Un énorme Djokovic s’offre un Wimbledon de légende
Désolé les amis, j’ai profité de quelques jours de vacances – coupé du monde et sans connexion internet – juste après la finale de Wimbledon, d’où mon silence sur ce blog. Ainsi donc, après plusieurs coups de blues, deux-trois crises sentimentales et quelques blessures, Novak Djokovic est de retour parmi les meilleurs et s’est offert un 13ème titre du Grand Chelem dimanche 15 juillet à Londres. En toute sincérité les gars, j’en suis franchement ravi ! Non seulement parce que le Serbe se dresse comme l’un des principaux rivaux de Rafael Nadal dans sa quête du record de Majeurs (et donc comme l’un des principaux alliés du Maître), mais aussi parce que le monde du tennis avait besoin d’un tel come-back. Force est aussi de constater que sa terrible traversée du désert l’a presque rendu sympathique, le coton-tige.
Même sans Roger Federer, éliminé à la surprise générale en quart de finale, cette édition 2018 de Wimbledon est à ranger au rayon des très grandes cuvées. Des cuvées mythiques même. Un vent de folie a soufflé sur le tournoi britannique dès mercredi, comme pour dire à tous les amoureux du sport : «Il n’y a pas que la Coupe du Monde en ce moment, on est là et bien là, et on va vous faire aimer le tennis !» En guise d’apéro, il y a d’abord eu l’incroyable et renversant (et traumatisant...) Federer – Anderson suivi d’un Nadal – Del Potro explosif et à couper le souffle. Le plat principal a ensuite dépassé toutes les espérances avec un Anderson – Isner d’anthologie, 7-6 6-7 6-7 6-4 et... 26-24 pour 6h36 de jeu : tout simplement le deuxième match le plus long de l’histoire en Grand Chelem. Bon, soyons d’accord, ce fut aussi beau à voir que le jeu de l’équipe de France au Mondial, mais ce fut quand même un grand moment de sport en termes d’intensité et de suspense.
La suite, elle, fut absolument somptueuse avec un Djokovic – Nadal de légende, encore un ! Tout fut hallucinant dans cette demi-finale qui fera date : l’heure très tardive du début, le toit fermé les deux jours, le tie-break du troisième set, l’ambiance de feu dans ce Centre Court, l’hystérie dans la loge des joueurs, la rage de ces deux extraterrestres et, bien sûr, ce cinquième set de dingue où Joe Dalton et Popeye ont posé leurs couilles, leur cœur et leur folie sur ce court. 6-4 3-6 7-6 3-6 10-8 après 5 heures et 14 minutes de grand tennis : j’en suis resté bouche bée de longues minutes, sonné par ce spectacle hors du commun.
Bref, inutile de dire que la victoire de Djokovic a sauvé ma quinzaine et, accessoirement, celle de Rodgeur et de tous ses supporters. Et je dois reconnaître également que les regrets furent moins grands, voire complètement inexistants, après avoir assisté à ce combat titanesque. Car autant dire que le Federer aperçu à Church Road cette année, en panne d’inspiration et hors de forme, n’aurait rien pu faire contre ce Djokovic-là, ni contre ce Nadal-là d’ailleurs.
Après toutes ces émotions, la finale fut sans le moindre intérêt et presque aussi courte que la descente du bus des Bleus sur les Champs-Elysées. Non mais t’as vu ce sketch ? Il y avait autant de spontanéité et de convivialité lors de cette célébration qu’à un meeting du G8 à Washington ou au World Economic Forum de Davos. Non content d’avoir déployé une centaine de CRS pour escorter ce bus, les organisateurs auraient encore dû penser à mettre un tank à l’avant du cortège et des camions anti-émeute à l’arrière. Bref, on était à des années lumière de la liesse populaire et si amicale de 1998. Comme quoi, après avoir été sacrés champions du monde grâce à sept non-matches, pas étonnant que les Français aient eu droit à une non-célébration...
Allez les gars, merci pour vos commentaires et vivement la suite de cette saison qui s’annonce palpitante !
PS : afin de répondre à la question d’un lecteur sous les commentaires, je suis clairement contre la proposition de John Isner qui, en l’occurrence, crache un peu dans la soupe car il ne serait jamais entré dans le Guinness Book des records si la mesure qu’il suggère existait. Autant je suis favorable à certaines évolutions comme le challenge par exemple, autant je trouverai triste et regrettable de mettre un terme à un match de fou par un crouille jeu décisif à 12-12. Et franchement, tant mieux si une rencontre se termine un jour par un 100-98 après 20 heures de jeu !
PS : afin de répondre à la question d’un lecteur sous les commentaires, je suis clairement contre la proposition de John Isner qui, en l’occurrence, crache un peu dans la soupe car il ne serait jamais entré dans le Guinness Book des records si la mesure qu’il suggère existait. Autant je suis favorable à certaines évolutions comme le challenge par exemple, autant je trouverai triste et regrettable de mettre un terme à un match de fou par un crouille jeu décisif à 12-12. Et franchement, tant mieux si une rencontre se termine un jour par un 100-98 après 20 heures de jeu !