26.6.13

Un tsunami ukrainien…

Après l’ouragan belge, place au tsunami ukrainien : impitoyable, destructeur et meurtrier… Après l’improbable Darcis, voici le noboby Sergiy Stakhovsky : 116ème mondial, inconnu au bataillon, fringué par Lotto et qui restait sur 4 éliminations au premier tour en Grand Chelem… Oui, c’est bien lui, le bourreau de Roger Federer, l’homme qui aura stoppé l’incroyable série de 36 quarts de finale consécutifs du Maître. Ça fait mal, on l’a bien profond où je pense et là, j’ai juste envie de m’intéresser à tout sauf au tennis. Et de dire merde à la terre entière.

... (une minute de silence) ...

Reste qu’il faut rendre hommage à Sergiy Stakhovsky. L’Ukrainien a été stratosphérique aujourd’hui et il mérite amplement cette victoire. Il a attaqué comme un dératé, a servi du plomb, a volleyé comme un dieu et s’est même permis quelques plongeons à la Boris Becker. Oui, c’est lui qui a fait le show sur le Centre Court et je suis encore bluffé par son niveau de jeu. L’Histoire du tennis retiendra donc que c’est ce gaillard aux allures de Thierry Lhermitte (© Pascal Droz) qui a fait tomber le plus grand joueur de tous les temps dans son jardin. Au deuxième tour. Putain, je n’arrive pas à y croire. Qu’on le veuille ou non, il y aura un avant et un après 26 juin 2013.  

... (soupir) ...

Rodgeur n’a pas été mauvais aujourd’hui, il n’a d’ailleurs pas été loin de remporter le quatrième set et d’embarquer son adversaire dans une cinquième manche où, à mon humble avis, son expérience aurait fait la différence. Comme souvent. Mais de cinquième set il n’y en eut point : le Bâlois n’a pas réussi à concrétiser cette satanée balle de 2 manches partout à 6-5 30-40 et quitte un tournoi du Grand Chelem après trois petits jours. Putain, 72 heures. Du jamais vu depuis… 2004. Baissez les stores et éteignez la lumière, il n’y a plus rien à voir.

... (pfffrrrrr) ...

Bref, il n’y a pas grand-chose d’autre à dire sur ce véritable traumatisme, ce tremblement de terre magnitude 9 sur l’échelle de Richter, sinon que la meuf de Stakhovsky est un canon, que Rodgeur va perdre une chiée de points au prochain classement ATP et qu’il m’a semblé très nerveux sur certains points, notamment lorsqu’il a allumé son adversaire au filet sans esquisser le moindre signe d’excuse. Y’avait-il un contentieux entre les deux hommes ? Je n’en sais évidemment rien, je m’en tape comme de l’an 40 ou des pages people du Matin, mais le comportement du numéro 3 mondial m’a un peu surpris, pour ne pas dire déçu.  

... (chier) ...

En un mot comme en mille, cette cuvée 2013 de Wimbledon ne vaut quasiment plus la peine d’être suivie, à moins que Djokovic et Murray sortent au prochain tour et que Stakhovsky continue à jouer aussi bien. Là, je pourrais bien rallumer ma télé. Mais autrement, regarder Wimbledon sans Rodg ni Stan, c’est comme si tu me demandais d’aller à l’Oktoberfest et de ne boire que du Perrier... 

... (fuck) ...

Voilà, ce mercredi 26 juin 2013 restera comme l’un des plus fous de l’histoire du tournoi, l’un des plus tristes pour notre Rodgeur national. Avec l’élimination du Roi Federer mais aussi la défaite de Sharapova, les abandons de Tsonga, Isner et Stepanek (!) ainsi que les forfaits de Cilic, Darcis, Azarenka et Shvedova (!!), cette journée entre dans les anus, pardon, dans les annales. Du coup on aura droit à quelques matches de haut vol au troisième tour, tels que le somptueux Mannarino – Brown ou le jouissif Monaco – De Schepper… 

Ben tout ça, ce sera sans moi ! Salut.

25.6.13

Un ouragan belge !

 
Eh bien les amis, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a vécu un début de tournoi un peu fou, et franchement pas désagréable ! La Sensation avec un grand S comme Superbe, c’est bien évidemment l’élimination choc de Rafael Nadal. L’ultra dominateur de la saison sur terre battue, l’octuple lauréat de Roland Garros, le double vainqueur au All England Club et meilleur pote du Docteur Fuentes (pardon, je m’égare) est donc sorti par la toute petite porte. Balayé en 3 sets par l’improbable Steve Darcis, matricule… 135 à l’ATP, l’Espagnol prend une rouste légendaire. Plus qu’une sensation, c’est un tremblement de terre, un ouragan belge et… une excellente nouvelle pour notre Rodgeur national !

Ainsi donc, le Bâlois n’aura pas à défier la Momie en quart de finale et je suis sûr qu’il a dû afficher un petit/grand sourire quand Darcis a claqué l’ace de la victoire sur un Court 1 largement en sa faveur. Preuve que l’Espagnol n’a vraiment pas que des fans parmi les suiveurs de la petite balle jaune, mais ce n’est pas une surprise… Bref, le Majorquin subit une humiliation sans précédent avec cette sortie de piste dès le premier tour d’un Majeur, et toutes les crevettes à l’ail qui voyaient déjà un doublé Roland – Wimbledon de Popeye peuvent 1) bien fermer leur gueule, 2) nous foutre la paix, 3) se branler sur la Coupe des Confédérations. Sans rancune les gars, et bon été à vous !

Plus sérieusement, cette élimination a fait ressortir les fantômes de la blessure au genou de l’ogre de Manacor. A-t-il fait une rechute ? Tous les efforts consentis depuis son come-back ont-ils réveillé sa blessure ? Nul ne le sait et Popeye – fair-play comme toujours – a tenu à botter en touche. Reste qu’on est en droit de se poser des questions et qu’une nouvelle (longue) pause du Majorquin n’est pas impossible. Affaire à suivre comme on dit.

Sinon, la mauvaise nouvelle de ce début de quinzaine, c’est bien entendu la défaite horrible du gamin. Le numéro 10 mondial s’est donc fait sortir par Lleyton Hewitt, le papy de 32 ans. Une élimination dégueulasse, affreuse, le tout dans un stade à moitié vide, à la tombée de la nuit et sans le moindre sursaut d’orgueil ! Autant le Vaudois nous avait impressionné jusqu’à Roland Garros, autant il nous a déçu hier avec ce non-match à oublier au plus vite. C’est d’autant plus con qu’avec l’éviction du taureau des Baléares, Stan avait un tableau plus ou moins abordable jusqu’en quart. Mais voilà, il a eu la mauvaise idée d’arriver en finale à Bois-le-Duc et de débarquer à moitié «cramé» à Londres… De là à prétendre que c’était une connerie de disputer un tournoi quelques jours avant Wimbledon, il n’y a qu’un pas qu’on ne franchira pas…

Sinon, ben ça fait quand même sacrement plaisir de retrouver ce bon vieux gazon, ce jeu rapide, ces montées au filet plus fréquentes et ces matches spectaculaires. D’ailleurs je trouve qu’on peut réellement regretter que la saison sur gazon ne dure que 4 semaines (enfin 5 avec le tournoi de Newport après Londres) alors que la saison sur terre battue est interminable. Mais ceci est un vaste débat qui mériterait un post à lui tout seul…

Allez, bon tournoi à tous et come on Rodg !    

10.6.13

Le grand huit

Comme prévu, le vainqueur du match de dingue entre Novak Djokovic et Rafael Nadal a remporté le tournoi. Comme annoncé, c’était Mila Kunis face à Marie-Ange Brélaz aujourdhui... Il n’y a pas eu de suspense ni d’émotions dans cette finale 100% espagnole, si ce n’est quand un crétin a cru intelligent d’envahir le court avec un fumigène. Mais quel pauvre type ! J’espère que les stewards lui ont fait bouffer son fumigène, tout en lui collant des claques dignes de la débilité de son geste.

Bref, le taureau de Manacor entre encore plus dans la grande légende du tennis
en décrochant son 12ème Majeur et en signant cette huitième victoire à Paris. 8 victoires dans le même tournoi du Grand Chelem, c’est du jamais vu dans le monde de la petite balle jaune. Voilà donc un record que Rodgeur ne possède pas (ou plus), mais le Bâlois peut tout de même égaliser à Wimbledon dans quelques semaines ! On y croit, si si…

Bravo donc au champion majorquin qui n’en finit pas de nous impressionner, et qui a surtout marqué les esprits en glanant ce duel de fou vendredi. Que dire sur ce match absolument dantesque ? Je ne sais pas, mais on ne peut que saluer la performance incroyable de ces deux champions, et relever encore une fois la force mentale de ces mecs. Djoko était au bord du KO, il est revenu ! Rafa était lui aussi au bord du KO au cinquième set, il est revenu ! Ces deux gars sont des extraterrestres et, à l’heure actuelle, ont une bonne marge d’avance sur le reste de la concurrence, Rodgeur y compris. J’espère évidemment que la tendance va changer à Wimbledon et à la limite, si ces deux-là peuvent de nouveau s’affronter en demi et laisser le Maître de l’autre côté du tableau, on n’en voudra à personne, hein.

Voilà, cette cuvée 2013 de Roland Garros se termine un peu en queue de poisson. Au final, on n’en retiendra que deux matches, deux odes à la beauté du sport et à la magie du tennis : le sublime Gasquet – Wawrinka et le légendaire Djokovic – Nadal. Deux blockbusters qui ont sauvé cette quinzaine de la misère et de la tristesse. Tout le reste est à oublier, à commencer par le pâle tournoi du Rodg, sans oublier la faiblesse du public parisien qui a réussi à offrir un court à moitié vide pour le début de la demi-finale de Tsonga… Les mecs se plaignent que Yannick Noah n’a pas de successeur, mais quand un des leurs arrive enfin en demi-finale, la moitié de ces beaufs sont en train de bouffer ou de pisser ! Le tennis français ne mérite finalement pas mieux que cette succession d’échecs à Roland…

Autrement, je conclurai ce post en félicitant chaleureusement la petite Belinda Bencic. Après Guenthardt en 1976, Hingis en 1993 et 1994 et Wawrinka 2003, la St-Galloise est devenue samedi le quatrième représentant suisse à gagner le tournoi juniors de Roland Garros. Bravo Belinda !

5.6.13

Un amuse-bouche avant le plat principal…

A l’image de Rodgeur la veille contre Tsonga, Stan s’est fait bouffer tout cru par l’ogre de Manacor. Le Vaudois n’a même pas constitué une entrée pour Popeye, mais plutôt un simple amuse-bouche que le Majorquin a englouti en une bouchée. Telle la célèbre réplique de Godefroy de Montmirail dans les Visiteurs, Rafa pourrait s’écrier : «Où sont les poulardes ? Où sont les veaux, les rôtis, les saucisses ? Où sont les cerfs qu’on ripaille à plein ventre ? Quelques cygnes blancs bien poivrés ! Ces amuse-bouches m’ont mis en appétit !» C’est dur à dire, mais Stan a pesé aussi lourd qu’une cacahuète dans le ventre du boulimique espagnol…

Que raconter d’autre sur ce match qui n’en fut pas un ? Rien, si ce n’est qu’on s’est fait chier de la première à la dernière balle, et qu’on a eu inversement de plaisir à suivre ce «duel» que le combat de fou entre Gasquet et Wawrinka. Le natif de St-Barthélemy encaisse donc sa 10ème défaite en autant de confrontations contre le septuple vainqueur de Roland-Garros, toujours sans avoir remporté le moindre set (!). A ce niveau-là, ce n’est plus du tennis, mais un jeu de massacre.

Sur le Suzanne-Lenglen, il n’y a pas eu beaucoup plus de suspense avec la qualification attendue et ô combien logique du numéro 1 mondial contre le revenant Tommy Haas. Bref, en un mot comme en mille, ces quarts de finale sont à l’image de la saison du Servette FC : à asperger de litres d’essence et à faire brûler au chalumeau ! Histoire qu’il n’en reste que des cendres…

Ce qui nous intéresse désormais, c’est les demi-finales et celles-ci risquent de valoir le coup d’œil, même s’il y a d’un côté deux monstres et de l’autre deux honnêtes outsiders. Sans vouloir manquer de respect à Ferrer et Tsonga, dire que le Djokovic – Nadal est LA finale avant la lettre est un doux euphémisme. Pas besoin de photo : 17 titres du Grand Chelem pour le coton-tige et la Momie, 0 pour Ferrer et le Kinder Bueno. C’est un peu comme si tu avais, côté pile, Kelly Brook et Mila Kunis et côté face Marie-Ange Brélaz et Muriel Robin… Disons que tu sais déjà que la gagnante de la première demi-finale va finir Miss Monde !

Ceci étant, j’espère vraiment que Tsonga déjouera les pronostics et deviendra le premier Français à soulever la Coupe des Mousquetaires 30 ans après Noah. Je sais, ça nous vaudra 12 mois, pardon, 12 ans ininterrompus de cocoricos dans tous les journaux, radios et télés de l’Hexagone, mais franchement, ce serait quand même beaucoup plus sympa de voir Jo-Wilfried gagner le titre qu’un Djoko ou un Rafa ! Sans oublier que, tennistiquement parlant, je préfère mille fois le jeu d’attaque du Manceau à celui soporifique des deux dominateurs du tennis mondial…

Bref, il n’y a plus de Suisse dans le tableau masculin mais le tournoi n’est pas fini, et je compte bien en profiter dans ma cabine de commentateur ! Merci pour tous vos commentaires et promis, je fairai gafe avek lé fotes d’aurthografe !

4.6.13

Tsonga venge ses compatriotes avec panache

Après les victoires de Rodgeur contre Benneteau et Simon, puis le miracle de Stan contre Gasquet, on commençait à fanfaronner, à chauffer nos collègues français et à se foutre gentiment de leur gueule. «Hé les Frouzes, vous voulez un stock de lubrifiants ? Parce qu’on est en train de vous la mettre bien profond depuis quelques jours !» les allumait-on avec plaisir… Et bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que le retour sur terre est sévère et cruel. Notre Rodgeur national a donc été humilié par le Kinder Bueno, et je peux te dire que c’est nous, les Suisses, qui nous faisons chambrer depuis la fin de ce calvaire de près de 2 heures. La chute est brutale et la claque immense pour Federer et ses fans. Il n’y a pas eu de match hier, et c’est peut-être ça le plus inquiétant.

Même si on était optimistes, on sentait quand même que ce quart de finale puait à des kilomètres. Non pas que Rodgeur sentait la mort, mais plutôt que Tsonga sentait la poudre. Et la poudre il l’a faite parler en trois sets, sec et sonnant ! A l’heure où certains feront l’éloge de Tsonga, de son agressivité, de ses coups droits dévastateurs et de son extraordinaire mobilité sur le court ; d’autres cracheront sur le Maître, sur son apathie, son manque de précision et son non-match.

Pourtant, tout avait plutôt bien commencé pour le Bâlois. Un break rapidement pris dans le premier set et une certaine assurance dans les échanges, malgré la fougue du Manceau. Tout ça était beau, mais c’était avant l’orage. Et quand l’orage passe, tout devient sombre. Federer a d’ailleurs ce don naturel chez lui qu’il est plutôt facile de voir sur sa gueule quand rien ne va. Et face à un Tsonga en transe, prêt à tirer des gifles de coup droit et des passing somptueux, il n’y avait pas grand-chose à faire pour ce Rodgeur-là. Sauf attendre que l’orage passe, attendre que le Français descende en régime, se mette à commettre des fautes et laisse filer le match. Ça aurait pu se passer, mais Tsonga n’est pas un âne et à force d’enquiller les matches et les défaites lors des grands rendez-vous, il apprend. Il apprend tellement bien qu’il ne lâchera finalement rien et enterrera sa Majesté en 3 sets. Pour le plus grand plaisir de ce mélange gracieux de bobos, starlettes en devenir et vieilles gloires sur le retour aux premiers rangs, et toute la gent beauf du bon peuple gaulois qui occupe lui le haut du Central.

Le numéro 8 mondial n’a donc rien volé et c’est même plutôt sympathique de le voir en demi-finale. Nul doute qu’on sera même son plus grand supporter tant le Ferrer envoie autant de rêve qu’un éléphant du Knie après 5 heures de route dans une roulotte. Tsonga Ferrer, ça ne va pas faire lever le bout de beaucoup de mâles, ni exciter des wagons de femelles. Mais c’est une demi qui s’annonce ouverte et qui permettra surtout au gagnant de défier un monstre en finale. A savoir Djokovic ou Nadal à qui la demi-finale semble promise, et dont tout Paris rêve de voir s’affronter. A moins que… à moins que Stan gagne ses trois premiers sets contre le Majorquin et réalise le plus grand exploit de l’histoire sur terre battue ! Ça parait tellement impensable qu’on ne va pas y croire, ou si peu… Allez gamin !!

La méga gaule !

Tcheu comme c’est beau, jouissif, orgasmique ! Presque aussi puissant qu’un 2 juin 1999 à la Pontaise ! Tout aussi bandant qu’un croisement entre Noémie Lenoir et Adriana Lima ! J’en ai encore des frissons plein les mains, des émotions plein les yeux et de la joie plein le cœur ! Putain mon gamin, tu l’as enfin ta grande victoire en Majeur, dans un stade chaud comme la braise, plein comme un œuf et dans une ambiance indescriptible, tout simplement digne d’un France – Suisse en Coupe Davis ! Sauf qu’en l’occurrence, Gasquet jouait en rouge et Wawrinka en bleu… 

Notre Stan national a donc réalisé le match de sa vie et, au contraire de quelques superbes performances récentes en Grand Chelem, il ne l’a pas perdu. On en avait marre de voir Stan faire des matches de fou et les perdre avec des regrets éternels. Je pense notamment au mythique Wawrinka – Murray de Wimbledon 2009, à son quart de finale contre Youzhny à l’US Open 2010 et, bien sûr, au légendaire marathon contre Djokovic en début d’année à Melbourne. A chaque fois, le Vaudois avait réalisé des matches de haut vol mais, pour raisons X ou Y, avait crevé au poteau tel un Joël Gaspoz du riche. Cette fois il l’a fait, il a posé ses couilles sur le court et nous dit haut et fort : «vous voyez les gars, je ne suis plus un loser magnifique !»

Oui, on le voit et on le savoure avec un plaisir non dissimulé. La cuvée 2013 du Château Stanislas Wawrinka, monté en barrique à St-Barthélemy, n’est pas une piquette, mais un très grand cru ! Peut-être même meilleur en bouche qu’un certain Château Roger Federer, c’est dire…

Plus sérieusement, on se demande encore comment le gamin a réussi cet exploit retentissant. Mené 2 sets à 0 assez bêtement tant il avait dominé les débats lors de la première manche, un peu gêné par sa cuisse dès le milieu du deuxième set, énervé par un arbitrage catastrophique lors du troisième, le joueur du Stade-Lausanne était au bord du précipice, à quelques coups de raquette du KO. Mais voilà, à l’image de ses matches héroïques à Madrid,
il a alors trouvé les ressources pour gagner cette troisième manche, avant que la partie ne devienne complètement folle lors des quatrième et cinquième sets. Et là, j’ai l’impression que le destin et la chance qui lui avaient si souvent fait défaut par le passé se sont dit que c’était son jour, à l’enfant du Gros-de-Vaud. Par talent souvent, par miracle parfois, le numéro 10 mondial a réussi à sauver quelques situations désespérées, comme à la fin du quatrième set et, surtout, à 5-5 au cinquième où il sort une volée d’anthologie à 15-40… Bon, force est de constater que l’aspirateur de Béziers a lui aussi sauvé quelques situations ultra chaudes, pour preuve les 16 balles de break
sur 20 (!) sauvées avec un mental de guerrier qu’on ne lui soupçonnait guère.

Mais le meilleur hier, c’était Stan et il a amplement mérité sa victoire. C’est lui qui a sans cesse attaqué, agressé, et les statistiques des points gagnants sont plus bien parlantes qu’un long discours.
Au sommet de leur art, ces deux champions nous ont offert le plus beau match de la quinzaine, et de loin. Merci Messieurs et désolé Richard, tire un bon trait pour oublier, ça devrait aller mieux.

Allez, je vais me coucher en espérant trouver le sommeil après la montée d’adrénaline de la journée. En l’espace de 48 heures, on vient d’assister à un duel franco-suisse d’anthologie avec deux matches en cinq sets et autant de victoires helvétiques. Mais on le sait, pour gagner une rencontre de Coupe Davis il faut inscrire 3 points, alors on compte sur toi Rodgeur pour finir le boulot ! A défaut d’avoir battu les Tchèques, on aura au moins tapé les Bleus !!

3.6.13

900 !

Enorme Rodgeur ! Le plus grand tennisman de tous les temps a donc atteint la barre mythique des 900 victoires sur le circuit et, encore plus fort, accroche le 36ème (!) quart de finale consécutif lors d’un tournoi du Grand Chelem. Tu imagines ? 9 ans de suite non stop dans le grand huit ! On ne peut que s’incliner et saluer cet exploit exceptionnel du Maître, affolant année après année les statistiques du monde de la petite balle jaune. Pas de quoi ouvrir le champagne pour l’instant, mais gardons bien en tête qu’on est en train de vivre une page hallucinante de l’histoire du tennis, et que le mec qui dépassera Federer n’est peut-être pas dans les couilles de son père à l’heure où j’écris ces quelques lignes !

Ainsi donc, l’homme aux 17 Majeurs a passé l’obstacle Gilles Simon avec beaucoup plus de peine que prévu. Pour tout te dire, après ce premier set express et ce début de deuxième tranquille, je m’attendais à une victoire en 3 manches faciles. Mais voilà, il a suffi d’une chute et d’un break pour que la machine se dérègle, pour que le Roi perde de sa superbe et pour que ce match entre dans une nouvelle dimension. Et pour, qu’au lieu d’une promenade de santé, on ait droit à un combat homérique et à une victoire en 5 sets qui fera date. 


Tout compte fait, tant mieux si ça c’est passé ainsi, Rodgeur ne pouvait pas s’offrir une 900ème victoire anodine, sans saveur ni émotions. Là au moins, il s’en souviendra et nous aussi. Franchement, c’est pour vivre des matches comme celui-ci qu’on aime le tennis et que, personnellement, j’aime mon boulot de commentateur sportif ! Le Pascal Droz en tenait d’ailleurs une belle excitée après le match, il m’a sorti : «Hé Marc, je sais que c’est dimanche mais j’ai envie de me foutre sur le toit, de draguer tout ce qui bouge, on va se boire des coups dans un bar rock ? Je veux descendre du cidre en écoutant Johnny Hallyday et Eddy Mitchell, mes deux idoles !» Tu me connais, je n’ai pas pu lui dire non…

Bref, Rodgeur est en quart de finale et affrontera le Kinder Bueno pour un choc qui fait déjà saliver tout Paris. On espère évidemment qu’on aura droit au Federer des 1er, 4ème et 5ème sets, et non à celui des 2ème et 3ème. Chute ou pas, le Bâlois a quand même fait souci par moments, et devra assurément élever son niveau de jeu s’il compte battre le sosie de Mohamed Ali.

De son côté, Stan a fait le boulot et son match face à Gasquet promet également beaucoup. Ce sera un duel entre les deux plus beaux revers du circuit, le duel des mecs qui seront éternellement dans l’ombre de Federer et Tsonga, mais des gars avec un énorme talent et une niaque d’enfer ! Bref, entre lundi et mardi après-midi, on s’apprête à vivre un Suisse – France de toute beauté. Et je te promets que s
’il y a 2-0 pour nous, je descends les Champs-Élysées en klaxonnant sur ma Harley, drapeau helvétique flottant à l’arrière !

Autrement, saluons aussi l’exploit de Robredo qui a gagné 3 matches de suite après avoir perdu les 2 premières manches, sans oublier la performance improbable de Tommy Haas qui a remporté sa dernière rencontre en 5 sets après avoir galvaudé… 12 balles de match ! Il y a donc eu du spectacle en cette première semaine à la Porte d
’Auteuil, vivement la suite et ce duel franco-suisse qui vaudra des ronds !