20.7.18

Un énorme Djokovic s’offre un Wimbledon de légende

Désolé les amis, j’ai profité de quelques jours de vacances – coupé du monde et sans connexion internet – juste après la finale de Wimbledon, d’où mon silence sur ce blog. Ainsi donc, après plusieurs coups de blues, deux-trois crises sentimentales et quelques blessures, Novak Djokovic est de retour parmi les meilleurs et s’est offert un 13ème titre du Grand Chelem dimanche 15 juillet à Londres. En toute sincérité les gars, j’en suis franchement ravi ! Non seulement parce que le Serbe se dresse comme l’un des principaux rivaux de Rafael Nadal dans sa quête du record de Majeurs (et donc comme l’un des principaux alliés du Maître), mais aussi parce que le monde du tennis avait besoin d’un tel come-back. Force est aussi de constater que sa terrible traversée du désert l’a presque rendu sympathique, le coton-tige.

Même sans Roger Federer, éliminé à la surprise générale en quart de finale, cette édition 2018 de Wimbledon est à ranger au rayon des très grandes cuvées. Des cuvées mythiques même. Un vent de folie a soufflé sur le tournoi britannique dès mercredi, comme pour dire à tous les amoureux du sport : «Il n’y a pas que la Coupe du Monde en ce moment, on est là et bien là, et on va vous faire aimer le tennis !» En guise d’apéro, il y a d’abord eu l’incroyable et renversant (et traumatisant...) Federer – Anderson suivi d’un Nadal – Del Potro explosif et à couper le souffle
. Le plat principal a ensuite dépassé toutes les espérances avec un Anderson – Isner d’anthologie, 7-6 6-7 6-7 6-4 et... 26-24 pour 6h36 de jeu : tout simplement le deuxième match le plus long de l’histoire en Grand Chelem. Bon, soyons d’accord, ce fut aussi beau à voir que le jeu de l’équipe de France au Mondial, mais ce fut quand même un grand moment de sport en termes d’intensité et de suspense. 

La suite, elle, fut absolument somptueuse avec un DjokovicNadal de légende, encore un ! Tout fut hallucinant dans cette demi-finale qui fera date : l’heure très tardive du début, le toit fermé les deux jours, le tie-break du troisième set, l’ambiance de feu dans ce Centre Court, l’hystérie dans la loge des joueurs, la rage de ces deux extraterrestres et, bien sûr, ce cinquième set de dingue où Joe Dalton et Popeye ont posé leurs couilles, leur cœur et leur folie sur ce court. 6-4 3-6 7-6 3-6 10-8 après 5 heures et 14 minutes de grand tennis : j’en suis resté bouche bée de longues minutes, sonné par ce spectacle hors du commun. 

Bref, inutile de dire que la victoire de Djokovic a sauvé ma quinzaine et, accessoirement, celle de Rodgeur et de tous ses supporters. Et je dois reconnaître également que les regrets furent moins grands, voire complètement inexistants, après avoir assisté à ce combat titanesque. Car autant dire que le Federer aperçu à Church Road cette année, en panne d’inspiration et hors de forme, n’aurait rien pu faire contre ce Djokovic-là, ni contre ce Nadal-là d’ailleurs.

Après toutes ces émotions, la finale fut sans le moindre intérêt et presque aussi courte que la descente du bus des Bleus sur les Champs-Elysées. Non mais t’as vu ce sketch ? Il y avait autant de spontanéité et de convivialité lors de cette célébration qu’à un meeting du G8 à Washington ou au World Economic Forum de Davos. Non content d’avoir déployé une centaine de CRS pour escorter ce bus, les organisateurs auraient encore dû penser à mettre un tank à l’avant du cortège et des camions anti-émeute à l’arrière. Bref, on était à des années lumière de la liesse populaire et si amicale de 1998. Comme quoi, après avoir été sacrés champions du monde grâce à sept non-matches, pas étonnant que les Français aient eu droit à une non-célébration...

Allez les gars, merci pour vos commentaires et vivement la suite de cette saison qui s’annonce palpitante !  

PS : afin de répondre à la question d’un lecteur sous les commentaires, je suis clairement contre la proposition de John Isner qui, en l’occurrence, crache un peu dans la soupe car il ne serait jamais entré dans le Guinness Book des records si la mesure qu’il suggère existait. Autant je suis favorable à certaines évolutions comme le challenge par exemple, autant je trouverai triste et regrettable de mettre un terme à un match de fou par un crouille jeu décisif à 12-12. Et franchement, tant mieux si une rencontre se termine un jour par un 100-98 après 20 heures de jeu !

12.7.18

Black Wednesday

La bourse de Wall Street a connu son Lundi noir, les fans de sport que nous sommes pouvons désormais parler de Mercredi noir. Un Black Wednesday lugubre, cauchemardesque, horrible, affreux, dégueulasse, sinistre. A gerber. Alors qu’on rêvait d’une victoire de Del Potro, d’une qualification de l’Angleterre et, surtout, d’un succès aisé de notre Rodgeur national, tout est allé de travers. Tout. Tu sais, comme ce lundi matin où tu n’entends pas ton réveil, te fais flasher en roulant trop vite sur l’autoroute, te fais engueuler par ton connard de patron en arrivant au boulot et chope la grasto après avoir bouffé des moules à midi… 

Bon, connaissant la confiance qui anime Musclor en ce moment et l’attitude de losers qui caractérise les Three Lions depuis toujours, 1966 mis à part, voir Popeye passer en cinq sets et les Anglais se vautrer contre les Croates était tout sauf une surprise. Une équipe britannique, dominée et trop prudente, finalement à sa place et qui, entre nous soit dit, sera peut-être championne du monde lorsque des Jeux Olympiques seront organisés en Valais… De son côté, un Hulk hystérique a remporté un duel de titans face à un Del Puerco héroïque, qui commence gentiment à devenir le spécialiste des matches épiques et des combats en cinq sets.

Bref, on aurait signé pour un combo Federer – Nadal – Croatie sans trop broncher (surtout que les Croates méritent d’être en finale), mais là, le combo Anderson – Nadal – Croatie est juste indigérable. Comme une fondue au fromage accompagnée d’un coca avec glaçons. Comme un lendemain de cuite sans eau ni aspirine. Comme un cours de répét entouré de Suisses allemands fans de Christoph Blocher et de heavy metal. Ce haut du tableau ne ressemble désormais à rien, avec ce Anderson – Isner digne d’un troisième tour de Masters 1000, lequel donne autant de rêve qu’un retour en train du Montreux Jazz Festival à 5 heures du mat. 

Comme toi, je me demande encore comment Rodgeur a pu laisser filer ce quart de finale, comment il a pu – à son âge et avec son expérience – laisser se faire piéger par cette pâle copie de Peter Crouch (cf. Thomas Wiesel) au jeu tellement prévisible. Le Maître paie au prix fort un vilain jour sans, où il n’a jamais été dans son assiette, où il a très rapidement affiché sa tête des mauvais jours, où il a été beaucoup trop passif, où ses coups faisaient moins mal, où son coup droit semblait parfois déréglé, où son staff a paru très vite nerveux et inquiet. L’homme aux 20 Majeurs était comme perdu sur ce court no 1 aux allures de cimetière. A black graveyard. Il quitte son tournoi fétiche la tête basse, éliminé par un nobody à l’élégance et au charisme aussi développés qu’un paquet de chips Zweifel. 

Ne reste plus qu’à espérer que Novak Djokovic puisse se sublimer contre l’orgre de Manacor et signer un véritable exploit, ce qui me paraît quand même fort improbable. On se dirige donc vers un dimanche où un certain Rafael Nadal pourrait bien soulever son 18ème titre du Grand Chelem avant un triomphe de la France en Coupe du Monde… Et je conclurai ce post avec quatre lettres qui caractérisent parfaitement mon état d’esprit aujourd’hui : F U C K.

8.7.18

En route vers un jubilé historique ?

Cette édition 2018 de Wimbledon est un peu particulière car elle célèbre les dix ans du mythique Nadal – Federer de 2008, le monument qu’on peut unanimement et sans contestation considéré comme LE match du siècle. Une finale d’anthologie, un orgasme tennistique, une ode au jeu et au spectacle, une confrontation entre deux champions à l’apogée de leur rivalité. Le dénouement fut évidemment terrible pour tous les amoureux de notre Rodgeur national et je dois t’avouer que, même dix ans après, la pilule n’est pas encore passée. Et ne passera jamais ! Comme le 2 juin 1999 pour les supporters du Lausanne-Sport, la finale France – Italie de 2006 pour les fans de Zidane ou la finale de l’Euro 2004 pour les Portugais.  

Une décennie plus tard, les hommes aux 37 Majeurs – dominateurs et seuls sur terre comme à leur grande époque pourraient bien se retrouver au dernier stade du plus beau tournoi du monde, et ce ne serait bien sûr pas pour nous déplaire. Une finale qui aura lieu un certain dimanche 15 juillet, peu avant la… finale de la Coupe du Monde. T’imagines le programme de la journée si tu enchaînes un Federer – Nadal suivi, par exemple, d’un France – Angleterre ? Y’aurait de quoi vivre quelques belles émotions, avec des potes dans le jardin, une vasque pleine de rosé et un grill rempli de bidoche !  

Mais voilà, on n’y est évidemment pas encore et, que ce soit à Londres ou en Russie, une surprise serait tout sauf improbable. Devoir se taper un Raonic – Del Potro ou un Isner – Djokovic suivi d’un Belgique – Croatie est une réalité bien réelle, comme on dit, comme celle d’avoir un patron con, une meuf chiante ou un boulot de merde, et pas de chance pour ceux qui ont les trois… Bon, je te rassure mon pote, si la finale du Mondial est Belgique – Angleterre et si les Diables rouges l’emportent à la fin, ben je serais le premier à être content pour eux ! S’il y a bien une équipe qui donne du rêve durant cette Coupe du Monde, et Dieu sait s’il y en a peu, c’est bien elle. 

Bref, les choses sérieuses commencent lundi avec les huitièmes de finale. Si Rodgeur et Musclor devraient passer le cap sans problème, les premiers soucis arriveront probablement dès les quarts de finale, notamment pour Popeye qui a hérité de la partie de tableau compliquée, une fois n’est pas coutume. Hulk pourrait ainsi affronter un certain Del Potro en quart avant des éventuelles retrouvailles contre Djokobite en demi. Le Bâlois, lui, n’a pas vraiment à se plaindre avec l’élimination du principal danger dans le haut du tableau, un Marin Cilic aussi déplorable et pathétique que l’équipe de Suisse face à la Suède. Quoique non, je suis trop sévère, il fut quand même moins pathétique que cette nullissime Nati, tellement décevante et finalement tellement prévisible. Bref, passons, vivement demain les amis !

PS : un dernier mot pour ceux qui veulent faire une pseudo polémique sur le contrat entre Federer et Uniqlo : je m’en bats les couilles !