11.6.17

Un massacre

Un massacre, une boucherie, une humiliation, un carnage, une exécution publique, voici quelques mots que l'on pourrait utiliser pour qualifier cette finale. Une finale, ou plutôt une non-finale, qui a accouché d'une souris et d'un tout petit spectacle. On attendait tellement de ce match qu'on est vraiment restés sur notre faim, déçus et dégoûtés pour Stan dont on espérait un miracle, et presque aussi déçus pour Nadal qui  pour cette fameuse decima – aurait mérité un duel à la hauteur de l'événement. Mais voilà, le taureau de Manacor a évolué sur une autre planète durant toute cette quinzaine et même le plus grand Wawrinka de tous les temps, loin du fantôme qui était aujourd'hui sur le court, n'aurait rien pu faire. Peut-être un set, ou deux sur un malentendu, mais il aurait fini par se faire bouffer par cette véritable machine à gagner. A massacrer.   

A l'image du FC Sion en Coupe de Suisse, notre Stan national n'est donc plus invincible en finale de Grand Chelem. Il a pris aujourd'hui une gifle monumentale et jamais, ô grand jamais, on a eu l'impression qu'il aurait pu inverser la tendance. Ce Nadal-là a dégagé une telle sensation de supériorité, trouvant des angles impossibles et ramenant toutes les balles comme un meurt-de-faim, qu'il aurait pu gagner cette rencontre avec des chaussures de ski, une raquette en bois et un oeil bandé. Impressionnant.

Il convient aujourd'hui de saluer l'exploit hors norme réalisé par Popeye, lequel vient de signer un record qui n'est pas près de tomber : s'offrir dix fois (!) le même tournoi du Grand Chelem. Rodgeur n'y arrivera certainement pas, Djokobite non plus, bref, celui qui sera capable de chatouiller ce record n'est probablement pas encore né. Et cette série pourrait bien continuer à gonfler, tant le Majorquin semble encore loin, mais alors très loin d'être rassasié... 

Autant l'avouer, ce retour en force du monstre des Baléares fait peur et, alors qu'on s'était un peu délecté de ses malheurs ces deux dernières saisons, avec quelques éliminations ubuesques ici ou là, notre pire cauchemar revient hanter nos nuits et nos dimanches. Avec quinze Majeurs dans son escarcelle, la Momie revient à trois longueurs de Rodgeur et dépasse un certain Pete Sampras dans les livres d'histoire. La marge du Maître est encore confortable, mais ce dernier recommence à apercevoir la tête toute dégoulinante et pleine d'implants de son meilleur ennemi dans le rétroviseur... 

Allez les amis, on est finalement bien contents que cette (trop) longue saison sur terre battue touche à sa fin et de retrouver ce bon vieux gazon. Bravo à Rafa, Monsieur Decima, et merci au gamin qui nous aura quand même offert le plus beau match de cette quinzaine, voire même de ces quatre derniers mois. On espère le revoir en pleine forme à Wimbledon, accompagné bien sûr d'un Rodg qui nous a terriblement manqué !         

9.6.17

Le bison est en finale !!!!!!!

Mais oui gamin, mais oui !!!!!! Putain c'est fort, puissant, gigantesque, magique, federesque, wawrinkien !!! Stan The Man va disputer dimanche sa quatrième finale en Grand Chelem et vient de s'offrir le scalp d'un nouveau numéro 1 mondial, ce qui est de bon augure dans un Majeur, si tu vois ce que je veux dire... Andy Murray, le triste leader de ce classement, s'est fait sortir le plus logiquement du monde par un Vaudois offensif comme jamais (peut-être trop parfois...), auteur de 87 coups gagnants (!!), solide dans son jeu et impressionnant dans sa tête. Tcheu la rage du gamin dans ce quatrième set d'anthologie, j'en ai perdu ma voix ! Un match référence, clairement, un combat de dingue et une victoire en cinq sets que le bison aurait pu régler en troisD'un autre côté, tant mieux si cette demie est allée jusqu'à la cinquième manche, cette cuvée 2017 tient enfin son gros match...

Voilà, alors que Timea n'a pas su le faire et n'a d'ailleurs pas trop de regrets à avoir sur ce match, tant la Lettone cognait plus fort et dominait les débats de la tête et des épaules, le natif de St-Barth' a tout fait dans cette demie, mais alors vraiment tout. Il s'est comporté en patron sur le court face à un numéro 1 mondial de pacotille, incapable de faire autre chose que de renvoyer péniblement la balle, scotché 4 mètres derrière sa ligne de fond. Si Murray entraînait une équipe de foot, elle jouerait en 8-1-1. D'ailleurs, quel est le point commun entre le centre sportif de Verbier et Frankenstein ? Ils sont les deux complètement cramés ! Vendredi, c'est le tennis, le beau jeu et la prise de risque qui ont gagné. Pour le plus grand bonheur de tous les amoureux de la petite balle jaune.

Comme prévu, notre Stan national aura le redoutable honneur d'affronter l'homme aux neuf Roland Garros, celui qui a avalé tous ses adversaires avec une facilité déconcertante, qui arrive en finale frais comme un employé des PTT dans les années 80 et qui fait figure d'Everest à escalader. C'est la finale de rêve, l'affrontement ultime entre deux styles uniques, deux mecs qui ont mis tout le monde d'accord durant cette quinzaine et qui ont, sur le papier, tout pour offrir au public un combat de titans, une véritable finale de tous les superlatifs. Le pied total quoi !

Wawrinka – Nadal, ce sera dimanche sur le Philippe Chatrier et toute la planète tennis se réjouit de voir ces deux monstres face à face. Autant dire qu'il faudra un Stan de légende, un Stan stratosphérique, un Stan en état de grâce pour espérer chatouiller l'homme fort de cette saison sur terre, le plus grand joueur de tous les temps sur cette surface, lequel pourrait réaliser une triple decima cette année et qui fait franchement peur. C'est pas le pauvre Thiem qui dira le contraire, lui qui s'est fait humilier comme une petite pucelle au milieu d'un gang-bang.

Allez, la marche est très très haute mais on y croit les mecs, on y croit !! Impossible n'est pas vaudois et, comme on aime les belles histoires, puisse Stan continuer sa fabuleuse série en finale de Majeur et réaliser un 4 sur 4 historique ! Toute la Suisse est avec toi, mon gamin. Et toute la France aussi ! Et toute la Terre carrément !! L'Espagne mise à part...

7.6.17

Canton de Vaud 2 – France 0 !

Après les irréductibles Gaulois, voici les irréductibles Vaudois !! Timea et Stan ne sont peut-être pas tombés dans la potion magique comme Obélix, ou l'ont bue comme Astérix, mais ils ont une pêche et une grinta dignes des héros de la célèbre BD de Goscinny et Uderzo ! Bacsinszkix et Wawrinkix, ça ne leur va pas si mal non ?

Comme en 2015, Roland Garros est vert et blanc, boit du chasselas, mange du papet vaudois, roule en LEB, écoute Bastian Baker, rit aux gags de Thomas Wiesel et prend des mains au cul de Bernard Nicod ! Je connais un tennis-club du côté de Vidy qui doit être fier, très fier de ses deux plus illustres membres. Et qui pourrait bien vivre un prochain week-end d'anthologie, comme nous dans nos cabines ! Mais ne nous enflammons pas, la route est encore longue et parsemée d'embûches, surtout pour Stan qui va se coltiner un Cilic en feu avant une éventuelle demi-finale contre Murray...

A eux deux, les joueurs du TC Stade-Lausanne viennent donc de ruiner les derniers espoirs du tennis français (enfin, il reste encore Garcia pour une journée...) et d'offrir un énième moment de joie à tous les fans de petite balle jaune de notre pays. Cette semaine, le canton de Vaud et ses 780'000 habitants a envoyé une fille en demi et un mec en quart de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Le tout alors qu'il n'y a plus un seul représentant des Etats-Unis, d'Australie, de Suède, d'Allemagne ou encore de Russie, tous ces soi-disant «grands» pays de tennis... Putain ces Vaudois, autant ils ne seront jamais champions de Suisse en hockey sur glace et encore moins en football, autant faut reconnaître qu'ils assurent avec une raquette en main !

Bref, deux matches à zéro et cinq sets à zéro : au revoir les Français, merci pour l'invitation et surtout Gaël, n'oublie pas de payer tes impôts chez nous... Ah, comme c'est bon de battre nos meilleurs ennemis sur leurs terres et de clouer le bec à tous ces Parigots, lesquels ont vainement, mais alors très vainement essayé de faire régner une ambiance de Coupe Davis sur le Philippe-Chatrier. Finalement, tout ce public ne fut pas si terrifiant, voire tout gentillet, à l'image des joueurs qu'on avait en face de nous. En fait, humilier nos voisins français, c'est devenu presque trop facile depuis que le tennis helvétique joue dans une autre galaxie que nos sparring-partners préférés... Martyriser les mousquetaires, c'est depuis toujours une formalité pour Rodgeur ; c'est depuis quatre-cinq ans la marque de fabrique de Stan ; et c'est depuis cette saison une belle habitude prise aussi par Timea, elle qui leur avait déjà fait des misères en Fed Cup.

Allez, maintenant que l'entraînement est terminé, place aux choses sérieuses : Timi jouera pour une première finale de Majeur de sa vie tandis que le gamin n'a plus que deux marches à franchir avant le défi ultime, LE combat XXL dont tout terrien rêve : affronter Nadal en finale à la Porte d'Auteuil. Ou alors Djokobite pour une revanche, ce qui serait pas mal non plus... Hop Suisse, pardon, hop Vaud !!!

3.6.17

Bons baisers de Paname !

Eh bien les amis, on peut dire qu'on vit une saison à deux vitesses... Après cet incroyable et jouissif début d'année, marqué par le retour phénoménal du Maître et ce triplé hors du commun, on s'est coltiné un difficile retour sur terre, au propre comme au figuré. Une saison sur terre battue sans Rodgeur et sans grandes émotions, à part si tu es un fan de Rafael Nadal qui s'est offert une decima à Monte-Carlo et à Barcelone, avant un succès au Masters 1000 de Madrid qui lui a permis d'égaler le record de Djokobite dans cette catégorie. Popeye est complètement de retour, affamé, plein de tics et plein de transpi.

Mis à part ça, on saluera la victoire du très prometteur Alexander Zverev à Rome (même s'il s'est royalement planté à la Porte d'Auteuil...) et celle, bien sûr, de notre Stan national à «mon» somptueux Geneva Open. Une édition 2017 où le soleil, les têtes d'affiche, les beaux matches et les spectateurs ont été au rendez-vous, bref, un véritable succès ! Merci pour nous et bravo au gamin.

L'actualité sinon, c'est évidemment Roland Garros où j'ai la chance d'y être consultant. Fidèles à leur habitude, les joueurs français se sont couverts de ridicule avec l'élimination au premier tour de Tsonga contre un illustre inconnu et le scandale provoqué par Maxime Hamou, la nouvelle racaille de la petite balle jaune au QI d'un pois chiche. Rien de nouveau sous le soleil, donc.

Vainqueur 6-0 6-1 6-0 du Géorgien Nikoloz Basilashvili, lequel pourrait demander la naturalisation française après une telle prestation, l'immense favori Rafael Nadal se balade tandis que les deux ex-dominateurs du circuit, Frankenstein et le coton-tige, continuent sur leur lancée de 2017 avec un jeu poussif et des difficultés dès les premiers tours. C'est là qu'on se dit qu'un certain Stan Wawrinka pourrait bien tirer son épingle du jeu et aller loin, très loin, dans le tournoi, surtout qu'il n'est pas dans la partie de tableau de l'ogre de Manacor.

Mais bon, avant de penser à une demi voire une finale pour le Vaudois, il faut – comme le dit l'adage ou Pierre-Alain Dupuis – prendre match après match et déjà se débarrasser du toujours dangereux et imprévisible Fognini. On s'en réjouit ! Comme du choc entre l'éternel revenant Del Potro et le numéro 1 mondial en dépression... Grosse surprise en perspective ?