La revanche du mal-aimé

Le joueur le moins charismatique du circuit a donc remporté le plus beau titre de sa carrière hier à Londres. Mr. Nobody l’est un peu moins depuis ce dimanche 29 novembre. Le Russe au physique de majorettte est entré dans la cour des grands et, au vu de sa carrière, c’est une juste récompense. Davydenko ne va pas pour autant devenir l’idole des jeunes ni la prochaine effigie de Nike, mais il a au moins prouvé au monde du tennis qu’il pouvait battre les meilleurs dans un tournoi prestigieux. Bref, ça fait plaisir pour lui et je l’encourage à continuer à faire des doigts d’honneur à toutes les grandes marques qui le snobent. A sa place j’aurais même baissé mon froc en conférence de presse en clamant haut et fort : «Nike, Reebok, Lacoste et Adidas, si vous voulez me sponsoriser, je vous offre ma paire de fesses !»
Cette victoire surprenante est également la preuve – si besoin est – que Rodgeur et Popeye ne sont plus seuls au monde. Loin de là. Alors que le Majorquin n’a strictement rien gagné depuis 7 mois (!), le Bâlois a connu une fin de saison décevante. Enfin, pour lui s’entend… Battu en finale à New York et à Bâle, le numéro 1 mondial a paru à côté de ses pompes à Paris et à Londres. Sans être génial, il avait pourtant les cartes en mains pour battre Davydenko en demi. Mais voilà, Rodgeur n’a pas réussi à faire la différence lors des moments cruciaux, à l’image de ce jeu, à 5-4 au troisième, où il menait 30-0 sur le service du Russe…
Je ne vais évidemment pas critiquer notre Rodg national qui a réalisé une saison tout simplement exceptionnelle où, faut-il le rappeler, il a relevé le plus gros défi de sa carrière à la Porte d’Auteuil avant de devenir le plus grand tennisman de tous les temps à Wimbledon. Si on nous l’avait dit en début de saison, on aurait signé les yeux fermés ! Une année grandiose qu’il finit, cerise sur le gâteau, en Maître du monde avec plus de 1000 points d’avance sur son dauphin. Par contre, je me permettrai juste de regretter sa poignée de main glaciale après son échec en demi-finale. Je comprends qu’il soit déçu mais j’aurais trouvé sympathique qu’il félicite plus chaleureusement Davydenko, un mec qui venait de le battre pour la première fois en… 13 confrontations.
Malgré l’élimination prématurée de Rodgeur, je garderai un excellent souvenir de ce Masters 2009 ! Excepté les trois non-matches de Nadal et la finale, toutes les rencontres se sont disputées au meilleur des trois manches. Et ces duels au couteau auront toujours donné des scénarios assez incroyables. Je ferai juste une remarque aux organisateurs pour la programmation ubuesque des matches. Franchement, réussir à placer la première demi-finale à 14h30 et la deuxième à 21 heures, c’est aussi con et débile qu’interdire la clope en boîte de nuit ! Résultat des courses, Del Puerco est arrivé fatigué en finale et cette dernière n’a pas atteint des sommets. Les spectateurs ont dû apprécier !
Allez je te laisse et te donne rendez-vous... je-sais-pas-quand ! Pas sûr que je trouve la motive pour commenter la victoire des crevettes à l'ail en Coupe Davis... Ce qui est sûr en revanche, c'est que je serai en Australie en janvier 2010 ! Olé !!