The longest !!!
Tu sais bien que je ne porte ni Popeye ni le coton-tige dans mon cœur, que plus d’une fois ils m’ont bousillé mon après-midi, ma soirée ou même ma semaine, mais là, on ne peut que s’incliner face au spectacle que nous ont offert ces deux extraterrestres. Cette finale a dépassé l’entendement et explosé les portes du rationnel. Un truc de fou qui m’a fait complètement vibré ! Pas autant qu’un certain 5-2 à la Pontaise ou la victoire de Rodgeur à Roland Garros, mais pour un match dont le nom du vainqueur m’importait peu, j’ai rarement autant frémi devant ma télé, à tel point que j’ai envoyé péter une grande qui m’attendait pour un brunch !
Il y avait eu la finale de Wimbledon 2008 entre Rodgeur et Popeye, il y aura désormais la finale de l’Open d’Australie 2012 entre Djokoboss et Rafa. A ces deux monuments s’ajoute – dans une moindre mesure tout de même – la finale de Wimbledon 2009 entre Federer et Roddick. A noter au passage que l’Espagnol est impliqué dans deux des plus grandes finales de ces 20 dernières années, une fois comme vainqueur et une fois comme vaincu. A l’instar du Maître, le taureau des Baléares est d’ores et déjà une légende vivante de ce sport. Ce que Djokovic est en passe de devenir.
Bien sûr, tout ne fut pas parfait en termes de qualité de jeu, les fautes directes ont été légions et on peut évidemment regretter le manque de velléités offensives des deux joueurs. Reste que si l’on aime ce sport, on ne peut qu’être bluffé par cette rencontre incroyable, tous ces retournements de situation et ce suspense qui ferait passer Alfred Hitchcock pour un réalisateur de série B.
La fin du quatrième set est une ode à la rage de vaincre, avec ce tie-break d’anthologie que Nadal remporte avant de finir les deux genoux à terre. Et que dire sur cette cinquième manche ? Il y a tout eu dans ce dernier set irrespirable : une ambiance de feu, le break, le contre-break, ce point complètement ahurissant à 4-4 où Djokoboss finit à terre, une dramaturgie de tous les instants et cette fin de match à couper le souffle, aussi excitante que la meuf à Djokovic ! On regarde et aime le sport parce qu’il nous procure des émotions, force est de constater qu’on a été gâtés dimanche à Melbourne. Et dire que les hommes gagnent plus ou moins le même prize money que les femmes... C’est consternant.
Qu’on se le dise, le numéro 1 mondial a été encore une fois stratosphérique. Déjà dans les cordes face à Dumbo les grandes oreilles en demi-finale, le Serbe a gagné ce thriller dans la tête, au forceps. Alors qu’un autre joueur aurait ruminé les occasions ratées dans le quatrième set et se serait complètement écroulé au cinquième, cf Rodgeur au même stade en 2009, le sosie de Joe Dalton a trouvé les ressources physiques et mentales pour revenir de nulle part. A 4-2 30-15 pour Nadal, il fallait avoir une paire de couilles grosse comme la dette de Xamax pour rester en vie. Il l’a fait et mérite un immense respect.
Bref, le Serbe et le Majorquin ont franchi un nouveau cap en ce dimanche 29 janvier 2012. Avec quatre duels en finale de Majeur, le face-à-face Djokovic – Nadal commence gentiment à devenir mythique. Et à voir leur niveau tout au long de la quinzaine, inutile de préciser que leur rivalité est amenée à se prolonger. Roger Federer et Rafael Nadal se sont rencontrés huit fois en finale de Grand Chelem, ce record pourrait bien tomber ces prochaines saisons, même si on espère que le Rodg puisse se mêler à la fête. Putain les amis, on n’a pas fini de s’enflammer grâce au plus beau sport du monde !