Une Decima et puis plus rien
Voilà les gars, cette saison 2019 est
désormais terminée et je ne vais pas la regretter, cette daube. Oui oui, une daube, un peu comme le premier pet dans le lit dans ta nouvelle meuf, tu sais, celui qui sent très mauvais et qui est impossible à camoufler. Je suis peut-être trop sévère, mais cette année 2019 me fait penser à un pet, ni plus ni moins. Une annus
horribilis durant laquelle Popeye et Djokovic ont remporté les
quatre levées du Grand Chelem et ont rattrapé leur retard sur le
Maître, lui infligeant à ce jour de très inquiétants 19-20 et 16-20. Une saison 2019 ô combien frustrante dont le sommet de
l'horreur et de la tristesse aura été ce funeste, cet affreux, cet inqualifiable 14
juillet 2019. Le jour le plus noir de l'histoire du tennis helvétique. Du sport helvétique même.
Bien sûr, il y a quand même eu
des superbes matches et quelques émotions, et une magnifique émotion récemment, lors de la
Decima de Roger Federer à Bâle. Ce fut honnêtement très beau de
voir l'enfant du pays, l'idole de tout un peuple, le modèle pour
tous ces gamins soulever un dixième trophée dans «son» tournoi et
de fondre ainsi en larmes. Rodgeur est la légende ultime de notre
pays et ce qu'il accomplit encore à 38 ans dépasse l'entendement.
Ne faisons pas comme certains journalistes qui ont parfois tendance à
banaliser l'exceptionnel, l'irrationnel. A ce sujet, le coup de gueule de notre Stan
national à Bâle fut parfaitement senti, je l'en félicite. Bref,
bravo à toi Rodgeur pour ce 103ème titre en carrière, même si...... non, je ne vais pas remuer le couteau dans la plaie.
On espérait une fin de saison en
apothéose avec un septième sacre de Federer au Masters. On y a cru
très fort après sa démonstration de force contre le coton-tige.
Mais voilà, comme en janvier à l'Open d'Australie, le Bâlois est
tombé face au très solide – dans la tête, le jeu et les jambes – Stefanos Tsitsipas. Que dire sur ce match ? Pas grand-chose, sauf que le Rodg était dans un jour sans et qu'il fut autant pathétique sur les balles de break qu'en début d'année à Melbourne. Les stats sont impitoyables et font mal aux yeux : 0 balle de break convertie sur 12 en janvier, 1 sur 12 en novembre. Sortez, il n'y a plus rien à voir. Ni à espérer.
Ainsi donc, le dernier titre de la saison, et non
des moindres, est revenu au prometteur Tsitsipas dans une finale
de bonne facture. A l'âge où tu prenais une colloc avec quatre potes dans un trois pièces sans chauffage et que tu économisais pour partir à Amsterdam dans un bus VW, le Grec remporte le plus beau
titre de sa carrière lors de son dépucelage au Masters.
C'est très très fort et ça mérite le respect. Attention désormais au «syndrome Masters» : on se souvient
des brillantes victoires de Dimitrov en 2017 et Zverev en 2018, de la pluie
d'éloges qu'ils avaient alors reçu et de la merde sans nom qu'ils ont produit depuis. Dimitrov et Zverev depuis leur sacre au Masters ?
Un seul et unique titre, soit l'ATP 250 de Genève pour l'Allemand, et une succession d'échecs. Affligeant.
De son côté, l'Autrichien Dominic Thiem foire une troisième occasion
de gagner un grand titre. Un titre qui était à sa portée et qu'il
perd un peu tout seul dans ce tie-break du troisième set, dans lequel il était bien plus agressif et où il a
commis les points et les fautes. A 26 ans, celui qui a des airs de Rafael Nadal (tu ne trouves pas ?) semble
toutefois mûr pour soulever enfin un titre majeur en 2020 et, si ça
pouvait être le dimanche 7 juin à la Porte d'Auteuil, on signerait
des deux mains et des deux pieds. Et même de la bite s'il le
faut !
Voilà les amis, merci pour votre
passion et pour la qualité de vos commentaires, vous faites vraiment plaisir. Cette année aurait pu être magique, elle restera terriblement
frustrante. Tout reste possible en 2020, y compris une victoire de
Rodgeur et Stan en Majeur. Oui oui, j'y crois, je veux toujours y
croire. D'ici là, ne regardez surtout pas la Piqué Cup, à qui je souhaite autant de réussite ces prochaines années qu'à Nadal et Djokovic réunis.