29.1.20

Tetcheu ce match !

Putain, quand tu passes en l'espace d'un jour du poussif Sandgren – Federer au gigantesque Thiem – Nadal, deux affiches des quarts de finale de cet excellent Open d'Australie, tu te dis que c'est pas tout à fait le même sport. Comme si tu passes de l'infect Suisse – Suède au somptueux France – Argentine à la dernière Coupe du Monde. Ou que tu as le choix entre passer un enterrement de vie de garçon avec le duo Johann Schneider-Ammann – Séverin Lüthi ou avec le binôme Frédéric Beigbeider – Pete Doherty. 

Tu te dis aussi que Popeye, après s'être envoyé un Kyrgios survolté en huitième, n'a vraiment pas eu de chatte cette année au niveau du tirage au sort. Sans oublier la bande du filet qui avait clairement choisi son camp aujourd'hui... Ça compensera son autoroute à cinq voies lors de l'US Open 2017, tu sais, lorsqu'il avait affronté un Rublev fantomatique en quart, un Del Potro à moitié cramé en demi et cette imposture de Kevin Anderson en finale. Le Club Med à côté du parcours de Nadal, c'était Guantánamo.

Ainsi donc, la Momie reste bloquée à 19 Majeurs et on est d'ores et déjà assuré d'être tranquille jusqu'en juin. L'autre nouvelle, c'est que Rambo est éliminé dès les quarts de finale en Grand Chelem, une première depuis l'Open d'Australie 2018, où il avait abandonné au cinquième set face à Marin Cilic. C'est donc une sensation et le mérite en revient entièrement à l'immense Dominic Thiem. Roland Garros mis à part, l'Autrichien au revers à une main (quelle merveille !) a signé la plus belle victoire de sa carrière et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a rien volé. Au vu du niveau stratosphérique affiché aujourd'hui, nul doute que le protégé de Nicolas Massu est mûr pour remporter son premier titre du Grand Chelem cette semaine. Un Dominic Thiem qui aurait déjà dû gagner le Masters de fin d'année et qui a failli nous refaire le même coup aujourd'hui mais, face à un Hulk tout aussi nerveux de l'autre côté du filet, ça a fini par passer. Superbe !

L'autre quart de finale entre notre Stan national et le grand pin de Hambourg a, lui, accouché d'une souris. Y'avait pas besoin de mettre son réveil pour ce match-là, disputé dans des conditions à la limite du supportable. Sur le coup, je suis d'accord avec mon fidèle lecteur Sherpa : je me suis emporté concernant Wawrinka. Le gamin a sorti un match monstrueux contre Medvedev, certes, mais il était encore trop tôt pour parler de titre. On l'a vu ce mercredi, le Vaudois est encore trop court physiquement. 


Et voilà, face à un Zverev qui n'avait pas lâché le moindre set et qui entrait sur le court avec la même fraîcheur que le webmaster d'un site de vente d'alcool en ligne en Arabie Saoudite, le bison s'est complètement liquéfié. Pas trop de regrets pour Stanimal donc, qui peut tirer un bilan réjouissant de sa quinzaine. De son côté, celui qui a promis, s'il gagne le tournoi, de verser la totalité de sa prime à la lutte contre les incendies atteint sa première demi-finale de Majeur à l'âge de 22 ans. Il était temps. Je vais gentiment commencer à arrêter de l'allumer.

Allez les gars, place désormais à ce Federer – Djokovic qui semble aussi déséquilibré que le récent match de Coupe d'Espagne entre le FC Ibiza et le Barça. Tous les éléments penchent en faveur du coton-tige : les conditions, la surface, leur fraîcheur, leur physique, la qualité de leur jeu durant cette quinzaine, leur passé en Grand Chelem, leur passé à Melbourne. Tout, sauf le soutien du public et le fait que Rodgeur, quand il n'a vraiment rien à perdre, peut devenir insatiable... A défaut de victoire, on espère au moins que le Maître sera à 100% et qu'il y aura un combat, et non un monologue, sur la Rod Laver Arena.

28.1.20

Le retour du bison et la cour des miracles

C’est évidemment les deux événements qui ont fait vibrer toute la Suisse et tous les lecteurs de ce blog : Stan The Man is back et Roger Federer enchaîne les miracles. Oui, nos compatriotes envoient du rêve aux Antipodes et on est heureux, matin après matin, de mettre le réveil pour suivre leurs exploits. J’adore ce mois de janvier ! Enfin, pour l’instant…

Ainsi donc, Stan The Man, Stanimal ou le bison – tous ces surnoms qu’il a hérité au fil de ses campagnes victorieuses et héroïques en Grand Chelem – a livré son meilleur match depuis son retour de blessure, juste au-dessus de ce combat titanesque face à Tsitsipas à Roland Garros 2019, que la rédaction d’Eurosport a d’ailleurs classé comme huitième plus grand match des années 2010. Une performance XXL du gamin face à un Medvedev qui semble être le moins loser de cette fameuse NextGen, avec notamment deux derniers sets monstrueux, où il a envoyé des pains dans tous les coins du court. C’était le Stan de la grande époque, celui qui arrivait à déborder Djokovic ou Nadal, celui attaquait chaque balle comme un meurt-de-faim.

Je suis d’accord avec certains lecteurs : ce Stan-là peut aller au bout, il est même celui qui doit faire le plus peur au coton-tige à Melbourne. Mais bon, avant de s’enflammer et de s’exciter devant un éventuel Wawrinka – Nadal d’anthologie, il faut déjà passer l’écueil Zverev. Celui qui n’a fait que de la merde depuis son sacre au Masters en 2018 et que je n’ai pas hésité à fustiger dans ces colonnes atteint son troisième quart de finale en Majeur, ce qui est rien pour un gars à qui l’on promettait la lune. Wawrinka – Zverev, ce sera donc demain matin à 5h et on est de nouveau bons pour passer une petite nuit. Allez gamin, continue à envoyer du lourd,
continue à hurler sur ce court, continue à chauffer ce public complètement acquis à ta cause et continue à mettre ce doigt sur la tête, c’est comme ça qu’on t’aime !

De son côté, Rodgeur a bientôt réalisé plus de miracles en dix jours à Melbourne que Jésus-Christ en 33 ans à Jérusalem. Après son hold-up et sa remontada face à Millman, l’homme aux vingt Majeurs a fait encore plus fort ce mardi : sauver sept (!) balles de match face à Sandgren tout en étant à moitié blessé. Franchement, je n’y croyais pas devant ma télé et, à voir sa réaction, Federer lui-même n’y croyait pas. L’Américain n’avait qu’à finir le job, il a réussi à se fourvoyer tout seul face à un Rodgeur qui ne faisait que renvoyer péniblement la balle.

Tu connais le point commun entre Millman et Sandgren ? Les deux ressemblent à des colonels de l’armée US, ils ont le mental d’un footballeur suisse au moment de tirer un pénalty et ils ont fait appel à la cellule d’aide psychologique pour les victimes d’attentat. Aux dernières nouvelles, Millman fait des cauchemars toutes les nuits de Federer déguisé en Dark Vador, avec Mirka nue sur un balcon qui vocifère en suisse allemand, tandis que Sandgren a commencé une cure intensive à base de Prozac, de somnifères et de Jack Daniel’s.

Bref, bravo Rodgeur, même si ça restait un 100ème mondial au jeu aussi varié que le scenario d’un film X dans les années 80, il fallait avoir le courage de rester sur ce court sans abandonner, de continuer à y croire et de ne rien lâcher sur ces balles de match. Le Maître atteint donc les demi-finales d’un Grand Chelem pour la 46ème fois (!) de sa carrière, le tout sans avoir affronté un seul joueur parmi les 40 meilleurs. Fatigué, diminué et assez peu inspiré durant cette quinzaine, je ne vois pas comment il pourrait battre Djokoboss. Mais bon, ne sait-on jamais, le sosie de Joe Dalton va peut-être glisser dans sa salle de bain jeudi matin, se péter trois orteils, jouer avec un plâtre et perdre 18-16 au super tie-break après avoir raté 13 balles de match…

Allez les gars, merci pour vos commentaires. Vivement les prochains blockbusters, y compris le très alléchant Nadal – Thiem, et surtout allez Stan et Jésus-Christ !

25.1.20

Greta Thunberg m'emmerde

Rien de tel qu'un bon titre provocateur pour démarrer une nouvelle année et une nouvelle saison tennistique, non ? Que ceux qui sont fans de Greta Thunberg, qui votent à gauche, qui bouffent du tofu et qui sont persuadés de pouvoir changer la crise climatique alors qu'ils passent cinq heures par jour sur leur smartphone, bouffent trois fois par semaine au McDo et font leurs courses sur Zalando arrêtent de me lire tout de suite. Ils m'emmerdent aussi.

Pour un premier paragraphe de la nouvelle décennie, je me trouve assez en forme. Bref les amis, on est en 2020, la moitié de l'Australie est en train de brûler, Roger Federer joue toujours au tennis, Genève est toujours la plus belle ville du monde, les Vaudois se sont pris de passion pour des adolescents boutonneux qui font du ski ou du patinage artistique, les tennismen français, enfin, les Français sont toujours aussi affligeants, Djokovic et Nadal sont toujours aussi forts et je suis toujours aussi con. En gros, pas grand-chose n'a changé. La première levée en Grand Chelem a donc démarré cette semaine sur un fond de polémique liée aux conditions de jeu, laquelle s'est toutefois gentiment estompée.

On parle désormais tennis à Melbourne et c'est tant mieux. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cet Open d'Australie a d'ores et déjà offert son lot d'émotions et de gros matches. Wawrinka – Seppi, Kyrgios – Khachanov et, bien sûr, l'immense Federer – Millman m'ont scotché devant l'écran. Notre Rodgeur national a donc remporté sa centième (!) victoire à Melbourne et, celle-ci, il s'en rappellera toute sa vie. Un véritable thriller que le Maître a terminé à 1 heure du matin, beau cerné et complètement cuit, à l'image d'une Mirka au bord de la crise de nerfs dans sa loge. Fort !


A vrai dire, je ne sais pas trop comment il a réussi à gagner ce match, tant il semblait à l'agonie physiquement au cinquième set. Cette victoire tient complètement du miracle, notamment ce renversement de situation dans le super tie-break. Un super tie-break qui est d'ailleurs une belle connerie. Mais voilà, les tournois du Grand Chelem ont décidé de vendre leur âme au diable et ne pourront que pleurer sur leur sort quand les trois monstres auront pris leur retraite et que les audiences seront dramatiques.

Maître des lieux, Novak Djokobite se présente comme le grandissime favori, lui qui visera une huitième couronne sur la Rod Laver Arena, record absolu bien sûr. Federer et Nadal sont en embuscade alors que cette fameuse NextGen, aussi brillante en Grand Chelem que le PSG en Champions League, pourra peut-être, sur un malentendu, ne sait-on jamais, soyons fous, sortir son épingle du jeu. D'ailleurs, cette saison 2020 sera-t-elle celle de l'éclosion de la NextGen ou vont-ils de nouveau s'écrouler en Majeur ? Franchement, ces tocards m'ont tellement déçu que je suis incapable, à l'heure qu'il est, d'entrevoir le moindre pronostic. Allez, j'en fais quand même un : ils ne vont rien gagner cette année. Faut un peu se mouiller dans la vie.

Dernier point, la polémique Greta, cette Fifi Brindacier aussi charismatique qu'une table de nuit Ikea. Ainsi donc, cette petite peste a cru intelligent d'attaquer notre Rodgeur national pour défendre sa cause. Ok, très bien. Mais franchement, à part pour se faire une énorme pub, à quoi bon ? Pourquoi ne pas focaliser son attention sur les géants de la finance, de l'agro-alimentaire, de la pharma ou autre industrie florissante ? Si elle attaque un tennisman, pourquoi ne pas s'attaquer aux écuries de Formule 1 ou de Moto GP ? Federer est-il vraiment pire que tous les autres sportifs, politicards, dirigeants ou milliardaires de ce monde ? Non, il est comme les autres. Ni plus ni moins écolo. Bref, cette polémique fut ridicule et on s'en serait bien passé.

Allez, que le show continue à Melbourne et que nos deux compatriotes continuent à envoyer du rêve !