Un derby et un maintien !
A l'heure où l'inutile Laver Cup va voir le jour, il convient de se battre pour garder intacte la formule actuelle de la Coupe Davis, qui reste l'une des plus emblématiques compétitions par nations au monde. D'ailleurs, quel est le but de cette Laver Cup, une pâle copie de la Ryder Cup en golf ? On adore Roger Federer mais là, franchement, on ne comprend pas du tout ses motivations à lancer une telle compétition dans un calendrier déjà surchargé, à part remplir ses poches et celles de ses sponsors Rolex et Mercedes... Si l'autre objectif est de faire la promotion du tennis dans des villes comme Prague où le circuit ne s'arrête généralement pas, autant se concentrer sur la Coupe Davis qui, faut-il le rappeler, avait fait chavirer cette même 02 Arena en novembre 2012. La force de la Coupe Davis, c'est ça : remplir des stades improbables et faire du tennis une énorme fête, comme ce week-end à Lille ou Bruxelles, comme ces dernières années à Zagreb, Glasgow, Genève, Buenos Aires, Gand, Belgrade ou Séville...
La finale de l'édition 2017 nous offrira donc une affiche aussi alléchante qu'inédite entre la bande de cocus et les Diables rouges. Un véritable derby entre francophones qui devrait avoir de nouveau lieu au stade Pierre-Mauroy, lequel sera certainement envahi par les supporters belges, comme les Suisses en 2014 (souvenirs, souvenirs...). Sans vouloir allumer une nouvelle fois nos amis français, force est de constater que les hommes de Yannick Noah ont bénéficié d'un tableau plus clairsemé que jamais, digne de Nadal à Flushing Meadows, puisqu'ils ont éliminé le Japon sans Nishikori, la Grande-Bretagne sans Murray et la Serbie sans Djokovic. Manquerait plus que Goffin se blesse d'ici la fin du mois de novembre et la boucle serait bouclée...
Toutes proportions gardées, ça rappelle un peu le parcours de l'Allemagne à la Coupe du Monde 2002 : la Mannschaft avait dû battre le Paraguay, les Etats-Unis et la... Corée du Sud afin de décrocher son billet pour la finale. Les Belges, en cette édition boudée par les ténors, n'a pas vraiment à se plaindre non plus... Mais bon, on va arrêter de se moquer et se rappeler ici que la Suisse avait terrassé une Serbie privée de Djokovic avant d'affronter le Kazakhstan et l'Italie pour valider son billet pour la finale en 2014. On a connu pire.
Bref, autant on snobera cette infecte Laver Cup, autant on se réjouit d'assister à cette finale entre Français et Belges dans le chaudron du nord de l'Hexagone, véritable Jardin d'Eden du tennis helvétique, là où est née la divine Ballade des Gens Heureux. Avant de conclure, une dernière ligne pour saluer le maintien dans le groupe mondial d'unser Nati. Comme l'an dernier, la Suisse B a fait le boulot dans la cathédrale de Bienne (pas pour sa beauté, mais pour son silence et ses nombreux sièges vides...) et retrouve sa place dans les seize meilleures équipes du monde. Bravo les mecs, bravo Marco et vive la Coupe Davis !