10.4.19

101

Désolé les amis, je suis resté bien silencieux depuis ce centième sacre historique à Dubaï. Rien sur le tournoi d'Indian Wells que j'ai suivi par intermittence et rien non plus sur cette 101ème couronne à Miami, la faute au quart de finale entre Berne et Genève qui m'a complètement passionné et où j'ai perdu dix ans de vie. Putain de merde, on devait les bouffer ces vilains Ours ! Heureusement que le Servette FC a fait le boulot et a renvoyé les milliardaires britanniques de la Pontaise à leurs études... Le Lausanne-Sport a le plus gros budget de la ligue mais n'arrive pas à battre Chiasso et à aligner deux victoires de suite, chapeau les mecs.

Bref, me voici de retour pour commenter brièvement cette tournée américaine qui aurait pu être parfaite pour le Maître. La finale d'Indian Wells contre Dominic Thiem fait partie de ces matches que le Rodg n'aurait jamais perdu il y a quelques années. Une baisse de concentration au début du deuxième set, un relâchement coupable en fin de match et voilà, pour la seconde année consécutive, le premier Masters 1000 de l'année lui file bêtement sous le nez. Toutes proportions gardées, le Bâlois a été victime du syndrome «US Open», là où il a pris la malheureuse habitude d'enchaîner des défaites aussi improbables que rageantes, année après année. Bon, l'US Open et ses dix traumatismes de suite reste incomparable à Indian Wells, mais on peut quand même relever que l'homme aux 20 Majeurs y a perdu les deux dernières finales dans des circonstances rocambolesques.

Après cette frustration dans le désert californien, le Rodg a failli nous refaire le même coup qu'en 2018, soit une défaite dès le premier tour à Key Biscayne face à un parfait inconnu. Il a finalement retroussé ses manches pour battre l'improbable Radu Albot avant de monter en puissance et de s'offrir, du haut de ses 37 ans, une véritable promenade de santé, en mode jogging du dimanche. 6-4 6-2 en huitième, 6-0 6-4 en quart, 6-2 6-4 en demi et 6-1 6-4 en finale : comme à la grande époque, lorsque le Maître explosait tout sur son passage. Impressionnant !

Pour la petite histoire, on retiendra que le plus grand joueur de tous les temps a battu un nouveau record, celui du même Masters 1000 gagné avec le plus d'années d'écart, soit 14 (!) entre Miami 2005 et Miami 2019. En quatorze ans, certains joueurs comme moi ont eu le temps de commencer leur carrière, d'y gagner une quinzaine de titres, de la terminer et de devenir consultant sur une chaîne de télévision... A noter aussi, et c'est très étonnant, que certains matches du Rodg à Miami se sont disputés devant des assistances confidentielles. C'était triste à voir, on se serait cru à Monte-Carlo ou à Roland Garros en début d'après-midi, tu sais, quand les VIP sont encore en train de digérer leurs petits fours et que les tribunes sont aux trois quarts vides... Bref, je dois t'avouer que cette tournée américaine ne m'a pas fait bander ! Elle ne m'a d'ailleurs jamais fait durcir, que ce soit comme joueur ou passionné de tennis, à vrai dire...

Désormais, place à la saison sur terre battue qui, elle aussi, me fait autant rêver qu'une discussion avec quatre altermondialistes au camping du Paléo en écoutant du drum and bass, en fumant un narguilé à la menthe et en buvant du rosé tiède. On ne se réjouit pas, mais alors pas du tout, de revoir Popeye mettre des seilles à tous ses adversaires et à exhiber ses vieux muscles survitaminés. Malgré tout, on se réjouit un peu, voire beaucoup, de revoir le Maître sur la brique pilée de Madrid et encore plus sur celle de la Porte d'Auteuil ! Pour le reste, la télévision restera certainement éteinte. Merci pour vos commentaires les amis et... hop Zoug !