La semaine croate
Je dois quand même t’avouer qu’après le torrent d’émotions et d’euphorie suscité par la fantastique victoire de l’équipe de Suisse vendredi soir, il ne fut pas facile pour moi de me passionner pour ce crouille ATP 500 de Halle, Federer ou pas. Un tournoi que le Maître n’a donc pas gagné, une fois n’est pas coutume. Cette défaite n’est malheureusement pas sans conséquence et la légende ne sera pas parfaite : Rodgeur laisse la place de numéro 1 mondial à Musclor et ne pourra pas soulever à Londres le centième titre de sa carrière. C’eût été tellement beau…
Les regrets sont donc bien présents aujourd’hui, d’autant plus que le Bâlois aurait pu remporter cette finale en deux sets et peut ruminer les occasions gâchées lors de la première manche, notamment cette balle de break à 4-3 et, bien sûr, ces deux balles de set dans le tie-break. L’homme aux vingt Majeurs a semblé cuit lors de la troisième manche que le prometteur Coric a raflé haut la main. Il faut croire que rien ne pouvait résister aux Croates la semaine dernière, puisque Cilic a gagné le tournoi du Queen’s tandis que leur équipe nationale de football a atomisé l’Argentine jeudi soir… Pensées à mon pote Goran Ivanisevic qui doit être sur son petit nuage en ce moment !
Ainsi
donc, la semaine de repos entre Halle et le début de Wimbledon ne sera
vraiment pas de trop pour notre Rodgeur national, lui qui avait
d’ailleurs failli passer à la trappe lors de son premier tour contre
Benoît Paire et qui a semblé très loin de son meilleur niveau, tant
tennistiquement que physiquement. Voire même mentalement. Enchaîner
Stuttgart et Halle pour Rodgeur et ses 36 printemps, c’est comme
s’envoyer le Montreux Jazz Festival et le Paléo direct après : t’es
content d’y être, tu donnes tout sur le moment mais tu finis quand même
sur les rotules !
Quant
au commentaire de l’excellent Thierry Fangio, mes deux réponses sont les suivantes, même si
je ne suis pas dans le secret des dieux : non, Rodgeur ne prendra pas
sa retraite après Wimbledon ; et non bis, je ne pense pas qu’il se soit
fâché avec la marque à la virgule, mais voilà, son contrat arrivait à
échéance et son agent Tony Godsick – qui aime autant l’argent que Michel
Platini, Sepp Blatter et Pascal Broulis réunis – a sauté sur l’occasion pour négocier un contrat record avec Uniqlo.
Allez les amis, vivement le début de Wimbledon avec un Rodgeur au taquet et d’ici là, puisse Unser Nati continuer à nous faire rêver ! Hop Suisse.