27.1.13

Increvable Djokovic...

Après la finale d’anthologie de l’an dernier, l’Open d’Australie 2013 s’est terminé en queue de poisson, avec un match à enfermer dans un container en béton et à balancer au plus vite dans la Fosse des Mariannes. Au passage on pourra également y mettre l’ensemble du tournoi féminin et s’il y a un descendeur suisse qui traîne par là, qu’on le foute aussi dans le package !

Au bout de l’ennui, c’est donc le numéro 1 mondial qui a eu le dernier mot et la balle de match toute pourrie reflète parfaitement la physionomie de la rencontre. Je suis peut-être un peu sévère, mais il faut reconnaître qu’on s’est fait chier comme des rats morts devant notre télé. Pas d’ambiance dans les tribunes, deux mecs au jeu identique et stéréotypé, peu de prise de risque, aucune folie et pas d’émotions, en dix mots comme en mille, il n’y a rien à garder de cette finale. Pour illustrer ce match, un journaliste de L’Equipe a été très inspiré avec cette sortie : «vous pouvez ressortir vos vieilles consoles de jeu Atari et faire revivre le Pong et ses deux barres blanches qui se répondent avec patience». Bref, autant j’avais pris du plaisir à suivre leur duel à New York, autant la daube offerte aujourd’hui m’a particulièrement déçue.

Le Frankenstein des Highlands perd donc sa cinquième finale de Grand Chelem sur six (!) et pourra regretter longtemps ces 3 balles de break ratées au début du deuxième set. Le numéro 1 mondial était alors au plus mal et bon à prendre. Mais voilà, à 0-40 sur le service du coton-tige, Fantomas n’a rien tenté, se contentant de remettre la balle de l’autre côté du filet avec autant d’inspiration que le graphiste du logo de la Migros. Il venait de laisser passer sa chance et s’est ensuite laissé petit à petit bouffer par la machine Djokovic. Une machine qui renvoie tout, qui use et qui fatigue. Les adversaires comme les spectateurs !

Le sosie de Joe Dalton réalise ainsi un triplé inédit en Australie et, avec six titres en Majeur, rejoint du même coup Stefan Edberg et Boris Becker dans l’histoire de la petite balle jaune, confirmant accessoirement qu’il est bel et bien le patron du circuit actuel. A l’occasion, qu’il n’hésite pas à apprendre à serrer la main à l’arbitre de chaise…

Sinon, je tiens quand même à relever que Murray, en ayant disputé sa demi-finale un jour après Djokovic, n’a pas été aidé par les organisateurs. Ne serait-il pas une bonne idée de faire jouer les deux demis le même jour ? En tout cas cette année, le Serbe a été clairement avantagé, avec 48 heures de repos avant la finale et un bon match d’entraînement jeudi contre un sparring-partner de seconde zone. Sans oublier le hold-up contre Stan qui m’est toujours en travers de la gorge… mais on ne va pas remuer le couteau dans la plaie…

Allez, je vais conclure ce post sur cette quinzaine où le tennis suisse peut être fier de lui. Rodgeur et Stan ont offert les trois plus beaux matches du tournoi aux spectateurs, et on ne peut que les féliciter pour le tennis offensif et chatoyant qu’ils nous ont proposé. Quel dommage qu’on ne les retrouve pas ensemble dans une semaine à Genève…

25.1.13

Le mur(ray) infranchissable

 
Après la muraille, voici le Murray infranchissable... Aussi froid et solide qu’un mur. Aussi chaleureux et sympathique quune montagne de pierre. Avec un coach aussi drôle qu’un procureur en pleine plaidoirie. Et dont la mère ferait cauchemarder des croque-morts à la retraite...

Voilà les amis, c’est donc terminé pour notre Rodgeur adoré (même s’il ne joue pas assez la Coupe Davis...) et il n’y a pas grand-chose à dire, ni à regretter. L’Ecossais lui était supérieur et on peut même féliciter le Suisse d’avoir poussé son adversaire jusqu’au cinquième set. Plus agressif, plus affûté, plus inspiré, le numéro 3 mondial aurait pu s’imposer en quatre sets, voire en trois. Au contraire de certaines défaites frustrantes du Maître, comme par exemple la dernière finale du Masters ou les deux demi-finales de New York contre Djokovic, il n’a cette fois rien à se reprocher. Dumbo les grandes oreilles était tout simplement le meilleur sur le court aujourd’hui, point final. 

La fatigue a-t-elle joué un rôle ? Je n’en sais rien, mais force est de constater que le Frankenstein des Highlands est arrivé sur la Rod Laver Arena frais comme une rose, reposé comme un fonctionnaire après un vendredi après-midi au boulot, ceci grâce à un parcours indigne d’un Grand Chelem qui s’est apparenté à une balade au bord du lac un dimanche matin

Reste que le poulain d’Ivan Lendl n’est plus le même depuis sa victoire aux Jeux Olympiques. Il est en pleine confiance, n’a peur de rien, ne gamberge plus et frappe comme une mule. Pour preuve, il n’y a qu’à voir son début de cinquième set où il a carrément pris le Rodg à la gorge. On aurait pu croire qu’il allait douter après avoir laissé filer un quatrième set et du coup un match qui lui tendait les bras, que nenni ! Il a démarré la dernière manche l’arme à la main, sans aucun état d’âme. Bref, le mec est toujours aussi nonchalant et peu souriant sur le court, mais c’est un putain de sacré client ! Difficile à dire qui sera le favori en finale dimanche… Perso je miserai une pièce sur Fantomas

Quant à Rodgeur, il peut être rassuré après cette quinzaine, même si, le connaissant, il ne va pas digérer de sitôt la danse que lui a mise Murray dans le dernier set. En tout cas, que ce soit pour Federer ou Nadal (s’il revient un jour…), il faudra montrer les crocs pour aller chercher le Serbe et l’Ecossais cette saison. A moins d’un pépin physique, ces deux-là risquent bien de dominer cette saison 2013 et vont vite se tirer la bourre pour la première place mondiale. 

Allez les amis, je vous laisse et vous remercie pour vos commentaires sous mon dernier post. Je ne suis évidemment pas d’accord avec certains lecteurs, notamment Phil, et prendrai le temps d’écrire quelques lignes très bientôt pour relancer le débat. Merci pour votre passion et à lundi pour un post sur cette finale ! En espérant avoir plus d’émotions que lors du dernier duel entre ces deux-là en 2011...

23.1.13

Le Big Four au rendez-vous

Les quatre meilleurs joueurs du monde seront donc au rendez-vous des demi-finales. Ce n’est pas vraiment une surprise, même s’il faut reconnaître qu’on n’est pas passé loin d’un improbable Wawrinka – Almagro dans le haut du tableau et, en exagérant un peu, d’un Murray – Tsonga dans le bas. Si Djokovic a passé l’écueil Berdych sans trop de soucis, la mobylette Ferrer est revenue de nulle part face à son compatriote Almagro. Ce dernier rentrera au pays avec autant de regrets que notre Stan national qui, depuis sa défaite mortifiante face au numéro 1 mondial, traverse des heures difficiles…

Il y a d’abord eu plusieurs journaux dont L’Equipe qui ont confirmé, preuves à l’appui, que son retour de service sur sa quatrième balle de break à 4-4 au cinquième set était bel et bien «in». De quoi raviver des regrets qui seront plus que jamais éternels. La mauvaise semaine du Vaudois s’est poursuivie avec l’officialisation du forfait de Rodgeur pour le premier tour de la Coupe Davis contre la République tchèque. Je ne vais pas rouvrir une énième fois la boîte de Pandore, mais force est de constater que c’est une immense déception, un merveilleux foutage de gueule et un superbe doigt d’honneur à ses coéquipiers et aux fans de notre équipe nationale. En s’obstinant à snober cette compétition pour des raisons peu évidentes, Rodgeur fait assurément fausse route. Je le dis et je continuerai à le dire ! Quel gâchis, quelle tristesse, quelle occasion ratée, d’autant plus que les demi-finales nous tendaient les bras cette année… Mais le Rodg préfère s’occuper de la promotion de Gillette pendant 2 semaines en Amérique du Sud plutôt que défendre la patrie durant un week-end à Genève… C’est aussi faible qu’un skieur suisse au départ d’un slalom spécial

Bref, passons, j’y reviendrai après la défaite de février devant 2'800 spectateurs amorphes… Et je peux te dire que je réserverai un paragraphe à Tony Godsick, l’agent de Federer qui aime autant le fric que Depardieu le vin rouge ! Et suivant comment, je pourrai bien mettre une volée de bois verts à la Mirka, elle qui est tout sauf étrangère au choix pathétique du numéro 2 mondial... 

Bon, je bois une goutte de bière et je respire... Après l’avoir raillé, je vais quand même féliciter le Rodg pour sa qualification difficile pour les demi-finales. Le Maître est donc venu à bout d’un excellent Tsonga au terme d’une rencontre très disputée. Comme à son habitude, le Bâlois a su élever le niveau de son jeu dans le money-time avec ces deux tie-breaks parfaitement maîtrisés, et surtout ce cinquième set qu’il a survolé du début à la fin, réussissant même un amorti de génie – ou de cocu, c’est selon qui a provoqué un sourire complice entre les deux joueurs. Une scène plutôt rare à ce niveau de la compétition !

Inutile de dire que la demi-finale de vendredi – sa 10ème consécutive à Melbourne ! – face au Frankenstein des Highlands vaudra des ronds. On en salive déjà et vu que c’est un vendredi matin, j’en connais quelques-uns qui vont prendre congé, se porter malade ou ne rien glander au boulot ! L’Ecossais affiche une forme étincelante depuis le début de cette quinzaine et il faudra un grand, un très grand Rodg pour espérer battre le champion olympique. Reste que, comme l’a relevé justement un lecteur dans les commentaires, le parcours de Murray fait doucement sourire : Haase, Sousa, Berankis, Simon et Chardy… Tcheu les bras cassés ! Même au tournoi 250 d’Estoril le plateau est plus compliqué ! En tout cas quand on le compare avec celui du Rodg, on se dit que la meuf de Murray n’a pas dû être très fidèle ces derniers temps… Allez, vivement vendredi et vive la Coupe Davis !

20.1.13

Stan, perdant magnifique

J’ai longtemps cru que j’allais pouvoir écrire l’un des posts les plus jubilatoires depuis le lancement de ce blog. Comme toi, j’ai rêvé les yeux ouverts devant mon poste de télé, poussé des gueulées d’anthologie après des points de fou du gamin, serré le poing, vibré, tremblé, exulté… J’étais même prêt à brûler un cierge, appeler un curé ou implorer le ciel pour qu’il le fasse ! Mais il ne l’a pas fait et, au final, je suis beau mal derrière mon PC à chercher des mots pour décrire ce match de dingue. Le plus beau – et de très loin – depuis le début de la quinzaine.

Voilà, de l’avis de tous, Stan a donc livré le match de sa vie… Mais quand on perd le match en question, peut-on vraiment parler de «match de sa vie» ? Alors non, ce n’est pas le match de sa vie. Au vu de la qualité du tennis qu’il nous a offert aujourd’hui, je suis persuadé que le meilleur reste à venir. Que LE match de sa vie, il le gagnera et que, peut-être, il y aura un grand titre au bout. Stan ne gagnera probablement jamais de Grand Chelem ; reste que s’il continue à produire des performances comme celle-là, il est capable de remporter des Masters 1000 et d’atteindre, au moins, le dernier carré d’un Majeur. Ça aurait pu être dès ce mois de janvier à Melbourne mais voilà, il n’a pas eu ce supplément de folie et/ou de couilles pour battre le numéro 1 mondial.

A vrai dire, il avait tout entre les mains et il lui a peut-être manqué un ou deux centimètres. Je pense en particulier à ces 4 balles de break galvaudées à 4-4 dans le cinquième set, la dernière sur un coup droit qui frôle la ligne de fond de court. D’ailleurs, comme l’excellent Pascal Droz, je ne sais pas pourquoi le Vaudois ne demande pas le challenge sur ce retour de service… surtout que la balle semble vraiment toucher la ligne… Pourquoi Stan ?

Enfin bref, on ne va pas refaire le match... Comme on ne va pas refaire le deuxième set où, à 5-3 30-0, il n’avait pas le droit de laisser revenir le Serbe. Mais bon et Rodgeur en sait quelque chose, Djokoboss n’est jamais aussi fort que le dos au mur, poussé dans ses derniers retranchements. C’est une machine de guerre au mental de psychopathe.

Reste que j’ai vibré comme un fou en ce dimanche après-midi et que je tiens à tirer un grand coup de chapeau à notre Stan national. Comme l’a reconnu Djoko, le patron sur le court c’était Wawrinka. C’est lui qui a fait le spectacle, attaqué, pris les risques et qui aurait mérité de gagner. Mille fois mérité. De son côté Djokovic a fait du Djokovic, et je dois t’avouer que son jeu de défense commence à me révulser. J’ai longtemps été allergique à Nadal, je commence sérieusement à choper des boutons quand je vois le jeu du coton-tige. Bref, ça fait chier, il fait nuit, il fait froid, j’ai la gueule de bois, mon voisin apprend à son fils à jouer du piano et je n’ai plus rien dans le frigo… 

Allez, bonne soirée quand même, vive le tennis et BRAVO STAN. Sèche tes larmes et reviens encore plus fort, on t’aime gamin !  

19.1.13

La vie en rose !

«Je me sens inarrêtable en ce moment», «oui, je peux le battre», «mon objectif est d’être numéro 1 mondial»… Voilà quelques-unes des sorties – pour ne pas dire âneries – de l’insolent Bernard Tomic ces derniers jours. Autant dire que Rodg l’a parfaitement renvoyé à ses études et cloué le bec pour quelques jours ! Espérons qu’il la ferme et qu’il commence à passer plus de deux tours en Grand Chelem avant de s’autoproclamer futur numéro 1 mondial. Tomic qui se voit sur le trône du tennis mondial, c’est un peu comme si Matt Moussilou rêvait de devenir Ballon d’Or !

Oui, l’Australien a du talent et une belle marge de progression, mais qu’il commence à bouffer de la poussière avant de s’enflammer le petit. Et accessoirement, qu’il s’achète une paire de lunettes ou des verres de contact. Non mais tu as vu le nombre de challenges demandés durant ce match où il s’est fourvoyé ? Le summum a été atteint lors du tie-break où il a challengé une balle du Rodg qui était 10 centimètres dans le court. Même Depardieu à 3 pour mille l’aurait vu «in» !

Bref, il m’a paru un peu léger le Tomic et, hormis une mini frayeur dans le tie-break du deuxième set, ce match fut une formalité pour le Maître. Il aurait même dû lui mettre 6-4 6-3 6-1 au vu de toutes les balles de break qu’il s’est procuré. Le Bâlois et ses lacets roses continuent donc leur promenade de santé en n’ayant toujours pas concédé le moindre break. Prochain adversaire : le grand Raonic. Ça va cogner sec sur la Rod Laver Arena !

Sinon, notre Stan national fait également bien plaisir. Le Vaudois a passé ses deux premiers tours avec brio et s’attaque à la montagne Djokovic demain soir (ou plutôt demain matin pour nous…). Le gamin aura les honneurs de la night session et, en un mot comme en mille, n’aura strictement rien à perdre. On espère qu’il prendra tous les risques pour tenter de bouger le Serbe et, soyons fous, on aimerait tellement croire à l’impossible exploit ! Comme on ose espérer une victoire helvétique en ski alpin…

Autrement, je ne peux conclure ce post sans mentionner le petit tremblement de terre dans le tableau messieurs : Juan Martin Del Potro s’est fait sortir par… Jérémy Chardy ! Putain la dèche ! Del Puerco… encore un qui aurait dû attendre avant d’ouvrir sa gueule… «Je rêve de gagner d’autres tournois du Grand Chelem et devenir numéro 1 mondial.» Ouais ben désolé mon grand, le réveil a sonné et le rêve est terminé !

Allez les amis, on se retrouve très vite pour cette deuxième semaine qui promet beaucoup !