28.5.19

La terre battue en mode nymphomane

Oui, tels une nymphomane dans une partouze ou un joint à une Full Moon party, la terre battue s’est offert à plusieurs partenaires cette saison, ce qui est assez rare pour être souligné et pour en faire le titre de ce post. Alors qu’on était salement habitué à subir l’écrasante domination de Musclor sur la brique pilée, cette année 2019 a décidé de nous offrir de bien belles surprises avec pas moins de quatre vainqueurs différents lors des quatre principaux tournois de préparation pré-Roland, et notamment trois défaites aussi improbables que jouissives de Rambo. 

Fognini à Monte-Carlo, Thiem à Barcelone, Djokovic à Madrid et Nadal à Rome, voici les quatre hommes forts de cette saison terrestre. Quatre mecs en pleine bourre qui se présenteront comme les principaux favoris du deuxième Majeur de l’année. D
autres joueurs comme Garin à Houston et Munich, Tsitsipas à Estoril et Zverev à mon Geneva Open ont réussi à sortir leur épingle du jeu et se présenteront, eux, comme des sérieux outsiders, au même titre que Rodgeur, Stan, Del Potro ou encore Nishikori, l’homme qui est déguisé en Bioman à Paris et dont la tenue a dû être dessinée par un graphiste sous LSD. 

En parlant du Geneva Open, mon bébé qui réunissait cette année les deux derniers vainqueurs du Masters, j’y ai eu la chance de commenter le dernier match de la carrière de Pierre-Alain Dupuis, qui est au journaliste sportif romand ce que Daniel Brélaz est à la politique vaudoise. Eh oui, notre PAD national a tiré sa révérence et, même s’il n’a pas toujours fait l’unanimité, même s’il a réussi un jour à confondre les joueurs du FC Bâle avec ceux du FC Barcelone (si si…), même s’il peut parfois donner autant de rêve qu’un groupe WhatsApp pour l’organisation d’une pendaison de crémaillère chez une collègue, tu sais, avec toutes ces gonzesses qui demandent si elles doivent amener une salade de quinoa ou un gâteau aux carottes, bref, même si ce n’est pas un croisement entre Leonardo Di Caprio et Barack Obama niveau charisme, ben il va quand même me manquer, ce con ! Et que jamais, au grand jamais, je n’oublierai ce week-end divin de novembre 2014 à Lille… Alors tout de bon pour la suite, mon ami Pierre-Alain !

Cette parenthèse refermée, il est bien sûr grand temps d’évoquer l’actualité enfin brûlante du monde de la petite balle jaune, le début de la quinzaine à Roland Garros. Avec, cette année, un événement majuscule : le retour du Maître Roger Federer à Paris. Ce come-back fait évidemment frémir les foules, comme on a pu le constater samedi lors de son entraînement – joué à guichets fermés ! –  sur le Suzanne Lenglen et surtout dimanche pour son grand retour sur le nouveau Philippe Chatrier, où le public lui a réservé un accueil digne d’une rock-star. Les Français, les Parisiens sont fous de Rodgeur et c’est quand même beau à voir. 


Le journal L’Equipe lui a d’ailleurs consacré un hors-série de 40 pages dont la une est… «Sa Majesté Federer». Rien que ça. Rodgeur ne gagnera pas Roland Garros cette année, il ne le gagnera plus jamais, mais pour le spectacle, pour la beauté du sport, pour sa légende, pour son mythe et surtout pour tous ses fans, on aimerait tellement qu’il nous offre un match d’extraterrestre, un duel de dingue lors de cette quinzaine, juste un, pour qu’on bande très dur et très fort et qu’on hurle, encore une fois, tout l’amour qu’on a pour lui !
 
Ce retour mis à part, pas grand-chose à signaler à la Porte d’Auteuil. La Momie et le coton-tige sont toujours exaspérament chiants, Wawrinka, Laaksonen et Bencic ont passé leur premier tour sans souci, les Français ont réussi quelques exploits (sans lendemain bien sûr), le tennis féminin est toujours aussi grotesque et les autres favoris n’ont pas tremblé. Bref, vivement la suite, allez les Suisses et tous ceux qui affronteront Djokobite et Popeye !