L'Everest aux Pays-Bas !!!
NUMBER ONE !!!!!!!!!! Le Dieu Roger Federer est donc de retour sur le trône, sur son trône, tout en haut de la planète tennis, au sommet de son art, de sa gloire et de sa splendeur. De sa divinité. «A sa place», comme l'a titré L'Equipe dans son édition de samedi, laquelle débute par un magnifique édito où le Bâlois est considéré – à juste titre bien sûr – comme le plus grand sportif de tous les temps. «On a eu beau fouiller, aucune icône d'un sport mondialisé n'a étendu son règne aussi longtemps», écrivent-ils entre un hommage grandiloquent et une envolée dithyrambique.
Non, aucun autre athlète, aucun autre sportif n'a réussi un pareil tour de force. Personne n'a su être le meilleur dans son domaine en janvier 2004 et le redevenir... quatorze ans plus tard. Personne. A titre de comparaison dans le domaine sportif : t'imagines qu'à l'époque où le Maître a pris pour la première fois le pouvoir sur le circuit mondial, Hermann Maier dominait le cirque blanc, Pavel Nedved était Ballon d'Or, Chapuisat et Frei menaient l'attaque de la Nati alors que, dans le top ten, il y avait des joueurs de son âge comme Roddick, Ferrero ou Nalbandian ? Tous ces sportifs sont aujourd'hui à la retraite, postent des photos de leurs enfants sur Instagram ou sont consultants pour des chaînes de télé. Rodgeur, lui, continue d'empiler les trophées et les records, de traverser les générations et de marquer la grande histoire de son sport au fer doré de sa classe. Sa classe federesque. Et je milite publiquement pour que cet adjectif entre dans le Larousse !
Ainsi donc, après avoir décroché le Graal une première fois le 30 janvier 2004, une deuxième le 5 juillet 2009 et une troisième le 8 juillet 2012, l'homme de tous les superlatifs s'offre un quatrième séjour dans le fauteuil du patron dès le 19 février 2018, à 36 ans, 6 mois et 11 jours. La grande histoire retiendra que c'est aux Pays-Bas, nation connue pour être située sous le niveau de la mer, que Rodgeur a atteint l'Everest tennistique ; la petite histoire retiendra qu'il y a gagné son 97ème titre face à un Dimitrov une nouvelle fois hyper décevant, balayé en 54 minutes (pauvres spectateurs...) et qui n'a de Baby Federer que le Baby. On retiendra aussi les émotions et la cérémonie de vendredi soir durant laquelle le Maître – rayonnant – a reçu un trophée en carton confectionné par des élèves de deuxième primaire. Mais on allait quand même pas demander à des Bataves de réaliser un trophée en diamant brut...
Trois titres du Grand Chelem et la place de numéro 1 mondial, voici le bilan du Rodg depuis son retour en janvier 2017. Quoi qu'il arrive désormais, que le Maître reste quatre ou cinquante semaines sur le trône, qu'il gagne zéro ou six Majeurs, sa fin de carrière restera comme son chef d'oeuvre absolu, sa signature divine, son empreinte magique. On a adoré sa domination sans partage – terre battue exceptée – entre 2004 et 2009 ; on a appris à souffrir avec lui durant l'ère du Big Four entre 2010 et 2016 ; on est aujourd'hui en extase face à cet ultime sursaut d'orgueil, ce retour magistral du Phénix, ce dernier tour de piste au scénario aussi jouissif qu'improbable. A l'image de la Coupe du Monde 2006 de Zidane, sans le coup de boule et avec le titre au bout. Une carrière en trois chapitres qui méritera, lorsque le rideau sera tombé et que les larmes auront séché, un triptyque au cinéma.
Ma joie est immense, mon émotion toujours très vive et jamais je n'aurai pensé, moi qui baigne dans le tennis depuis ma plus tendre enfance, que ce sport puisse avoir un jour un tel ambassadeur. Qu'un homme puisse repousser à tel point les limites de ce sport. Qu'un compatriote puisse devenir une idole planétaire. Et que je puisse un jour échanger des what's app avec Dieu.
Ma joie est immense, mon émotion toujours très vive et jamais je n'aurai pensé, moi qui baigne dans le tennis depuis ma plus tendre enfance, que ce sport puisse avoir un jour un tel ambassadeur. Qu'un homme puisse repousser à tel point les limites de ce sport. Qu'un compatriote puisse devenir une idole planétaire. Et que je puisse un jour échanger des what's app avec Dieu.