6.4.20

La fin du monde

 
Putain les mecs, jamais je n’aurais pensé vivre un truc pareil dans ma drôle de vie. La moitié de la planète en quarantaine ou, tout du moins, en confinement. Ma cité de Genève digne d’une ville fantôme. Mon Country Club et mon Java fermés. Mon iPhone bombardé de vidéos à la con. Des supermarchés et des transports publics transformés en ode de la paranoïa. Des médias en mode anxiogène. Et, last but not least, un monde du sport complètement à l’arrêt, des reports de tous les côtés et, en guise d’infecte cerise sur un gâteau dégueulasse, l’annulation pure et simple du tournoi de Wimbledon. Oui, c’est la fin du monde.

Je m’y attendais, bien sûr, mais je dois quand même t’avouer que j’ai pris une méchante claque quand la nouvelle est tombée. Le plus beau tournoi du monde n’aura pas lieu cette année, une première pour le mythique rendez-vous londonien depuis… 1945. Fallait-il tenter de trouver une autre date ? Compliqué, selon les spécialistes. Pourtant, réchauffement climatique oblige, ne venez pas me dire qu’on ne peut pas jouer en août ou septembre à Londres… 

Mais voilà, au milieu de cet immense bordel, le mois de septembre est déjà surbooké puisque les organisateurs de Roland Garros, sans consulter personne à part leur égo surdimensionné, ont décidé de déplacer leur tournoi du 20 septembre au 4 octobre. Comme la connasse qui organise l’anniversaire de son fils de 3 ans le dimanche de la finale de Wimbledon et qui vient te chier une pendule parce que tu déclines l’invitation. Roland Garros est cette connasse. Une décision complètement unilatérale, donc, qui n’a pas manqué de faire grincer des dents et
d’en agacer plus d’un, sachant que l’US Open se terminera le dimanche 13 septembre. Les organisateurs parisiens, Guy Forget en tête, ont donc brillé par leur égoïsme et leur bêtise. Le contraire m’aurait étonné.
 
Bref, les organisateurs de Roland Garros sont des ânes, c’est une évidence aussi grande que 2 + 2 = 4 ou Benoît Paire + Gaël Monfils x Richard Gasquet = losers ou PornHub + Netflix + apéro tous les soirs = Confinement. Toujours est-il que je m’énerve certainement pour rien. En effet, personne ne sait si la saison 2020 pourra reprendre et, dans des villes de Paris et New York où le coronavirus est aussi présent que la folie dans le cerveau d’Alexandre Kominek, il paraît aujourd’hui totalement improbable de pouvoir organiser, d’ici quatre à cinq mois, un évènement avec des milliers de spectateurs et des centaines de joueurs, provenant des quatre coins du monde. J’y crois autant qu’à un fou rire en regardant une conférence de presse organisée par Guy Parmelin et Daniel Koch.

Voilà les gars, je ne sais pas quand on pourra revoir du tennis à la télé. Peut-être en 2021, peut-être avant, rien n’est sûr. Ce qui est sûr par contre, c’est que l’ATP devra rapidement prendre une décision sur ce qui pourrait être l’un des plus beaux hold-up du sport moderne : le record du nombre de semaines sur le trône. Avec 283 semaines au sommet, le coton-tige n’accuse que 3 semaines de retard sur Pete Sampras (286) et 27 sur Roger Federer (310) et pourrait donc les dépasser durant ce lockdown, et ceci sans taper la moindre balle. Ce serait honteux, ni plus ni moins. Si le circuit est gelé, le classement doit l’être aussi. A l’ATP de sortir ses couilles et de trancher. 

Quoi qu’il en soit, il y a des soucis bien plus graves en ce moment que le record de semaines à la place de numéro 1 mondial. Prenez soin de vous chers lecteurs, regardez les plus belles victoires de Rodgeur et Stan si vous vous ennuyez, retapez-vous la cultissime finale de Coupe Davis de 2014 à Lille ou regardez des clips d’Eugénie Bouchard sur la plage mais, surtout, restez chez vous, même si la météo a décidé de nous narguer cette semaine. Bons courage et apéro à tous, il en faudra beaucoup pour traverser cette merde !