5.7.10

Appelez-moi le chat noir...

Mais quelle poisse ! Quelle guigne ! Quel manque de bol… Après avoir commenté ce Roland Garros catastrophique (et je pèse mes mots), voilà que je me suis tapé les trois derniers jours de Wimbledon au micro de la TSR. Résultat des courses : deux demi-finales à sens unique et sans Federer, la victoire du bulldozer Williams samedi et, cerise sur le gâteau, le triomphe du taureau des Baléares au terme d’une finale aussi excitante qu’une altermondialiste au camping du Paléo ou qu’un gang-bang chez Fabien Richard ! Je crois bien que je porte la poisse et qu’on peut me taxer de gros chat noir… Autant j’adore commenter ces matches en direct, autant je risque de faire l’impasse sur Flushing Meadows pour le bien du tennis suisse et du spectacle !

Rafa nous a donc rappelé combien lui et Rodgeur viennent d’une autre planète. Combien quand ils sont au sommet de leur art, il n’y a que l’un ou l’autre pour être en face et offrir du spectacle. Tu m’excuseras pour Berdych mais hier, c’était un clown sur ce court... Un pauvre clown sans moyen et sans inspiration, asphyxié en bonne et due forme par un Nadal en pleine bourre. Un
ogre de Manacor qui a à peine dû augmenter le niveau de son jeu pour laminer Perdych et qui est en train de dominer son sport comme le Rodgeur de la grande époque, à la différence près que le Bâlois n’avait pas gagné Roland Garros durant ses grandes années alors que Popeye, lui, semble être en mesure de tout gagner. Y compris l’US Open, mais on en reparlera en août et pas avant.

On peut l’écrire sans avoir peur de se tromper, Nadal est plus que jamais sur les traces du Maître. Avec 8 titres du Grand Chelem à seulement 24 ans, il est même en avance par rapport au Suisse et quand on voit la faiblesse de l’adversité, il a tout pour y arriver. Ce n’est en tout cas pas Djokobite et ses états d’âme, Murray et sa dépression, Del Potro et son physique en porcelaine, Söderling et son jeu stéréotypé ou les quatre guignols, oh pardon, les quatre mousquetaires qui vont le contrer… Qu
il est loin le temps où Djokotruite en pleine confiance, sûr de son tennis et de ses moyens, hurlait sur tous les toits qu’un jour son tour viendrait. Lui ça fait 20 fois qu’on lui redemande de passer par la case start. Murray ou plutôt Dumbo les grandes oreilles ? Quand Roger sera à la retraite et quand Nadal sera blessé, il aura peut-être une chance de remporter un Grand Chelem, mais autrement qu'il continue à tirer la gueule à longueur de tournoi... En synthèse, pour contrer un Nadal en grande forme, il ne reste que Rodgeur en fait ! Mais à l’heure où je parle, le numéro 3 mondial doit probablement être en train de chercher un cadeau d’anniversaire pour ses jumelles plutôt qu’un nouveau coach…

L’autre question, toujours aussi éternelle, est de savoir si le corps de la Momie tiendra le coup. Impossible de le dire aujourd’hui, mais force est de constater que l’Espagnol gère désormais son calendrier à la perfection. Finis les week-ends de Coupe Davis harassants, finis les tournois de seconde zone, le numéro 1 mondial n’a plus de leçons à recevoir de personne. Maintenant, et vous m’excuserez amis espagnols, mais je fais aussi partie des gens qui pensent que les piqures de son début de carrière, que le rythme et l’énergie dépensés à l’époque l’ont durablement endommagé. Qu’il y a des choses qui ne s’effacent pas comme ça et que son genou – si choyé soit-il – ne tiendra la distance...

En tous les cas, la planète tennis a encore de beaux jours devant elle, si bien sûr Rodgeur retrouve de sa superbe et si Popeye ne se blesse pas ! Parce qu’honnêtement, le jour où Djokobite, Berdych, Tsonga ou je ne sais quel besogneux de cette génération s’affronteront en finale de Grand Chelem, il ne faudra plus compter sur moi et mes conneries. En attendant, bon été et bonne fin de Coupe du Monde à tous ! Que le meilleur gagne... à part les crevettes à l'ail bien sûr.

1.7.10

On fout quoi dimanche après-midi ?

Le mois de juin se termine comme il avait débuté : par une mortifiante élimination de Rodgeur en quart de finale d’un Grand Chelem. Ce qui n’était pas arrivé en plus de 5 ans vient d’arriver deux fois en un mois ! Et cette fois, ce n’est pas sur la terre battue de Paris, mais sur son gazon de Wimbledon... Plus qu’un tremblement de terre, c’est une véritable bombe nucléaire ! Pour moi, il n’y a pas besoin de réfléchir longtemps pour expliquer cette triste élimination. Mentalement et physiquement, le Maître n’y est pas, ou plus comme à son habitude... On ne va pas se le cacher, notre Rodgeur national n’est pas au mieux. Et autant le dire tout de suite, les mecs en face eux se posent moins de questions qu’à l’époque, les possibilités existent et donc se concrétisent... Et face à un Tchèque qui ne craint rien ni personne, ça se paie cash.

Federer lui-même reconnaît qu’il est physiquement embêté à la jambe ou au dos. Les mauvaises langues diront que c’est une excuse et les imbéciles comme Berdych s’empresseront de dire que Roger est à 100%. Il est bien gentil le Berdych, il est même bourré de talent, mais sur ce coup-là il est aussi malin et éduqué qu’un leader de l’équipe de France de foot. Il n’a de loin pas volé sa victoire et son évolution est significative, qu’il ne les gâche pas avec des phrases ridicules... Bref, qu’il se concentre sur son jeu et son personnage et évite de commenter le reste, il nous sera bien plus sympathique.

En attendant, Rodgeur va passer numéro 3 mondial, et ça c’est carrément moche ! Pour être vulgaire, je te le dis comme je le pense, ça me troue le cul ! Et dire que je rêvais de le voir revenir à la première place…

Ben autant te dire que ce n’est pas pour le moment. Et ce n’est pas sa conférence de presse qui va nous rassurer… «Je me réjouis de Paris et Londres 2011», a-t-il dit laconiquement, sans grandes émotions. Comme pour se projeter déjà vers la saison prochaine. Comme pour tenter déjà d’oublier cette saison 2010… Une saison de merde, diront certains ; une saison où il aura gagné un 16e Grand Chelem, diront d’autres. Ce que j’en pense ? Une saison pourrie, clairement ! Même s’il a gagné l’Open d’Australie, Rodgeur a foiré sa tournée américaine, perdu sa place de no1 mondial et surtout ses titres à Paris et à Londres, bref, c’est définitif : quelque chose ne tourne pas rond en ce moment !

Toujours est-il qu’on connaît la chanson et qu’on sait que Federer est déjà passé par des moments compliqués dans sa carrière, comme en 2008 par exemple. Maintenant, la question est de savoir si à son âge (29 ans en août), avec tous ses records, tous ses millions, toutes ses obligations et tout son pouponnage, il sera capable de revenir. Après l’impressionnant come-back du Roi en 2009, y’aura-t-il un nouveau sursaut d’orgueil en 2011 ? On en frémit déjà d’impatience ! On espère surtout que le Rodg prouvera une fois encore qu’il n’est pas le plus grand tennisman de tous les temps pour rien. Sampras avait remporté son dernier Majeur à l’âge de 31 ans, il n’y a pas de raison d’enterrer Rodg parce qu’il est passé complètement au travers d’une grande partie de sa saison 2010. Qu’il soigne ses bobos, qu’il se remette à bosser, qu’il engage une deuxième baby-sitter, qu’il vire Severin Lüthi et qu’il revienne au top en 2011, voire plus tôt ! Ne paniquons pas mes amis, patentions et attendons des jours meilleurs !