22.11.21

Peng Shuai éclipse un triste Masters

Cette semaine, le monde de la petite balle jaune a beaucoup parlé de la disparition de la joueuse chinoise Peng Shuai et très peu du premier Masters de l’histoire disputé à Turin, une ville dont la culture tennistique est aussi grande que la culture de la gagne des clubs romands (hockey et football confondus). C’est dire si cette cuvée 2021 du tournoi des «maîtres» – guillemets de rigueur – n’a pas fait rêver les foules. Le public ne s’y est pas trompé et, malgré une superbe salle et une organisation qui a tenu la route, aucun match ne s’est disputé à guichets fermés. L’ambiance n’a d’ailleurs jamais atteint des sommets, pour ne pas dire qu’elle fut complètement merdique.


Le match qui aurait pu sauver cette semaine ? Le «choc» entre Daniil Medvedev et le régional de l’étape, le très prometteur Jannik Sinner, aurait pu passionner le public italien et les téléspectateurs. Or, pour de sombres raisons financières, cette partie a été programmée le soir au lieu de l’après-midi et n’avait du coup plus aucun intérêt sportif, Sinner ayant remplacé Berrettini après le premier match et ne pouvant plus être qualifié suite à la victoire de Zverev dans la journée. Un détail, me diras-tu, mais vu la pauvreté des rencontres et du casting, les organisateurs auraient au moins pu avoir la décence de réfléchir avec leur cerveau plutôt qu’avec leur porte-monnaie. Bref, une belle bande de bras cassés.


Un non-tournoi des maîtres qui n’a réuni que deux vainqueurs de Grand Chelem (!) et dont le tableau faisait plus penser à un ATP 500 qu’au bouquet final d’une saison. Un bouquet final qui est d’ailleurs à l’image de la daube servie entre janvier et novembre cette année. Je sais, je suis aigri et frustré de cette saison sans Suisses, et ça ne risque pas de s’arranger avec les années. Comme je l’ai souvent dit, le tennis a vécu son âge d’or et les saisons qui nous attendent ne pourront rien nous offrir de bien excitant, si ce n’est de voir échouer Djokovic dans sa quête aux records. Et à ce sujet, on peut remercier Zverev d’avoir permis à Rodgeur de garder son record de six Masters pour une année au moins. 


Ceci étant, au milieu de tous ces noboby au charisme d’une huître fermée que sont Ruud, Norrie, Hurkacz et autre Rublev, la hiérarchie a quand même été respectée avec une finale entre deux des trois ogres du tennis actuel. Une finale à sens unique, sans la moindre passion ni émotion, qu’Alexander Zverev a très facilement remporté. L’Allemand de 24 ans, qui n’arrive toujours pas à gagner en Majeur, confirme qu’il est bel et bien l’homme fort des tournois au meilleur des trois sets. En tout cas, le protégé de David Ferrer vient de réaliser sa plus belle saison, ponctuée par six titres, dont deux Masters 1000, l’or olympique et son deuxième tournoi des maîtres.      


Voilà, je ne pourrai pas terminer ce post sans dire un gros «FUCK 2021 !», cette année où Djokobite est passé de 17 à 20, où Wawrinka n’a joué que trois matches (pour trois défaites) et où le fantôme de Federer a pris une affreuse roue de vélo à Wimbledon. Dans ce cauchemar absolu, saluons la magnifique saison de Belinda Bencic, l’arbre qui cache la forêt, brillante médaillée d’or à Tokyo et finaliste de la Billie Jean King Cup. 


Allez, on se retrouve en janvier pour un Open d’Australie qui n’augure rien, mais alors vraiment rien de bon. Des becs et de joyeuses fêtes à toutes et tous !