de son règne et de ses excès. Bref, Nadal va devoir trouver un sacré mécano pour remettre la machine en marche… Il prendra peut-être le temps de changer un peu son tennis, dans la mesure du possible bien sûr. Et à tous ceux qui pensaient Rodgeur mort, Nadal aisément dans sa ligne, bref, à tous les Espagnols de Navarre et de mes couilles qui se gaussaient des défaites du Maître, qui riaient de ses larmes, qui le voyaient aux abois, sachez qu’aujourd’hui je vous mets le manche de ma raquette et un paquet de balles où je pense…

Nadal est un champion, il reviendra. Contrairement à la moitié de ses compatriotes, Nadal est humble et gentleman, il mérite autre chose qu’une sortie par la petite porte d’une blessure récurrente. Mais quand à 23 ans et demi, tu as les genoux de Jeanne Calment, faut avouer qu’il sera difficile d’enchaîner les Grands Chelems, les Masters Series et la Coupe Davis dorénavant.

Maintenant, tu sais combien je suis arrivé frustré en Australie de la misérable décision de Rodgeur de ne pas jouer la Coupe Davis. Ben autant te dire qu’aujourd’hui je tiens une rage qui n’est pas prête de passer. Pourquoi ? Parce qu’à 99% Nadal va pisser sur le premier tour de la Coupe Davis comme dans un violon. Et tu me croiras ou pas, mais moi je te dis qu’avec Stan et Rodgeur sur le terrain, 500 supporters dans les tribunes et le brin de folie nécessaire, on mettrait une branlée en 3 matches aux crevettes à l’ail sur leurs terres ! Et que je faisais trois fois le tour de Madrid à poil en sortant du Pacha ! Et je ne te parle même pas du cirque après avoir massacré les «mousquetaires» ce printemps ! Bref, si tu m'entends Rodgeur, n’hésite pas à changer d’avis…

Bon ok, je me calme un peu, je finis ma bière et arrête de rêver… Parce qu’il est important aujourd’hui de saluer la performance du fils de la plus débile des mères du monde : Murray. Dumbo les grandes oreilles a mis un rythme, des coups et une constance rare durant deux sets. Autant le dire tout de suite, et même si ça fait mal jusque dans les talons, le cousin éloigné de Frankenstein pourrait bien être très, très solide cette année. Et Cilic à la sortie de trois matches en 5 sets éprouvants ne devrait pas l’empêcher d’aller plus loin.

Allez, cette fois ça y est : le tournoi est lancé et la bataille s’annonce acharnée. Mais avant de commencer à rêver de victoire et de tirer des plans sur la comète, il faut déjà passer un obstacle de taille : Davydenko, ou plutôt Davy Croquette comme l’a surnommé un lecteur ! C’est demain sur la Rod Laver Arena et ça promet d’être explosif !

Enfin... le tournoi va vraiment débuter !

La première semaine et son lot de matches de «remplissage» est passée. Place aux choses sérieuses, très sérieuses même ! Pour les quatre grandissimes favoris (Rodg, Popeye, Djokobite et Dumbo les grandes oreilles), cinq si l’on ajoute Davydenko, le tour de chauffe est terminé. D’autant plus que quatre d’entre eux vont se rencontrer en quart… Federer – Davydenko et Nadal – Murray, c’est des demi-finales, voire des finales avant la lettre… C’est également le premier vrai test pour les deux meilleurs joueurs du monde, plus que jamais à la merci de la meute des poursuivants.

La meute de poursuivants qui commencent à montrer les dents, jusque dans les salles de presse. Après Murray qui s’annonce vainqueur de tous les tournois du Grand Chelem sitôt qu’il passe deux tours, Davydenko met le paquet et y va de commentaires bourrés d’ambition… Pour témoin, l’attitude du Russe qui baronne à la sortie d’un match en 5 sets. Et pourtant, batailler 5 sets contre le petit-fils à «fautes directes» n’est de loin pas le meilleur témoignage d’une quelconque maîtrise... Mais c’est clair que face à une salle et aux questions d’un tas de cons, pardon de journalistes, c'est toujours excitant d’envoyer quelques mines et d’alimenter la chronique. Face à eux tant Nadal que Federer restent stoïques et donnent ou tentent de donner leurs réponses sur le terrain. Une chose est sûre, si ces deux-là se retrouvent en finale, ils auront repris une sacrée marge, et la bande de louveteaux pourra repartir la queue entre la jambe taper des balles avec le top 100 et boire du petit lait avec leur entourage… Nous n’y sommes de loin pas et pour une fois, je laisserai la parole au terrain et que le meilleur gagne !

Quant au dernier survivant des «««Quatre Mousquetaires»»», il a livré un match d’anthologie face à Almagro avec une victoire 9-7 au cinquième set. A cette occasion, Tsonga a disputé le… premier match en 5 sets de sa carrière ! Oui oui, à bientôt 25 ans… C’est un peu comme Martina Hingis qui a réussi son premier ace à 28 ans ou Jean-Jacques Tillmann qui a attendu ses 50 ans pour commenter son premier match à zéro pour mille… Bref, Tsonga – Djokovic, ce sera la troisième affiche de feu des quarts de finale ! Comparé à ces trois blockbusters, le duel Roddick – Cilic faisait presque penser à un film de seconde zone… Il a d’ailleurs été remporté par le bourreau de Stan qui atteint les demi-finales d’un Majeur pour la première fois de sa carrière. Pourvoyeuse de grands champions, la Croatie nous a de nouveau enfanté un beau bébé ! Et je te promets qu'on n’a pas fini d’en entendre parler…


Sinon ce week-end j’ai fait la noce comme rarement avec notre PAD national ! Le «Brad Pitt de la Tour», comme il se nomme lui-même, était déchaîné. C’est réellement parti en vrille quand il a lancé un défi à un jeune Aussie de 18 ans et demi…
«Ecoute gamin, je te défie au Trivial Pursuit sports mais fais gaffe, je suis un journaliste sportif d'expérience !» Résultat des courses, le petit Andrew a gagné six camemberts à zéro et le Pierre-Alain a dû s’envoyer six shots de tequila en moins de 20 minutes… Vexé, il a ensuite défié une gamine de 15 ans qui traînait dans le pub avec ses parents. Non content de l’avoir obligée à boire 5 laits fraises cul-sec, le PAD a fini par perdre 6-5 sur une question pourtant facile : «dans quel stade joue le FC Barcelone ?» Et là il a de nouveau confondu les deux clubs et répondu «Parc St-Jacques», s’envoyant un douzième shot au passage, celui de trop... Ah, si Massimo avait vu ça !

Allez, je te laisse, c’est l’heure du choc britanniquo-espagnol !

22.1.10

Rien de nouveau sous le soleil...

Voilà, Stan a perdu en 4 sets face à Cilic. Rien de nouveau sous le soleil… Dire que je m’y attendais serait sévère car j’y croyais un peu, à cet «exploit» ! Mais voilà, le gamin a perdu assez bêtement et je ne vais pas répéter inlassablement le même disque. C'est décevant, point final.

Je tiens juste à dire au journaliste qui a réussi à écrire un article intitulé «Et si c’était l’heure de Stan en Grand Chelem ?» qu’il est un gros, un très gros blaireau. Parce que Monsieur Ilham a réussi à battre deux seconds couteaux aussi impressionnants que le palmarès du LHC, le journaleux en question commence à s’exciter comme une pucelle au concert de Tokio Hotel. C’est bien la presse romande ça… Le triomphe de la médiocrité je te dis ! Comme l’âne de «journaliste» qui a réussi à pondre un torchon sur les malheurs de Whitney Toyloy avec EasyJet… Non mais franchement, à part trois abrutis du Gymnase d’Yverdon et cinq ménagères de plus de 50 ans, ça intéresse qui ces histoires ? Bref, c’est moi le bobet au final : je suis en Australie, j’ai une Victoria Bitter dans une main, la crème solaire dans l’autre et j’arrive encore à m’exciter pour des conneries pareilles…


M’enfin, parlons tennis ! Les gros bras sont tous là et bien là. Certains se sont baladés comme Murray ou Davydenko, d’autres ont connu de belles frayeurs comme Del Potro ou Gonzalez, mais ils sont tous au rendez-vous. Et qui dit gros bras au rendez-vous dit, corollaire, Français éliminés… Mis à part Tsonga qui pourrait arracher un quart de finale (mais pas plus), les «Quatre Mousquetaires» sont de nouveau passés à côté de leur sujet. Leufils s’est notamment fait sortir par John Isner. John Isner ? Un géant de 2m06 à la technique aussi développée que les sketchs de Michaël Youn. Comme pour Stan, y’a encore du boulot pour Leurfils…

Bref, même si les premières semaines de Grand-Chelem restent des premières semaines, je profite à fond de mon univers australien… Et je me suis même étonné de rester scotché devant Popeye. Je ne sais pas si c’est parce que je rêvais de titrer «Nadal n’est plus…» ou parce que je suis vraiment intrigué par son état de forme. Une chose est sûre, la bête de course de l’an dernier, bourrée aux hormones, les canines affûtées, dévastant tout sur son passage et se permettant de faire deux 5 sets en trois jours et de courir un marathon pour fêter le titre, elle, c’est une certitude, n’est plus…

Tu veux que je te parle de tennis féminin ?
Non ! On est bien d’accord… Franchement, dans un pays où les meufs sont gaulées et bronzées comme dans les magazines, qu’est-ce que tu veux que je m’emmerde à regarder Justine sans seins ou Nadia Petrova ?

Allez, c’est le week-end, je vais aller écumer les bars de Melbourne et il se pourrait bien que Pierre-Alain Dupuis m’accompagne ! Je l’ai croisé l’autre jour dans les allées du tournoi, il était chaud comme la braise ! «Putain Marc, on sort ce week-end ! Au moins ici, je suis sûr de ne pas croiser Massimo Lorenzi, dit le Philippe Lucas de la Tour ! Depuis qu’il est aux commandes du service des sports, tous nos gestes sont épiés, c’est pire que Big Brother. Si ça se trouve, on aura bientôt plus le droit de boire des coups quand on commente ! Je te jure, c’est fini la belle époque à la TSR lorsque la seule contrainte à respecter, c’était d’être moins saoul que son chef de service…»

Allez, je te raconterai... Bon week-end et hop Rodgeur !

19.1.10

Timea Bouhouhousinszky

L’édition 2009 s’était achevée avec les larmes de Rodgeur, l’édition 2010 a débuté avec celles de Bacsinszky, rebaptisée Bouhouhousinszky par mes soins. J’aurais également pu dire la Schnyder du pauvre, la Manaudou de la petite balle jaune, la pleureuse du village de pêcheurs ou autre Miss Kleenex, mais ce n’est pas mon genre d’être moqueur… Elle a d’ailleurs tellement chialé que la Municipalité de Lausanne va changer le nom de la Place de la Madeleine en Place de la Bacsinszky !

Pour tenter d’être un peu plus sérieux... J’aimerais quand même ajouter que son match fut simplement dramatique. Qu’elle ne le mérite sans doute pas, que démarrer une saison comme ça, c’est vraiment moche et qu’au final, je lui souhaite évidemment plus de chance pour passer un cap. Par contre, au pays romand où le triomphe de la médiocrité est une religion, je pense que nos amis journalistes de tous bords devraient peut-être nous détendre la grappe avec la madeleine de Melbourne. Je l’entendais encore l’autre jour nous parler à la radio de son frère musicien qui joue du triangle dans une fanfare du nord de Londres… Honnêtement, ça intéresse qui ? Est-ce que mon ami Henri du bar de la place dont la sœur s’est faite tirée par Ketih Richard défoncé un soir de concert en 1972 mérite une émission de radio ? Timea, comme Henri, n’est pas un personnage public, tout juste aujourd’hui une joueuse de tennis de troisième zone aux avis et propos aussi intéressants qu’une candidate de la Nouvelle Star… Bref,
on nous en fait une starlette régionale et Timea n’avance pas dans son tennis ou trop peu… Un conseil peut-être à l’entourage de Timea : si vous pensez qu’elle a du potentiel, mettez-la au boulot plutôt que dans les médias, bref, recentrez-la.

Maintenant, pour en revenir à mon dernier post, j’ai finalement décidé de monter dans l’avion pour Melbourne et de ne pas tout envoyer péter. Pas que je sois moins fâché contre ces Prix Nobel en proposition de merde, mais disons qu’un bon break aux Antipodes, loin des mines grises de Genève, des banquiers de l’UBS et de l’hiver helvétique, me fera le plus grand bien. Je suis donc arrivé samedi dernier au pays de la XXXX et compte bien profiter de cette quinzaine !

Du côté des Suisses qui gagnent, du côté des hommes donc, Stan a déroulé face à un joueur aussi dangereux qu’un centre de Ludovic Magnin. Celui-qui-ne-joue-jamais-les-premiers-tours-de-Coupe-Davis, lui, s’est fait très peur face au redoutable Andreev. Un premier set perdu et surtout 3 balles de troisième manche sauvées, l’ami du golfeur le moins fidèle de la planète n’est pas passé loin du cinquième set, voire pire… Si je l’ai pas mal allumé dans mes deux derniers posts, je tiens aujourd’hui à le féliciter. Non pas pour son match poussif face au Russe, mais évidemment pour avoir organisé cette exhibition en faveur des victimes du séisme de Haïti. Beau geste Rodg, c’est ça qu’on veut voir de la part d’un numéro 1 mondial !


Et les deux leaders helvétiques ne seront pas seuls puisqu’«il grande Marco» s’est qualifié lui-aussi pour le deuxième tour. Le tennis suisse va décidément très bien et aurait les moyens de former une si belle équipe de Coupe Davis… mais bon, je ne vais pas remuer le couteau dans le Pierre-Alain Dupuis, oh pardon, dans la plaie !

Sinon je tiens à féliciter Papy Santoro pour sa 70ème participation à un tournoi du Grand Chelem et à lui souhaiter une bonne retraite ! (Enfin, jusqu'à son prochain come-back...) D’un côté j’aurais adoré qu’il termine sa carrière sur un 69, d’un autre côté il réalise un exploit peu commun en jouant ce 70ème Majeur : le vétéran a en effet disputé des Grands Chelem sur quatre décennies, de 1989 à 2010 ! C’est pas les 12'775 conquêtes de Warren Beatty mais ça force quand même le respect !


Enfin, il y a un Golden Globe qui n’a pas été attribué dimanche à Hollywood… C’est celui du «premier rôle dans les tragédies françaises». Et il est attribué à… Mikhail Youzhny bien sûr ! Après avoir expédié Paul-Henri Mathieu en asile psychiatrique, le Russe a renvoyé Richard Gasquet dans sa dépression en le battant 6-7 4-6 7-6 7-6 6-4 en 4h53, sauvant deux balles de match au 4ème set ! Youzhny ou l’éternel cauchemar tricolore… A croire qu’il a du sang bulgare dans les veines et que c’est un cousin d’Emil Kostadinov !

14.1.10

Touchez pas à mon Saladier !

Ainsi donc un conseil des joueurs de l’ATP est monté au créneau pour proposer une «Coupe du monde regroupant 32 pays» en lieu et place de la Coupe Davis. Etalée sur dix jours, cette compétition aurait lieu tous les deux ans et proposerait un nouveau règlement. Entre autres âneries, les joueurs disposeraient d’un temps limité entre les points et effectueraient des remplacements obligatoires. Voici donc la proposition des joueurs qui se plaignent d’être trop fatigués à cause des week-ends de Coupe Davis… Pauvres choux, pauvres petites starlettes !

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je trouve cette idée complètement débile et honteuse ! Et je dirais même qu’avec le sérieux et la manière dont cela est présenté, les têtes pensantes du circuit nous prennent vraiment pour des cons ! Autant je suis d’accord qu’une Coupe du monde peut être intéressante, autant je peux comprendre qu’un week-end de Coupe Davis en 5 matches, ça te fracasse pour un moment… Mais commencer à raccourcir les rencontres, le temps entre les points et faire des changements, c’est du folklore, des jeux de cirque, une marelle dans une cour d’école, bref, des caprices de petits gamins de bourgeois en mal de reconnaissance.

C’est d’autant plus débile car elle signifie la mort d’une compétition historique, mythique, légendaire, que tous les fans de tennis – sauf certains joueurs apparemment – adorent : la Coupe Davis. Honteuse parce qu’elle est motivée par le fric, encore le fric, toujours le fric. Nos tennismen multimillionnaires ne veulent donc plus sacrifier deux, trois ou maximum quatre semaines par année pour leur pays, c’est tout simplement infect !

Messieurs Federer, Nadal, Djokovic ou autre Murray ont donc le temps de tourner des publicités sur les quatre coins du globe, de jouer au tennis sur des tapis volants, de disputer des exhibitions sur le toit du Burj Al-Arab, de se raser aux côtés de Tiger Woods et Thierry Henry, de collectionner les sponsors et les représentations ridicules, mais se sentent incapables d’assumer trois matches en 5 sets en un week-end, selon les dires de Ljubicic. Je n’ai pas peur de le dire, je trouve ça nullissime, petit et indigne des champions qu’ils sont. Ou plutôt qu’ils sont censés être.

Ça me fait un peu penser aux clubs de foot qui voulaient, à une certaine époque, annuler les championnats nationaux pour les remplacer par un super-championnat européen, réservé aux 14 ou 16 formations les plus riches du continent. Heureusement pour les amoureux de ce sport, l’UEFA avait réussi à trouver une solution et le projet avait finalement capoté. Je compte désormais sur la FIT pour faire comprendre à ces millionnaires fatigués que leur idée tient aussi bien la route que la Mercedes de Lady Di !

Franchement, je n’apprécie pas trop Guy Forget mais je dois avouer qu’il avait raison sur toute la ligne quand il déclarait, il y a deux ou trois années, que les forfaits répétés de Federer allaient faire beaucoup de mal à la Coupe Davis. En snobant la course au Saladier d’Argent, le Maître a donc réussi à provoquer cette fronde. En montrant le mauvais exemple depuis 5 ans (!), le Bâlois est en train de torpiller l’une des plus belles compétitions au monde. Je dois avouer que la couleuvre a de la peine à passer…

Tuer la Coupe Davis, ce serait mettre fin à une certaine idée du tennis. Enterrer une compétition unique. Faire gagner le fric contre la tradition. Si les Grands Chelem nous apportent les plus belles émotions, la Coupe Davis n’arrive-t-elle pas facilement en deuxième position ? Qui peut oublier la Saga Africa de Noah à Lyon, les 20'000 spectateurs à Palexpo contre le Brésil, le mythique Bastl – Escudé à Neuchâtel ou encore la folie à Malley lors de Suisse – France ? Qui se souvient de la finale de Bercy, Rome ou Key Biscayne ? Personne !

Parce que la Coupe Davis ne leur rapporte pas assez, ces hommes d’affaires en culotte courte sont donc prêts à sacrifier cette compétition centenaire sur l’autel du roi Dollar. Je suis profondément choqué et déçu. Je suis même à deux doigts d’annuler mon vol pour Melbourne, de boycotter ce World Economic Forum de la petite balle jaune. Pour te dire la vérité, ces carriéristes obnubilés par le profit sont en passe de perdre toute sympathie à mes yeux...

13.1.10

Celui-qui...

Ça y est, la saison 2010 est partie ! Enfin, le tour de chauffe plutôt... Car là, pas de quoi s’exciter ni même allumer la télé. Juste de quoi feuilleter L’Equipe, sentir un peu la condition, le moral des troupes et faire des pronostics dans sa tête. On le sait tous, tout commencera vraiment à Melbourne, le reste n’est qu’anecdote… On notera quand même que Stan a atteint la finale du tournoi à 18 points ATP de Chennai. Manque de bol, son adversaire n’a pas abandonné et le jeune marié (désolé mais je n’ai pas forcément envie de le féliciter…) n’a donc pas gagné le deuxième titre de sa carrière. Bref, sans vouloir être salaud, on pourra bientôt le baptiser celui-qui-perd-toujours-en-finale… Mais ne perdons pas espoir, Stan finira un jour par retrouver Nadal en finale et là, c’est sûr, contre le leader du Dakar en catégorie traversée du désert, il aura toutes ses chances !

De son côté, Rodgeur mérite un autre surnom : celui-qui-ne-joue-jamais-les-premiers-tours-de-Coupe-Davis ! Les médias en ont à peine parlé, les supporters ne se sont même pas fâchés, comme si c’était la décision la plus logique du monde… Ben autant te dire que de mon côté, en tant qu’ex-capitaine de l’équipe suisse et patriote invétéré, je me permettrai quand même de critiquer ouvertement ce choix et de railler le Bâlois pour ce cinquième lapin consécutif !

Je sais bien que le parcours ressemble davantage à la traversée de l’enclave de Cabinda qu’à une promenade de santé mais merde, le défi de taper les Espagnols sur leurs terres n’est-il pas bandant ? La perspective d’éliminer le double tenant du titre ne l’excite pas un peu ? Sans oublier la possibilité jouissive – en cas d’hypothétique qualification certes – de pouvoir rencontrer la France en quart… Bref, je suis peut-être un patriote trop exigeant auprès du Maître, je suis certainement un inconditionnel de la Coupe Davis comme il en existe peu, mais je le dis haut et fort : la décision du numéro 1 mondial m’a immensément déçu !

Je sais bien que Rodg doit encore aller chercher un record – et pas des moindres – à Pete Sampras. Je sais bien que son calendrier est déjà surchargé et que ce premier tour tombait aussi bien qu’une panne au lit lors d’un premier rencard… Je sais, je sais, je sais… Mais le supporter helvétique que je suis est déçu, frustré, énervé ! Même si le fan de Rodgeur que je suis aussi se doit, lui, de comprendre. Et d’accepter que le tennis est un sport individuel et non collectif… Rodgeur nous le rappelle à tous, année après année.

Une chose est sûre, Federer peut être heureux d’être suisse. Parce que je connais un ou deux pays où les choses se passeraient un peu différemment et où la pression du public et des médias serait un tant soit peu plus importante. Et qu’on le veuille ou non, dans le plus beau palmarès de l’histoire du tennis, Rodgeur aura toujours un point noir, la Coupe Davis. Quand je pense qu’on est allé défier les Américains en finale avec un grand pin un peu nonchalant et un rentier au revers aussi solide qu’une chaise de camping, c’est quand même moche de se battre contre la relégation avec le meilleur joueur de l’histoire et un bon Top 20 !

Alors je suis tellement agacé que je le dis haut et fort : Rodgeur peut faire ce qu’il veut aux Jeux Olympiques, je m’en cogne comme de l’an 40 ! Et je le sais d’autant plus que j'y suis allé, que j'ai gagné, que ce fut extraordinaire, que je suis fier de l’avoir fait pour moi et mon pays. Mais honnêtement, c’est pas le truc qui fait vraiment vibrer la patrie… Ce qui compte au tennis au niveau des nations, c’est la Coupe Davis. Mais Rodg ne semble toujours pas l'avoir compris et y attache autant d'importance qu'à un vulgaire tournoi de double mixte...

Allez, fini de jouer à l’éternel râleur, celui-qui-va-conclure-ce-post-et-qui-se-réjouit-du-début-de-l’Open-d’Australie, c’est évidemment moi ! Et comme le veut la coutume, je prends mes cliques et mes claques et m’envole pour les Antipodes cette semaine ! Bref, je te promets de te faire vivre de l’intérieur cette première levée du Grand Chelem, en espérant qu’il y ait autant de spectacle que l’année dernière et que l’indigène australienne soit, disons, toujours aussi accueillante… A la semaine prochaine et d’ici là, sortez couverts !