28.8.19

Inconsolable

Voilà les amis, à défaut d'avoir repris du poil de la bête, je retrouve mon bon vieux clavier pour te concocter le premier post depuis LE traumatisme du siècle. Tu l'as compris en lisant le titre, je n'ai toujours pas digéré la pire défaite de tous les temps. J'ai d'ailleurs complètement coupé avec le monde du tennis depuis ce lugubre 14 juillet 2019, ne suivant rien – mais alors rien du tout ! – des divers tournois qui ont tenté d'égayer ce triste été. Il paraît que Nadal et Medvedev ont gagné à Montréal et Cincinnati, tant mieux pour eux. 

Mon pote et fidèle lecteur Fangio a bien essayé de me redonner goût au tennis en m'envoyant quelques articles et vidéos, ses messages ont eu droit à une bienveillante indifférence de ma part. Tel un vieux con, j'ai passé mon été à ressasser cette finale maudite, à regretter ces deux balles de match et à ne toujours pas réussir à comprendre pourquoi nous, les fans inconditionnels du Maître, nous avons ramassé un tel coup de poignard dans le coeur. Je me suis aussi souvent dit que, putain de merde, cet été 2019 aurait pu être tellement délicieux avec ce 21ème Majeur et ce 9ème Wimbledon sur la cheminée du Rodg et sur le toit du Cervin...

On ne peut pas comparer les sports et la portée d’un événement, mais pour moi et les millions de fans qui vouons un véritable culte à Roger Federer, perdre une finale de Wimbledon au tie-break contre Djokovic après avoir raté deux balles de match sur son service à 8-7, c’est comme – pour un supporter du Brésil – de paumer une finale de Coupe du Monde aux tirs au but contre l’Argentine après avoir raté deux penalties aux 115e et 117e minutes. Un truc indigérable et profondément traumatisant, de génération en génération.

Je suis convaincu que ce 14 juillet 2019 a marqué l'histoire de notre sport, comme la finale Italie France de 2006 a marqué l'histoire du football. En perdant ces finales-là dans des circonstances tout aussi tragiques, Federer et Zidane ont manqué de signer le plus bel exploit de leur brillante carrière. Et de mettre tout le monde d'accord sur ce présumé statut de GOAT. Zidane aurait été le plus grand de tous les temps en soulevant deux Coupes du Monde, et en scorant lors des deux finales ; Rodgeur aurait probablement réglé définitivement l'affaire en claquant un 21-15 à Djokoballesdematch. L'avenir nous le dira. 

Mais voilà, pour toi fidèle lecteur, pour vous tous qui avez commenté avec brio et tellement de passion mon dernier post (merci les gars, vous êtes brillants !), je me dois de sortir de ma torpeur, mettre ma dépression post-Londres de côté et relancer la machine à l'occasion de cette dernière levée du Grand Chelem. On retrouve évidemment les mêmes au rendez-vous et, même s'il n'a pas forcément brillé durant la tournée américaine, Novak Djokovic est clairement l'homme à battre selon moi. Certains prétendent que Medvedev pourrait lui causer des ennuis, je vois plutôt le coton-tige lui mettre trois sets à zéro. On le sait, le Djokoboss en Majeur n'est pas le même que celui qui est capable de se viander contre Bautista Agut, Kohlschreiber ou ledit Medvedev en Masters 1000.

Quant à Rodgeur, j'ai de la peine à croire qu'il puisse aller au bout de ce tournoi qui, faut-il le rappeler, se refuse désespérément à lui depuis 2008. Voilà onze ans que le Maître fait plus ou moins n'importe quoi à New York, perdant des finales (ah Del Potro en 2009...) ou des demi-finales (ah Djokoballesdematch...) qu'il n'aurait jamais dû perdre, ou craquant face à des nobodies comme Robredo ou Millman. Je ne demande qu'à être surpris, comme je rêve que Popeye ou le coton-tige se fassent piéger par un jeune loup aux dents longues. Alors les p'tits jeunes, les Shapovalov, Rublev, Medvedev, Zverev ou autre Kyrgios, ben faites nous un peu rêver, merde !! On en a tellement besoin...