10 ans !!!!!!!!!! (2/2)
Ben les mecs, on ne peut pas dire que vous m'ayez inondé de commentaires pour cet anniversaire... J'étais d'ailleurs à deux doigts d'envoyer péter cette deuxième partie. Mais bon, je me dois de tenir ma parole auprès de mes fidèles lecteurs et malgré une audience en perte de vitesse sur ce blog (en partie à cause de mes pauses répétées, je dois l'accorder), voici la seconde partie du Top Ten de mes plus grandes émotions sur cette dernière décennie :
6. La 17ème et à ce jour dernière victoire de Federer en Grand Chelem
Parce que c'est son dernier Majeur et qu'on le voulait tellement, parce qu'il avait battu Djokovic en demi et Murray en finale, parce que le Maître avait 30 ans et venait de traverser une saison 2011 sans titre du Grand Chelem (une première depuis... 2002), ce 17ème Majeur a évidemment une saveur très particulière. Ce jour-là, Roger Federer égalait le record de Pete Sampras avec sept sacres dans le temple du tennis et renforçait son statut de plus grand joueur de tous les temps. Divine cerise sur un gâteau déjà gargantuesque, ce triomphe lui permettait de redevenir numéro 1 mondial et de battre, quelques jours plus tard, le record de Sampras avec une 287ème semaine à la tête du classement ATP. J'en durcis encore.
L'anecdote : à l'image de son miracle contre Tommy Haas à Roland Garros 2009, le parcours de notre Rodgeur national a failli s'arrêter au troisième tour en ce Wimbledon 2012. Face à un Julien Benneteau en feu (si si), le Bâlois est mené deux sets à zéro. Il gagne facilement la troisième manche mais, au quatrième set, doit passer par un tie-break de tous les dangers pour recoller à deux sets partout. Disputé au milieu de la soirée dans un Central fermé où régnait une véritable ambiance de Coupe Davis, ce tie-break est complètement irrespirable et fera partie des grands moments de cette quinzaine. Rodgeur s'en sortira par les poils avec une victoire 8-6, ceci après avoir été à deux points de l'élimination à... six reprises ! Le cinquième set sera une formalité et le Suisse remportera ainsi le huitième match de sa carrière après avoir été mené deux sets à zéro.
7. La médaille d'or à Pékin en 2008
Je l'admets et je suis bien placé pour le dire, une médaille d'or aux Jeux Olympiques n'aura jamais la même saveur qu'un titre en Grand Chelem ou en Coupe Davis, mais cette aventure unique entre le grand Rodgeur et le petit Stan (à l'époque s'entend...) a ému tous les fans de tennis de ce pays. C'était beau de contempler les larmes de Federer et Wawrinka sur la plus haute marche du podium, de voir leur joie et leur communion après la victoire, de les sentir unis et amis comme jamais. Nul doute que cette médaille d'or a tissé des liens indéfectibles entre eux et que, sans ce parcours aussi jouissif qu'inattendu dans la capitale du brouillard, les deux Suisses ne seraient peut-être pas partis ensemble à la conquête du Saladier d'Argent. C'était également beau de voir le jeune Wawrinka, 23 ans et zéro titre du Grand Chelem au compteur, tirer vers le haut et motiver le roi Federer, 27 ans et... douze titres du Grand Chelem sur la cheminée, durant toute cette épopée olympique.
L'anecdote : en demi-finale, nos Suisses préférés s'étaient offerts un double plaisir : battre non seulement les numéro 1 mondiaux mais surtout les deux plus grosses têtes à claques du circuit, les frères Bryan et leur tronche de cake, leur affreuse casquette et leur accent de surfeur californien. Avec notamment une première manche gagnée au tie-break après avoir sauvé une balle de set. Je me souviens avoir regardé ce match seul dans un bar de Lausanne (le Byblos pour ne pas le nommer) et avoir jubilé tout seul sur chaque point, sur chaque hurlée de Stan et Rodgeur qui semblaient détester autant que moi ces deux ânes qui auraient pu postuler pour le rôle de Dumb & Dumber.
8. La finale Federer – Roddick et le fameux 16-14 du cinquième set
2009 ou l'été où tout a souri à Roger Federer... 7 juin 2009 – 5 juillet 2009, 29 jours pour réaliser le plus beau doublé de l'histoire du tennis, un combo Roland Garros – Wimbledon que seuls Roger Federer et Rafael Nadal ont réussi à signer durant l'ère moderne, si l'on considère que les trois doublés consécutifs de Björn Borg entre 1978 et 1980 ne font pas vraiment partie de l'ère «moderne». 29 jours pour marquer encore plus l'Histoire de son sport et entériner définitivement son statut de plus grand tennismen de tous les temps (des mots qui, je sais, ont tendance à se répéter dans cet rétrospective-anniversaire...). Un 15ème titre en Grand Chelem et un 6ème sacre à Wimbledon acquis après une finale épique face à l'une de ses victime favorites, le pauvre Andy Roddick. Au bout du suspense une victoire 16-14 au 5ème set grâce à son seul (!) break de la rencontre. The Greatest.
L'anecdote (en mode Wikipédia) : ce duel ne sera ni le plus beau à voir ni le plus émouvant, mais on gardera en tête que Rodgeur aura disputé la plus longue finale d'un tournoi du Grand Chelem en terme de jeux (77) et qu'il s'agissait du plus long cinquième set en terme de jeux dans une finale de Grand Chelem (30), explosant le record de la finale de Roland Garros 1927 (20). Au passage, notons que sur les cinq finales de Majeur disputées en cinq sets, le Maître n'en aura gagné que deux. Et pas forcément les plus mythiques...
9. La finale hors du commun de l'Open d'Australie 2012 entre Novak Djokovic et Rafael Nadal
Voilà, on ne pourra pas dire que je ne vibre qu'aux exploits de nos compatriotes. La finale de l'Open d'Australie 2012 entre Djokobite et Popeye, deux joueurs que j'adore détester (même si je dois reconnaître que l'Espagnol est un immense champion, un bon gars et un modèle de fair-play), est un match qui m'a clairement marqué. Ce duel de malade entre deux guerriers au sommet de leur art, parfois dans un état second voire au bord de l'hystérie, m'avait complètement scotché. La fin du quatrième set est une ode à la rage de vaincre avec ce tie-break d'anthologie que Nadal remporte avant de finir les deux genoux à terre. Et que dire sur la cinquième manche ? Il y a tout eu dans ce dernier set au scénario hitchcockien : une ambiance de feu, le break, le contre-break, ce point complètement ahurissant à 4-4 où Djokovic finit à terre, une dramaturgie de tous les instants et cette fin de match à couper le souffle. On regarde et on aime le sport parce qu'il nous procure des émotions uniques, force est de constater qu'on avait été gâtés en ce dimanche 29 janvier 2012.
L'anecdote : 5-7 6-4 6-2 6-7 7-5 en 5h53 de jeu : ce duel hallucinant était entré dans la légende du tennis comme la plus longue finale de tous les temps. L'image de ces deux extraterrestres à bout de forces lors de la remise des trophées était plus forte qu'un long discours.
10. Les larmes du Maître à Melbourne en 2009
Une défaite rageante et une déception gigantesque de notre Rodgeur national pour conclure ce Top Ten. Les larmes du Maître après cette finale qu'il n'aurait jamais dû perdre avaient ému toute la planète tennis. Il y avait de tout dans ces larmes : colère, rage, passion, émotion, frustration, caprice, haine, tristesse, dégoût... J'étais alors anéanti devant ma télé mais avait apprécié ce moment où Rafa était venu consoler Rodgeur, où deux champions que tout opposait avaient offert au monde entier un très grand moment de fair-play. Il y avait énormément de sincérité et de respect des deux côtés. Et cette image restera dans les livres d'histoire.
L'anecdote : ce match sera la cinquième défaite en sept finales majeures face à sa bête noire (il en perdra encore une deux ans plus tard à Paris), avec toujours ce même goût d'inachevé et ce sentiment que dans un grand jour, Rodg l'aurait fait. Et même facilement. Depuis le début de leur rivalité, Rafael Nadal aura constitué un problème insoluble pour le Maître, lequel affiche un bilan de 23 défaites pour seulement 11 victoires face au Majorquin, même s'il faut avouer que 13 revers l'ont été sur terre battue. Reste que cette rivalité est et restera pour longtemps comme la plus belle de l'histoire de la petite balle jaune. Bien devant celles entre Nadal et Djokovic, Agassi et Sampras, Edberg et Becker, Borg et Connors ou autre Lendl et McEnroe. Bref, Roger Federer et Rafael Nadal, deux mythes qui laisseront un grand, un immense vide quand ils auront décidé de ranger leur raquette. Et avec qui je suis content de terminer ce Top Ten rempli de beaux souvenirs. Pas sûr que les 10 prochaines années nous offrent autant d'émotions...